Dans un entretien accordé la semaine dernière à l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, le président du FN Jean Marie Le Pen a su, à quelques jours du 60éme anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, se rappeler au mauvais souvenir de tous les démocrates :
« l’occupation allemande n’a pas été aussi inhumaine (...). Si les Allemands avaient multiplié les exécutions massives dans tous les coins, comme l’affirme la vulgate, il n’y aurait pas eu besoin de camps de concentration pour les déportés politiques  » ( sic).
Ou encore sur le massacre de 642 civils ( dont 245 femmes et 207 enfants ) à Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944 : « Sur ce drame, il y aurait beaucoup à dire  », laissant entendre, selon une thèse bien connue, que des résistants y seraient pour quelque chose (re sic).
Bref ! Rien de très ragoà »tant, mais confirmant qu’une bonne partie de l’électorat français est à cette triste image.
Et bien évidemment, les éternels chantres du politiquement correct ont poussé, aussitôt, des cris d’orfraies.
- Le ministre de la Justice Dominique Perben s’est déclaré « indigné  », et a saisi le parquet de Paris : « Je suis frappé par l’offense que M. Le Pen porte ainsi aux victimes, à leurs familles, aux anciens combattants, aux déportés, à tous ceux qui ont souffert dans cette période noire de notre histoire  » ;
- le MRAP, quant à lui, a annoncé également le dépôt d’une plainte ;
- le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy s’est déclaré « scandalisé  » ;
- le premier secrétaire du PS François Hollande a dénoncé des propos « révisionnistes  » ;
- et Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF a dénoncé des « propos particulièrement choquants et intolérables  » et estimé que « l’Etat se doit de réagir  ».
En revanche, l’avocat de Jean Marie Le Pen, Wallerand de Saint-Just, a estimé que son client n’avait « commis aucune infraction  » et « utilisé sa liberté d’expression  » ( re re sic ).
Et nous autres, pauvres dindons de cette farce, assistons à une énième édition d’un sempiternel combat politique malmenant nos valeurs démocratiques. Sauf à acquiescer d’office pour l’un de ces deux camps, ne faut il pas plutôt s’interroger sur cette levée systématique de boucliers contre cette extrême droite fétide, alors que certains -et non des moins connus- se taisent, se font complices ou propagent, tranquillement, des thèses et des doctrines qui n’ont rien à lui envier ?
La seule question qui vaille d’être poser est celle de savoir si Jean Marie Le Pen s’est démarqué de l’atmosphère nauséeuse qui prévaut actuellement en France ? La réponse risque de surprendre les candides.
Robert Ménard a t-il agi différemment -au nom de Reporters Sans Frontières et de la liberté d’expression- en acceptant de cautionner la télévision Al-Manar par sa visite à Beyrouth et pour une rencontre de solidarité avec cette chaîne dont la propagande antisémite n’est pas moindre que ne fut celle des nazis ?
Jacques Chirac, Président de la République, devait il s’asseoir et discourir -lors de la Francophonie au Liban- au côté du chef du Hezbollah ? Groupe terroriste dont les ’’activistes’’ honorent leurs supérieurs hiérarchiques par le salut nazi et n’étant pas inscrit sur la liste noire de l’Europe grâce à l’Å“il vigilant de celui qui parlât, un temps, de « l’odeur des immigrés  ».
Dieudonné, humoriste chouchou des extrêmes, s’est il comporté autrement lors de ses différentes agressions verbales envers le peuple juif ou Israë l ? De l’accusation de la main juive sur les médias nationaux, au commerce rentable des esclaves noirs en passant par l’imputation -faussement naïve- d’une contamination par le SIDA du continent africain ; le tout « en se torchant le cul avec le drapeau israélien  » !!!
En Bref, Jean Marie Le Pen a t-il ’’démérité’’ quelque peu de ces actes et paroles si peu exhaustifs et, pourtant, ne faisant pas de vagues médiatiques ? Non ! il nage, à l’instar de beaucoup d’autres, en ces eaux troubles comme un poisson expert connaissant parfaitement les méandres de cet océan de puanteur. Et une condamnation de quelques milliers d’euros d’amende ne le ruineront pas.
Accepter, en conséquence, de joindre notre dégoà »t à celui exprimé à son encontre par ces ’’caciques’’ du système c’est avaliser les coups meurtriers portés contre notre démocratie et ses valeurs.
S’y refuser et l’étendre à l’encontre du système complet c’est la sauvegarder.