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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Vav Be Nissan 5775 - 26 mars 2015
Article mis en ligne le 25 mars 2015

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Le président américain Barack Obama ne semble pas avoir digéré la confortable réélection de Netanyahou. Depuis l’annonce des résultats, Obama et ses proches ne cessent d’émettre des critiques et des menaces sous-entendues à l’égard du Premier ministre israélien.
Personne n’est dupe des raisons pour lesquelles la Maison Blanche agit ainsi à la veille de la signature d’un accord avec l’Iran. Il faut désamorcer l’opposition d’Israël à cet accord en délégitimant son leader, accusé de mettre en danger la démocratie dans son pays, alors qu’il vient d’être quasiment plébiscité par le vote populaire.

Obama est parfaitement au courant de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix, et de la fragilité d’Abou Mazen, incapable de faire les concessions nécessaires, mais il est de bon ton de répéter les slogans habituels sur deux peuples, deux Etats, surtout sans en définir les contenus et les conséquences.

Israël n’est pas le seul Etat à considérer l’accord avec l’Iran comme catastrophique pour l’équilibre de la région. La France, comme l’a affirmé son ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius, estime également qu’il n’y a pas lieu de lever les sanctions contre Téhéran, et on le sait sur la question du nucléaire les experts français ont toujours fait preuve d’un grand sérieux professionnel. Mais évidemment il n’est pas facile pour les Etats-Unis d’accuser la France de François Hollande de représenter un danger pour la démocratie.

Les Etats du Golfe persique, et avant tout l’Arabie Saoudite ont également fait part de leurs inquiétudes aux Américains, car ils savent pertinemment ce que les experts français ne cessent de répéter, à savoir qu’une partie du programme nucléaire n’est pas destiné à des objectifs civils. Là aussi, on peut difficilement accuser ces Etats de mettre en danger la démocratie, vu qu’ils ne savent pas encore ce que c’est.

Le renforcement des liens entre les Etats-Unis et la principale puissance shiite n’a pas encore permis de vaincre Daesh, comme on le voit dans les combats pour la reconquête de Tikrit en Irak, qui s’annonce bien plus difficile que prévue.

En revanche, les Etats du Golfe constatent que l’armée rebelle shiite, soutenue par l’Iran est en passe de prendre le pouvoir au Yemen, situé au sud de la péninsule arabique et d’où les troupes américaines viennent de se retirer unilatéralement.

Depuis son arrivée au pouvoir, Obama a opté pour une politique étrangère privilégiant l’islam fondamentaliste à l’islam modéré, les Frères musulmans en Egypte plutôt que le général Al Sissi, l’Iran plutôt que l’Arabie saoudite, est-ce là aussi un choix pour la défense de la démocratie ? Cette stratégie n’est pas lisible pour le Congrès américain, et notamment les membres de la commission des Affaires Etrangères, et risque même de mettre en danger la candidature à la présidence d’Hillary Clinton, mise en cause dans la gestion de l’attentat contre l’ambassadeur américain en Libye.

L’opinion publique américaine n’adhère pas à la diplomatie de John Kerry, et hormis la presse de gauche démocrate, les principaux journaux ne cessent de mettre en garde la Maison Blanche. Espérons que ces messages seront entendus à Washington…



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