Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a commencer son intervention en réaffirmant que le plan de paix international de la feuille de route constituait la meilleure voie pour la paix au Proche-Orient.
Ariel Sharon a cependant prévenu jeudi qu’en cas d’échec de la « feuille de route » pour la paix, Israë l prendrait d’ici quelques mois des mesures unilatérales de séparation.
Lors d’un discours politique très attendu, il a déclaré que Israë l pourrait commencer à mettre en oeuvre ce « plan de désengagement » même si les efforts se poursuivaient parallèlement dans le cadre de la « feuille de route » soutenue par le Quartet.
« Si, dans un certain nombre de mois, les Palestiniens persistent à ne pas mettre en oeuvre leur part de la »feuille de route« Israë l enclenchera des mesures unilatérales de séparation » en matière de sécurité, a dit Sharon en ajoutant que toutes mesures de ce type seraient prises en coordination avec les États-Unis.
Il a précisé que son « plan de séparation » prévoyait le redéploiement des forces israéliennes et une nouvelle répartition des implantations visant à réduire le nombre d’Israéliens installés à proximité de centres de population palestiniens.
Sharon a également affirmé qu’Israë l allait accélérer la construction entre Israë l et la Rive Occidentale d’une barrière de sécurité qui, par endroits, grignote sur le territoire palestinien.
Le Premier ministre israélien a également averti les Palestiniens qu’ils perdraient des terres s’ils n’assumaient pas leur part du plan de paix mis au point par les médiateurs du « Quartet » (États-Unis, Onu, Union européenne et Russie). Il les a exhortés à « éradiquer les mouvements terroristes » et à mettre un terme à plus de trois ans de violences.
Il a promis qu’Israë l respecterait ses engagements aux termes de la « feuille de route » en supprimant les avant-postes non habités, en gelant les activités d’implantation et en atténuant les restrictions imposées dans les territoires palestiniens.
Le ministre israélien de la Justice, Yosef Lapid, a de son côté déclaré que le « plan de désengagement » pourrait être lancé d’ici trois mois.
« Je suis déçu de l’entendre menacer les Palestiniens », a déclaré le Premier ministre palestinien Ahmed Koreï à Reuters en réagissant au discours de son homologue israélien.
« J’attendais quelque chose de neuf. Nous sommes résolus à conclure un accord et à mettre fin au conflit. Si M. Sharon est prêt à entamer des négociations, nous pouvons le faire plus vite que quiconque ne s’y attendrait... »
Pour le négociateur palestinien Saë b Erekat, les mesures unilatérales de séparation envisagées par Sharon ne constituent pas une formule de paix.
« Avec cette attitude unilatérale, ils feront peut-être la paix entre Israéliens, mais ils ne feront pas la paix avec les Palestiniens », a dit Erekat en réponse à une question de la chaîne CNN.
« Nous invitons M. Sharon à venir immédiatement et sans condition à la table de négociations sur la base de la ’feuille de route »’, a-t-il ajouté.
Le mouvement terroriste islamique palestinien Hamas a fustigé le discours de Sharon et s’est engagé à poursuivre et à renforcer ses attentats terroristes.
« Sharon demande aux Palestiniens de brandir des drapeaux blancs, de se rendre », a dit à Reuters le cheikh Ahmed Yassine, fondateur du Hamas. « Notre peuple rejette cela totalement. Nous ne nous rendrons pas et notre peuple se défendra. »
« Tout cela ne vaut rien », a-t-il ajouté à propos du discours de Sharon.
Les États-Unis ont quant à eux exhorté Israë l à ne prendre aucune initiative unilatérale risquant de compromettre les négociations liées à la « feuille de route ».
Le porte-parole de la Maison blanche Scott McClellan a demandé aux Premiers ministres israélien et palestinien de se rencontrer rapidement et sans conditions préalables.
McClellan a cependant ajouté que certaines mesures ulilatérales pouvaient contribuer à l’avancée de la feuille de route, estimant ainsi que la décision israélienne de supprimer des avant-postes interdits et des implantations isolées était « conforme à la feuille de route ».
« Le plan que soutient l’administration Bush est la feuille de route », a dit McClellan aux journalistes. « Nous nous opposerions à toute mesure unilatérale qui barrerait la route aux négociations menées dans le cadre de la feuille de route. »
Le Premier Ministre Ariel Sharon devrait aller à Washington le mois prochain pour discuter du plan dévoilé à la Conférence de Herzliya