Malgré de nouvelles traces d’uranium révélées par les inspections de l’AIEA sur un deuxième site, l’Iran refuse toute restriction
Une dépêche de l’AFP nous rapporte que l’Iran a reconnu aujourd’hui que des traces d’uranium hautement enrichi avaient été décelées sur un second site par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), à l’usine électrique de Kalay-e (banlieue Ouest de Téhéran).
Cette découverte suit celle de traces similaires à l’usine de Natanz (au sud de Téhéran).
L’explication avancée par les autorités iraniennes est que les traces d’uranium hautement enrichi étaient dues à la « contamination de pièces importées de l’étranger car, pour obtenir un tel enrichissement, l’Iran aurait besoin de nombreuses centrifugeuses travaillant sur une longue période. »
Or, en février dernier, la direction générale de l’AIEA avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur l’avancement du programme nucléaire iranien, après avoir constaté que les 164 centrifugeuses de Natanz tournaient à plein.
Le gouvernement iranien, par la voix de son porte-parole Abdollah Ramezanzadeh, menace à présent de rompre sa coopération avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique en réaffirmant que « la République islamique refusait toute restriction dans l’utilisation pacifique de l’énergie atomique ».
On a même assisté à des tentatives de marchandage dignes de marchands de tapis lorsque Kamal Kharazi, ministre des Affaires Etrangères, a déclaré dimanche que « son pays était prêt à signer le protocole mais qu’il voulait la certitude que cela suffirait à mettre fin aux soupçons et pourrait continuer ses activités d’enrichissement pour produire du carburant nécessaire à ses centrales. »
La communauté internationale est préoccupée de ce que l’Iran puisse détourner secrètement de l’uranium à des fins militaires et lui a donc signifié sa demande visant à suspendre toute activité d’enrichissement. À ce jour Téhéran n’a pas obtempéré et persiste dans son refus.
Pour leur part, les Etats-Unis et leurs alliés affirment que c’est une preuve supplémentaire de l’existence d’un programme d’armement nucléaire iranien.
Jeudi, des inspecteurs de l’AIEA doivent se rendre à Téhéran pour un nouveau round de négociations.
Albert Capino