Analyse « normale  » livrée par Laurent Fabius à France Inter le 15 juin dernier pour qui a suivi la visite en fanfare de Mahmoud Abbas à Paris. Il y aurait, dit-il, « volonté de dialogue  » - palestinien - et la balle serait dans le camp de « M. Netanyahou.... l’homme fort de la situation israélienne  ». La France condamnant « ce qui est à la fois colonisation et blocus  », obstacle au règlement de « l’un des conflits fondateurs....de toute une série de tensions dans le monde  ». Lesquelles ? Mystère.. Le ministre se paie le luxe de répéter la mantra vide de sens « sécurité d’Israë l  » alors que 150 roquettes viennent d’être tirées de Gaza sur le sud d’Israë l ces 6 derniers jours. Un épisode terroriste de plus. Alors, sécurité ?
Mahmoud Abbas, dictateur corrompu, incitant à la haine super star à Paris
Cela serait comique si cela n’était potentiellement tragique. Lors de la visite en fanfare de Mahmoud Abbas, corrompu, privant des sujets de liberté – ils le disent dans un récent sondage palestinien -, il est apparu que le ministre des Affaires étrangères et le Chef de l’État, le Premier ministre aussi sans doute, avaient pour lui les yeux de Chimène...alors même que sa télévision, que nous finançons, incitait à la haine de Juifs et chrétiens Rien d’étonnant pour qui connait les prises de position du PS en faveur de la création d’un État palestinien en septembre dernier entre autres prises de position ou l’empressement avec lequel a été reçu en avril dernier un ex-petit terroriste par des municipalités PS – dont Paris – ou des personnalités de gauche comme le Président du Sénat..pitoyable « héros  » que se donnait là une partie de la France...
« Colonisation et blocus  », les deux mamelles de « l’un des conflits fondateurs..dans le monde  »
Au vu de tout ce qui précède la partie consacrée à Israë l dans l’entretien accordé à France Inter le 15 juin dernier par le ministre des Affaires étrangères n’a rien de surprenant. Les raisons de la prolongation de l’hostilité palestinienne à l’existence d’Israë l découleraient, selon Laurent Fabius, de « colonisation et blocus  », les deux mamelles de ce « qui est l’un des conflits fondateurs....de tout une série de tensions dans le monde  ». Prudent le ministre ne dira pas lesquelles.
Pourtant il vient de parler amplement des « des horreurs abominables et les meurtres d’enfants, l’utilisation d’enfants torturés, violés pour protéger l’entrée des militaires dans des villes  » pratiqués en Syrie par un dictateur qui, pourtant, selon une ancienne Garde des Sceaux socialiste devait être aidé par la France
Mais de cela il ne semble pas rendre Israë l responsable...
Paroles, paroles....Parler de la sécurité d’Israë l sans rien faire pour protéger un million de civils israéliens de tirs terroristes...
Par ailleurs, invoquer la « sécurité d’Israë l  » qui dépendrait de la fin de « colonisation et blocus  », de grâce ! Le ministre ne pouvait rien dire de la pluie de roquettes qui s’abattent depuis à partir de la Bande de Gaza sur un million de civils israéliens, les tirs n’ayant guère commencé lors de cet entretien. Mais ces tirs sont fréquents avec des poussées comme celle que l’on constate ces 6 derniers jours. Il y en avait eu à la mi-mars, par exemple, pas si loin, quand même...
Il faut dire que la question ne lui a même pas été posée...les questions et leur formulation valent aussi leur pesant de cacahuètes... Mais c’est une autre histoire...Laurent Fabius ne dit rien de ces actes de terrorisme constants, faisant mine de croire que si les armes entraient plus librement dans la Bande gérée par une organisation terroriste, alors la paix adviendrait... Alléluia...
Pas de condamnation du terrorisme du Hamas mais de l’eau tiède..
Point de condamnation de l’agression terroriste du Hamas lors du point de presse du Quai d’Orsay du 22 juin non plus mais cette déclaration :
« Notre discours reste toujours le même, nous voulons tout mettre en œuvre pour que le dialogue israélo-palestinien aboutisse. C’est la clef qui ouvrira la porte à la reprise des pourparlers de paix.
C’est la raison pour laquelle, au cours des derniers jours, nous avons condamné toutes les violences qui se sont déroulées à Gaza. Il y a eu des blessés et des morts, tout cela, c’est le moins que l’on puisse dire, ne nous semble pas favorable à une reprise de cet indispensable dialogue. La France agira de manière inlassable et avec détermination. Nous le faisons à titre national, nous le faisons également avec nos partenaires européens./.  » Eau tiède...
Le 19 juin, autre point de presse et pas de protestation du porte-parole lorsque lui est posée cette question « Les Israéliens n’arrêtent pas d’attaquer Gaza...  » Réponse sur la volonté de la France d’être utile, mais pas de condamnation des tirs palestiniens sur des civils israéliens délibérément pris pour cibles...... Eau tiède
L’eau est beaucoup moins tiède lorsqu’il s’agit de rendre Israë l responsable d’être la cause de « l’un des conflits fondateurs....de toute une série de tensions dans le monde  ».
Voir ci-dessous la partie de cet entretien Laurent Fabius France Inter, consacrée à Israë l avec, comme point de départ Gaza. Son intégralité est reproduite sur le site du MAE
« Q – Que comptez-vous faire pour lever le blocus de la Bande de Gaza ? D’une façon générale, que comptez-vous faire pour redonner au peuple palestinien qui malgré tout le mérite et dont il est privé actuellement, sa liberté et sa dignité ?
R – Nos positions là -dessus sont extrêmement claires et conformes au droit international. Nous pensons que le peuple palestinien a droit à un État. En même temps, il est évident qu’Israë l doit voir sa sécurité garantie. Nous condamnons ce qui est à la fois colonisation et blocus. J’ai eu l’autre jour l’occasion de recevoir Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne. J’avais reçu la veille le conseiller sécurité du Premier ministre israélien de M. Netanyahou. Nous avons dit les choses de façon très nette en particulier sur la question de la colonisation.
Je voudrais aller un peu plus loin, si vous le permettez. M. Netanyahou dispose aujourd’hui d’une majorité extrêmement forte puisqu’il a élargi sa majorité politique à la Kadima. C’est donc l’homme fort de la situation israélienne. En même temps, il y a tout ce qui se passe autour des Printemps arabes et jusqu’à présent, heureusement, les Printemps arabes n’ont pas pris Israë l comme bouc émissaire. Mais, à moyen terme et surtout si les difficultés augmentent, il est à redouter qu’une partie de l’hostilité ou de la difficulté du monde arabe se tourne contre Israë l.
L’un des arguments que je développe auprès du gouvernement israélien, c’est qu’à la fois par souci de justice vis-à -vis des Palestiniens, et aussi de sécurité d’Israë l vis-à -vis d’elle-même, il est nécessaire qu’il y ait un mouvement sur le conflit israélo-palestinien. Il est nécessaire que l’on ne poursuive pas la colonisation, que l’on trouve des solutions et que des discussions aient lieu. Il y a une volonté de négociation, j’espère qu’elle est partagée. En tout cas, la France pousse à des négociations sur ce conflit dont on parle peut-être moins aujourd’hui mais qui est l’un des conflits fondateurs, si je puis dire, de tout une série de tensions dans le monde  ».