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 Aux Israéliens, il n’arrive jamais rien. Ils vivent heureux et en sécurité, entourés de voisins charmants qui s’appellent Syrie, Hezbollah, Hamas. Ces braves gens ne feraient jamais de mal à une mouche.
Mais comme l’Israélien a le fond méchant, il passe son temps à massacrer et à emprisonner les enfants des voisins.
Le leader chiite Hassan Nasrallah est un héros au sourire si doux. Il vient juste de foutre le feu à la région, mais évidemment, c’est de la faute d’Israë l.
Israë l n’est jamais agressé. Israë l n’est jamais en danger. Israë l a toujours tort.
La cruauté ontologique de l’Israélien, au fond, est rassurante. Elle permet de mesurer à quel point on est du côté du bien, de la générosité, de l’irréprochable.
Vous voulez qu’on vous trouve sympa et militant d’une gauche couillue et courageuse, portez un tee-shirt du Hamas à Paris-Plage.
Que l’on critique les décisions du gouvernement israélien, qu’on juge les ripostes excessives ou non, c’est une chose.
Et qu’on se donne au moins la peine de rappeler que le camp adverse - en l’occurrence de Hezbollah et sa jonction avec le Hamas - a aussi quelques responsabilités dans l’histoire.
Pour les ambitions du Hezbollah - à savoir, fédérer pour le compte de l’Iran une grande force panislamiste - , une paix entre israéliens et palestiniens seraient une catastrophe.
Ils font donc tout pour qu’une guerre fédératrice éclate, pendant laquelle l’Iran se hâtera d’achever son projet nucléaire. Qu’on parle de réalité, au lieu d’en taire sans cesse la moitié.
A moins d’annoncer la couleur et d’avouer qu’on travaille dans un organe de propagande. Ce qui n’est pas le cas de Charlie.Â
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Philippe Val.