Nous sommes le 11 avril 1909 ; 66 familles juives se sont réunies dans les sables pour répartir par tirage au sort des lotissements sur les dunes au nord de Jaffa. Un petit garçon et une petite fille assortissent les coquillages gris et blancs dans lesquels sont inscrits les noms des participants et les numéros des parcelles. Un photographe a saisi l’épisode : il s’appelle Avraham Soskin et en 1926 il publiera un album de photos intitulé « Tel Aviv, avant et maintenant », tant le panorama quinze ans plus tard, était bouleversé. C’est dans cet album que se trouve cette photo, devenue iconique, rare exemple de la création d’une ville in situ. Elle donne l’impression d’un commencement absolu « ab nihilo », ce qui n’est que partiellement vrai . Il n’est pas inutile de s’intéresser au passé de cette photo, aujourd’hui largement enseveli dans la mémoire.
Cette année 1926, la population de Tel Aviv est passée de 200 à 35 000 habitants. C’est donc déjà une ville importante. Après une crise à la fin des années 1920, l’expansion démographique reprendra, en particulier sous l’effet de l’arrivée après 1933 de ce qu’on appelle la cinquième Alyah, des Juifs allemands fuyant les nazis, plutôt des citadins de classes moyennes très éduqués. En 1939, Tel Aviv avec ses 160000 habitants contient à elle-seule le tiers de la population juive de la Palestine mandataire, qu’on appelle le yichouv.
Tel Aviv, une ville d’histoire
RiCHARD PRASQUIER Blois Rendez vous de l’Histoire 10 octobre 2024
Article mis en ligne le 14 octobre 2024