Le 2 septembre 2009, des officiels israéliens ont rencontré à New York, l’émissaire des Etats Unis pour le Proche Orient Georges Mitchell, afin d’évoquer les conditions d’une reprise des négociations avec les palestiniens. Ceux-ci exigent en effet un gel des constructions en Judée Samarie comme préalable à toute négociation, ce que soutient également le Président américain.
Dans un premier temps, le Premier Ministre Benjamin Netanyahu a marqué son accord sur le principe d’un arrêt des constructions en Judée Samarie et à Jérusalem avant de revenir finalement sur cette position le 4 septembre 2009. Il a en effet annoncé ce jour son intention d’autoriser la poursuite des 2500 habitations en cours de construction, ainsi que la construction de centaines d’habitations nouvelles pour des raisons tenant à la croissance démographique naturelle des populations juives locales.
Cette déclaration n’a pas manqué de déclencher les foudres de l’Autorité Palestinienne : selon le Président Palestinien Mahmoud Abbas, la proposition de construire davantage d’implantations juives en Judée Samarie est « inacceptable  ». Il envisage d’ailleurs de solliciter l’Union européenne pour imposer des sanctions à Israë l. Pour sa part, le négociateur palestinien Saë b Erekat considère que « la seule chose que gèlera Benyamin Netanyahou, c’est le processus de paix  ».
Notons également que ce projet gouvernemental ne fait pas non plus l’unanimité en Israë l : le secrétaire général de l’organisation d’extrême gauche La Paix Maintenant Yariv Oppenheimer a déclaré que la « proposition de Mr Netanyahou équivalait à un simple gel virtuel  » des constructions dans les implantations, alors que pour le député arabe israélien Ahmed Tibi (Raam-Taal), la décision d’autoriser de nouveaux permis de construire en Judée Samarie en prélude à un gel provisoire n’est rien d’autre qu’un « Israbluff  » typique de Netanyahou, qui de plus, tourne en dérision la politique américaine’’.
La question peut donc se poser de savoir pourquoi les palestiniens exigent un arrêt préalable des constructions en Judée Samarie pour poursuivre les négociations de paix alors que leur seule revendication « légitime  » porte sur le principe du droit à l’autodétermination, c’est-à -dire le respect du principe du « Droit des peuples à disposer d’eux mêmes  », et non le droit de définir l’assiette territoriale de leur futur Etat souverain.
En réalité, les palestiniens savent bien que la revendication concernant l’autodétermination est déjà non seulement admise sur le plan international mais encore existe dans les faits puisque les palestiniens disposent de tous les organes pour s’autodéterminer, avec un chef de l’Autorité Palestinienne, un gouvernement, un parlement, un peuple reconnu...Aussi, le seul point qui ne relève pas du Droit international mais du seul consensus, concerne l’assiette territoriale de l’implantation du futur Etat palestinien.
Théoriquement, de nombreuses terres en Cisjordanie, actuellement sans souveraineté faute d’avoir été annexées par Israë l, peuvent naturellement accueillir le futur Etat palestinien : les négociations de paix sont donc parfaitement indépendantes d’un arrêt des constructions israéliennes autour de Jérusalem.
En réalité, le fait pour Israë l de poursuivre l’aménagement du territoire autour de Jérusalem traduit sa pleine souveraineté sur sa capitale, alors que si, par extraordinaire, les palestiniens parvenaient à obtenir d’Israë l un arrêt des constructions, cela signifierait qu’ils exercent également des prérogatives souveraines sur Jérusalem et conforteraient leur thèse de l’occupation israélienne.
Pour autant, la souveraineté palestinienne revendiquée sur Jérusalem relève du seul fantasme. Le rêve de prendre Jérusalem est né avec les thèses de la Charte de l’Olp (toujours en vigueur) qui s’est fixée pour objectif de chasser les juifs de la Palestine mandataire en détaillant, dans ses 33 articles, les fondements de cette éviction, les modalités pour y parvenir et la justification au regard de l’absence de légitimité de l’Etat juif. Par la suite, l’illusion s’est entretenue avec la Charte du Hamas dont le programme est identique à celui de la Charte de l’Olp avec un fondement tenant à l’éviction des juifs, non plus laïc mais religieux. Enfin, le fantasme a été figé institutionnellement dans le projet politique de constitution du futur Etat Palestinien du 25 mars 2003, dont l’article 1er prévoit que : « L’État de Palestine est une république indépendante et souveraine avec un territoire unifié basé sur les frontières de la veille du 4 juin 1967  » et l’article 4 qui affirme que :« Jérusalem est la capitale de l’État de la Palestine et le siège de ses institutions publiques  » (sic)...
Il faudra bien qu’un jour les palestiniens cessent de rêver éveillés et acceptent de regarder la réalité en face : s’ils entendent créer leur Etat, ils devront faire preuve de courage et relever les manches. Aucun Etat palestinien ne pourra naître par la captation de ce qui a été fait par les autres, tout comme la Jordanie vient de le leur rappeler cruellement au cours de cet été 2009.
Les palestiniens constituent certes, 80 % de la population jordanienne mais leur puissance démographique ne leur permettra pas de renverser la dynastie Hachémite ni de faire d’Aman leur Capitale. Dans les années « 60  », les palestiniens ont fomenté des coups d’Etat en Jordanie qui ont avorté, et se sont terminés par le massacre de milliers de palestiniens (septembre noir, 1970) et l’exil des responsables politiques en place. Tout récemment, en juillet 2009, les palestiniens viennent de comprendre qu’ils ne pourront pas non plus conquérir la Jordanie par leur puissance démographique en raison d’une loi courageuse que vient d’adopter le royaume hachémite (et dont l’Etat juif ferait bien de s’inspirer) : la Jordanie a décidé de retirer la citoyenneté jordanienne à des milliers de palestiniens qui l’avaient acquise naturellement par immigration, eu égard aux risques de déstabilisation politique du pouvoir en place.
La Jordanie a en effet décidé de placer les palestiniens devant leur responsabilité en leur indiquant que leur droit légitime de créer un Etat ne leur permettait pas, en dépit de leur nombre, de faire tomber un régime en place. L’Etat palestinien se fera donc où il pourra mais sà »rement pas en Jordanie.
La règle vaut également en Israë l. Le nombre de personnes d’origine palestinienne résidant aux alentours de Jérusalem ne leur confère pas non plus le droit d’accaparer la capitale israélienne pour en faire la leur. Les prédictions d’Arafat sur ce point ne devraient pas se réaliser c’est-à -dire que la conquête palestinienne d’Israë l ne se fera pas par le ventre des femmes.
La capitale des palestiniens de Cisjordanie sera à Ramallah, et dans la ville de Gaza pour ceux qui résident sur ce territoire. Qu’ils se rassurent néanmoins. Israë l continuera de veiller sur les lieux saints de l’Islam qui se trouvent à Jérusalem et permettra toujours aux palestiniens pacifiques qui le souhaitent (comme à tous les musulmans du monde) de venir y prier. Mais de grâce, qu’ils cessent de fantasmer sur Jérusalem.