Le New York Times est un grand quotidien américain qui ne peut être soupçonné de part pris pro-israélien. Il publie dans son édition du 7 aoà »t un article capital dont feraient bien de s’inspirer nombre de journalistes français englués dans une empathie victimaire, réservée aux seuls Libanais, qui leur fait perdre tout sens des réalités et de ce qu’est le contexte global de ce qui se passe aujourd’hui au Proche-Orient.
Dans cet article les journalistes Steven Erlanger et Richard A.Oppel Jr.et Mark Mazzetti dressent un tableau complet de ce qu’est le Hezbollah aujourd’hui : « un Hezbollah discipliné qui surprend Israë l par son entraînement, sa tactique et son armement.  »
On y apprend que « le Hezbollah est une milice entraînée comme une armée et équipée comme un Etat,  » « très qualifiée,  » selon un soldat qui revient du Liban, « équipée de gilets pare-balles, de lunettes de vision de nuit, de bons systèmes de communications et parfois d’uniformes et de munitions israéliennes.  »
Les journalistes évoquent « les stocks stupéfiants de missiles syriens et iraniens,  » les « roquettes chargées de roulements à bille anti-personnel.  » Ils ajoutent que depuis six ans - c’est-à -dire depuis le retrait israélien du Liban jusqu’à une Ligne Bleue, frontière reconnue au millimètre près par l’ONU - « l’Iran et la Syrie fournissent au Hezbollah des systèmes de communications par satellite et des armes d’infantrie parmi les meilleures, y compris des armes antitank russes et des explosifs Semtex, ainsi que l’entraînement nécessaire pour savoir les utiliser efficacement contre les blindés israéliens.  »
« Le Hezbollah sait donc utiliser ces armes, - en particulier les missiles anti-tanks guidés par laser ou radio, avec des ogives explosives doubles et séquentielles et une portée d’environ deux miles- ce qui a provoqué la plupart des pertes au sein des forces israéliennes.  »
Ils ajoutent que le Hezbollah utilise aussi des missiles antitank Sagger, plus anciens, en guise l’artillerie, détruisant ainsi aisément les maisons où s’abritent les troupes israéliennes.
Sur le plan tactique le Hezbollah utilise des tunnels d’où ses hommes sortent rapidement, tirent des missiles antitank portés sur l’épaule et disparaissent aussitôt, comme le faisaient les rebelles Tchétchènes lorsqu’ils utilisaient les égouts de Grozny pour attaquer les colonnes de blindés russes.
Et il y a quantité d’objets piégés dissimulés dans un terrain très vallonné.
Cette armée, qui compte entre 2.000 et 4.000 hommes, bénéficie de surcroît de nombreux combattants à temps partiel qui gèrent la logistique et cachent les armes dans des habitations ou des bâtiments à usage civil.
« Le Hezbollah opère comme une force révolutionnaire à l’intérieur d’une population civile, ce qui rend difficile de le combattre dans occuper des zones civiles ou les bombarder.  »
Et ce sont « les Gardiens de la Révolution iraniens qui ont formé le Hezbollah, lui ont appris à guider leurs roquettes, à faire des « explosifs improvisés  » - utilisés avec des effets dévastateurs contre les blindés américains en Irak - et les Israéliens disent qu’ils leur ont même appris à lancer des C-802, missile sol-mer, Israë l ignorant que le Hezbollah en possédait.  »
A la lecture de cet article il est clair que le Hezbollah, bras local de l’Iran et de la Syrie attendaient les forces israéliennes de pied ferme, tant sur le terrain militaire que sur celui de la guerre des images. Ce qui mène à penser que par ses provocations du 12 juillet, avec ces soldats tués, ces deux autres kidnappés et les tirs simultanés de roquettes sur le nord d’Israë l, le Hezbollah a voulu ce conflit.
Il faut souligner aussi que toute cette armée, ces stocks d’armes, ces tunnels ont été mis en place méthodiquement sous le nez d’autorités libanaises qui voudraient nous faire croire qu’elles sont en mesure aujourd’hui de faire régner l’ordre au Liban Sud et sous le nez de Casques Bleus d’une UNIFIL totalement discréditée que Kofi Annan voudrait voir reconduire.
Il faut ajouter à cet arsenal des drones comme celui qui a été envoyé vers le sud d’Israë l le long de la côte le 7 juillet, et que l’armée de l’air israélienne a détruit en vol au large de Haïfa. Il semble que ce drone n’ait pas transporté d’explosifs, ce qui aurait été possible.
http://www.nytimes.com/2006/08/07/world/middleeast/07hezbollah.html?th&emc=th