Périodiquement, certains milieux qui lui sont hostiles évoquent cet adage en faisant valoir qu’il profiterait à Israë l, à en juger par l’attitude des Nations Unies à son égard.
Ce fut notamment le cas lorsqu’en 1991, l’organisation mondiale autorisa expressément une intervention militaire contre l’Irak pour punir ce pays d’avoir envahi le Koweït. Quelques années plus tard, en 1999, il en fut de même lorsque l’ONU autorisa une force armée internationale à intervenir au Kosovo pour contrer la politique de purification ethnique pratiquée par la Serbie.
Ces « bonnes âmes  » s’étonnaient de la mansuétude de l’Organisation à l’égard d’Israë l, alors que selon eux la politique suivie par Israë l dans les Territoires était comparable à celle suivie par l’Irak ou par la Serbie.
Il serait facile de démontrer que « comparaison n’est pas raison  » et qu’en l’état actuel des choses, Israë l ne viole pas le droit international, ce qui n’était – malheureusement pas – le cas pour Saddam Hussein ou, par la suite, pour les dirigeants de Belgrade.
Mais tel n’est pas notre propos aujourd’hui.
Notre propos, aujourd’hui est de réagir à une déclaration faite, le jour de la libération de Guilad Shalit, par Rupert Colville, porte-parole de la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay.
Ce haut-fonctionnaire des Nations Unies, qui n’a pu faire une telle déclaration sans en référer à son supérieur (ou bien il a cru pouvoir exprimer, rapidement, ce que pense Navi Pillay, ancienne juge à la Haute Cour d’Afrique du Sud, qui s’est « illustrée  » à différentes reprises, depuis son entrée en fonctions en 2008, par plusieurs prises de position condamnant Israë l).
Certes, « c’est avec un sentiment de grand soulagement que nous avons reçu l’annonce d’un échange de prisonniers  », a déclaré Rupert Colville. « Cependant, nous avons des préoccupations concernant des rapports selon lesquels des centaines de prisonniers palestiniens de Cisjordanie pourraient être libérés dans la bande de Gaza ou à l’étranger  », a-t-il ajouté. « Nous ne savons pas dans quelle mesure ils ont consenti à cela  », a-t-il poursuivi.
Et le porte-parole a ainsi expliqué que, si les autorités israéliennes avaient dans certains cas agi sans le « consentement libre et éclairé  » des détenus, alors « cela pourrait constituer un transfert forcé ou une déportation au regard de la législation internationale  ».
Autrement dit, Israë l est suspecté de violer le droit international.
Bien évidemment pas un mot sur le fait que la plupart des « détenus  » libérés étaient des terroristes, ayant du sang de civils sur les main, et avaient été condamnés pour cela à des peines très lourdes, voire à plusieurs peines de prison à perpétuité.
Il était normal qu’Israë l ne veuille pas prendre le risque de voir certains d’entre eux « récidiver  » depuis la Bande de Gaza ou depuis la Cisjordanie – l’engagement signé de ne pas reprendre le combat n’étant évidemment pas fiable, comme des exemples passés l’ont prouvé.
Mais ce qui est le plus choquant c’est qu’à aucun moment ce « porte-parole  » n’a évoqué le fait que Guilad Shalit, seule « monnaie d’échange  » était totalement innocent et qu’il soit considéré par ses ravisseurs comme un prisonnier ou un otage, qu’il n’avait jamais bénéficié d’une quelconque disposition du droit humanitaire, reconnu en pareilles circonstances (échange de correspondance, visites de la famille et/ou de la Croix-Rouge internationale).
Et cela à la différence des prisonniers palestiniens. D’ailleurs il suffit, par ailleurs, de comparer les photos des « détenus  » palestiniens et la physionomie chétive de Guilad Shalit pour imaginer la différence de traitement en Israë l et dans la bande de Gaza.
C’est là manifestement une application scandaleuse de l’adage « deux poids, deux mesures  ».
Certes, l’ONU, y compris Mme Pillay, ont demandé, durant les 5 années écoulées, la libération de Guilad Shalit, mais, à notre connaissance, il n’a jamais été souligné que les conditions de sa détention étaient formellement contraires aux exigences les plus élémentaires du droit humanitaire.
De la même façon, il nous paraît tout à fait indécent de voir resurgir la pression exercée sur les autorités françaises pour qu’elles reviennent à la charge auprès d’Israë l afin d’obtenir la libération de l’ « apprenti terroriste  » franco-palestinien Salah Hamouri, dont nous avons évoqué le cas ici-même à plusieurs reprises (v. en dernier lieu le 18 mars 2009 www.desinfos.com/spip.php?page=arti...).
Or, pas plus tard que le 20 octobre la question a été, à nouveau posée, au porte-parole du Quai d’Orsay, lors de son point de presse, et ce haut-fonctionnaire n’a pas hésité à rappeler que les autorités françaises ne ménageaient pas leurs efforts « pour qu’à l’occasion des différentes vagues de libération de prisonniers liées à l’accord passé avec le Hamas pour la libération de Guilad Shalit, Salah Hamouri bénéficie également d’une libération anticipée  ».
Or, au risque de paraître cynique, nous ne voyons pas de raisons de lier la libération anticipée d’un délinquant franco-palestinien avec le prix démesuré payé par Israë l pour récupérer – quand il en est encore temps – un de ses fils, auquel rien ne pouvait être reproché (accomplir son service militaire sur le territoire national n’est que l’accomplissement d’une obligation légale, alors que Salah Hamouri a été condamné à 7 ans de prison pour avoir été impliqué dans un projet visant à assassiner Ovadia Yossef, chef spirituel du parti Shass).
Nous laisserons les internautes méditer sur la remarque finale du porte-parole du Quai d’Orsay : « Nous continuons de faire passer ce message aux autorités israéliennes et poursuivons nos efforts afin qu’il retrouve très bientôt la liberté. C’est ce qu’a d’ailleurs rappelé le président de la République mardi dernier en soulignant que nous l’avions demandé avec insistance aux autorités israéliennes ».
Le soutien apporté par la France à la cause de Guilad Shalit ne justifie pas, à nos yeux, une complaisance avec des actions violentes menaçant la vie de citoyens israéliens.