Les accords de paix et de coopération que viennent de conclure Israël d’une part, les Emirats Arabes Unis (EAU), Bahrein et le Soudan d’autre part, portent le nom d’ « Accords d’Abraham ». C’est là un symbole très fort. Abraham est décrit dans la Bible et le Coran comme l’ancêtre commun des Juifs et des Arabes : l’invoquer revient donc, pour les Israéliens, à souligner leur proximité religieuse et culturelle avec le monde arabe et islamique, et pour les Arabes à reconnaître Israël comme une partie intégrante de la région. Un renversement complet par rapport à la situation antérieure, où Israël mettait souvent en avant son caractère occidental, et où les Arabes présentaient l’ « entité sioniste » comme un phénomène colonial, fondé sur la « spoliation » des Palestiniens. Plusieurs autres pays arabes, et non des moindres – l’Egypte, Oman, l’Arabie Saoudite – ont approuvé ces accords, et adhèrent donc eux aussi au changement de paradigme qu’ils impliquent.
Les Accords d’Abraham et la géopolitique du Moyen-Orient
PAR MICHEL GURFINKIEL.
Article mis en ligne le 10 décembre 2020