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« Négocier la paix", un autre moyen de ne pas la faire.
Bertrand Ramas-Muhlbach - Pour http://lessakele.over-blog.fr et www.aschkel.info
Article mis en ligne le 7 février 2010
dernière modification le 8 février 2010

Ce 4 février 2010, le Ministre israélien des Affaires Etrangères Avigdor Lieberman a lancé àl’attention du Président syrien Bachar Al Assad : « Notre message doit être clair : la prochaine guerre non seulement tu la perdras mais tu perdras aussi le pouvoir toi et ta famille. J’espère que ce message sera bien entendu àDamas ». Lieberman lui a également reproché de « ne s’intéresser ni aux vies humaines ni aux valeurs humanistes, mais seulement au pouvoir ».

Manifestement embarrassé par de telles déclarations, le Premier Ministre Netanyahou a immédiatement invité les ministres du gouvernement àne plus faire de déclarations publiques concernant les relations entre Israë l et la Syrie. Aussi, et pour apaiser les éventuelles tensions créées par de telles déclarations, il s’est dit prêt àse rendre n’importe où pour négocier avec la Syrie sans conditions préalables avec l’aide, le cas échéant, d’une tierce partie impartiale (autrement dit, àreprendre les négociations engagées en 2008 par l’intermédiaire de la Turquie au sujet du plateau du Golan annexé par Israë l le 14 décembre 1981).

En réalité, si les déclarations de Lieberman ont pu apparaître pour le moins belliqueuses, elles répondaient aux propos du Ministre de la défense Ehud Barak qui affirmait exactement le contraire le 1er février 2010, et notamment être favorable àune reprise du dialogue avec la Syrie car « en l’absence d’accord de paix avec la Syrie, nous pourrions nous retrouver dans une confrontation militaire qui pourrait mener àune guerre totale ». Aussi, et sur un ton moralisateur, Ehud Barak a invité Bachar Al Assad àla table des négociations en ces termes : « Au lieu de passer votre temps àdes échanges verbaux agressifs, venez donc vous asseoir àla table des négociations  », confirmant : « Nous nous efforçons de négocier avec la Syrie. Signer un accord avec la Syrie constitue un objectif stratégique pour Israë l  ».

Il est vrai que de son côté, Bachar Al Assad entretient cette grande cacophonie et feint d’oublier que la guerre entre Israë l et la Syrie est terminée depuis 43 ans (c’est-à-dire depuis que la Syrie l’a perdue après l’avoir déclenchée en 1967). Aussi, et pour essayer de s’inviter àla table des négociations avec les palestiniens, le Président syrien a affirmé le 4 février 2010, qu’un traité de paix devrait mettre fin àl’occupation israélienne du Golan et résoudre, dans le même temps, le problème de la présence d’un demi-million de Palestiniens en Syrie, comme si les deux sujets étaient liés.

En fait, non seulement le Golan n’a rien àvoir avec les palestiniens mais en outre, la Syrie pourrait faire honneur àla réputation ancestrale de l’hospitalité arabe en offrant la nationalité syrienne aux palestiniens qui sont nés sur son territoire, y vivent depuis plusieurs générations, parlent l’arabe, sont musulmans et font partie de la grande nation arabe.

En fait, les actuels pourparlers communément appelés « négociations de paix  » ne sont rien d’autre qu’un prétexte pour ne pas faire la paix un peu comme si personne n‘y avait vraiment intérêt. Certes, depuis quelques semaines, le balai diplomatique repris sous l’impulsion de l’émissaire américain George Mitchell, laisse entendre l’imminence d’une reprise des pourparlers indirects entre israéliens et palestiniens mais en dehors des américains qui tentent, de bonne foi, un rapprochement des parties, personne ne veut concilier.

S’agissant des Israéliens tout d’abord, ils ne sont pas en mesure de signer un éventuel accord avec les Palestiniens faute de partenaire. Les engagements pris par le Fatah ne seraient pas respectés par le Hamas (et inversement) en raison de leurs profondes divisions sur le sujet. Les deux mouvements se sont encore engagés sur la voie d’une réconciliation le 3 février 2010, lorsque le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, en se présentant comme étant la victime, a déclaré : « Je voudrais établir une réconciliation entre tous les Palestiniens, et procéder àdes élections justes et libres, et dialoguer avec la communauté internationale  ». Le doute reste permis.

Les leaders palestiniens eux même n’entendent pas concilier : jamais il n’est question d’une reconnaissance d’Israë l comme étant un Etat juif. Ils cultivent donc leur rêve d’un renversement démographique au sein de l’Etat d’Israë l pour reconstituer la Palestine mandataire en se bornant (pour le Fatah), àréclamer un retour aux frontières (imaginaires) de 1967 afin de récupérer Jérusalem dans un premier temps, tout en exigeant le retour de millions de « soi-disant  » réfugiés palestiniens àl’intérieur de la ligne verte pour détruire, dans un second temps, ce qui resterait de l’entité sioniste. S’agissant du Hamas, personne n’a officiellement annoncé l’abandon de la doctrine visant àéradiquer l’Etat juif.

Pour ce qu’il en est de la Syrie, un élargissement des négociations israélo palestiniennes est souhaité mais sà»rement pas dans un esprit transactionnel. Aussi, le Président syrien invective-t-il Israë l d’un ton menaçant, non pour obtenir la paix puisqu’il n’existe aucune relation de belligérance entre les deux pays, mais juste dans l’espoir de récupérer le Golan. En tout état de cause, il lui serait impossible d’engager une action militaire contre Israë l faute d’un soutien populaire. En fait, et c’est une chance pour Israë l, les dirigeants arabes ne partagent pas les richesses nationales (éventuellement engrangées par les victoires) avec leurs populations, ce qui rend fatalement compliqué de motiver les troupes au combat.

Enfin, sur le terrain, les palestiniens définitivement formatés àla destruction d’Israë l, poursuivent individuellement leur comportement absurde. Ils critiquent la poursuite de la construction de la clôture de sécurité alors que son édification ne vise qu’àprotéger les israéliens de leur violence. Ils se font d’ailleurs régulièrement intercepter en Cisjordanie aux points de contrôle àla sortie des villes palestiniennes, munis de couteaux (comme le 3 février 2010). S’agissant des palestiniens de la bande de Gaza, ils continuent de tirer des roquettes (encore le 3 et le 7 février 2010) même si aucune victime ou dégât n’a été déploré. Les gazaouïs ont même innové cette semaine avec l’envoi de fà»ts piégés flottant découverts aux abords des plages du sud d’Israë l en provenance naturellement de la Bande de Gaza (le 2 février 2010)...

Les négociations de paix ne sont finalement, pour les palestiniens, qu’une étape avant l’élimination d’Israë l (si telle est la volonté d’Allah) et donc un autre moyen de poursuivre la guerre. Gageons donc que les responsables politiques israéliens ne tombent pas dans le piège des promesses non tenues et qu’ils se souviennent du projet de loi soumis àla Knesset en décembre 2009, imposant un référendum préalable àtout éventuel retrait de Jérusalem-est, du plateau du Golan, ou encore des territoires disputés.

Il est en effet urgent de poser le principe d’intégrité et d’inaliénabilité de la terre d’Israë l, propriété collective du peuple juif, pour qu’elle ne soit plus soumise aux décisions politiques contemporaines.
« Négocier la paix", un autre moyen de ne pas la faire.