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L’ONU pointe du doigt le Hezbollah et les milices libanaises

Par Itaï Smadja pour Guysen International News

dimanche 2 novembre 2008, par Desinfos

Ce qui semblait être jusqu’àprésent la préoccupation unique d’Israë l semble devenir aussi celle des Nations Unies. Par la voix de Terje Roed-Larsen, envoyé spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Liban, le Conseil de Sécurité a affirmé que le Hezbollah n’avait nullement commencé son désarmement et s’était au contraire renforcé.

Selon un officiel des Nations Unies, le Liban n’a fait « aucun progrès tangible  » sur le plan de la dissolution des milices qui agissent sur son territoire ainsi que leur désarmement.

S’exprimant sur ce sujet, le Conseil de Sécurité a prévenu que la poursuite des activités de ces groupes pourrait compromettre la tenue des élections législatives prévues pour l’an prochain.

Terje Roed-Larsen, envoyé spécial de Ban Ki-Moon au Liban pour l’application de la résolution 1559 du Conseil de Sécurité, a d’ailleurs affirmé le 30 octobre que la présence de ces groupes armés (libanais et étrangers) menaçaient àla fois la stabilité et la souveraineté nationale.

La résolution 1559 a été adoptée par le Conseil de Sécurité en 2004. Elle porte sur les tensions internes au Liban et appelle àdes élections libres dans tous les pays du Moyen-Orient sans ingérence étrangère ainsi qu’au démantèlement de toutes les milices.

Selon lui, « bien que certains progrès ont été réalisés ces derniers mois, en particulier avec la tenue d’un scrutin présidentiel et l’élection àde Michel Sleiman àla tête de l’Etat, de nombreux éléments n’ont pas encore été mis en Å“uvre  ».

« Les scènes de violence qui se sont produites dans tout le pays en mai dernier ont illustré de manière choquante la manière dont les groupes armés agissent en dehors de tout contrôle du gouvernement. Ils ont infiltré l’ensemble du territoire et conduisent le pays dans un état proche de l’effondrement. Ces combats ont laissé de graves cicatrices psychologiques sur la population civile  ».

« En dépit de l’accord politique signé au mois de mai, les violences ont incité, voir accéléré, le réarmement des milices  ».

Terje Roed-Larsen a souligné l’urgence de voir le Hezbollah (qui constitue selon lui le groupe armé le plus important du pays) accepter l’application des résolutions de l’ONU et transformer son mouvement en un parti politique.

« Le Hezbollah conserve de puissantes infrastructures qui agissent parallèlement àcelles de l’Etat. Parmi celles-ci se trouve même un réseau sécurisé de communication  ».

« Au mois de mai, le Hezbollah a eu recours àla désobéissance civile ainsi qu’àdes moyens militaires pour protéger ses infrastructures. Ces actions armées ont été pour le Hezbollah une manière de défier le gouvernement et de contester ses décisions. Elles sont un défi lancé àl’autorité légale au moment où celle-ci tentait de consolider son autorité  ».

« L’émergence et le renforcement de combattants intégristes étrangers basés autour de Tripoli sont également un sujet de préoccupation, en particulier depuis leurs attaques contre l’armée libanaise régulière  » a-t-il ajouté.

Toujours selon l’envoyé du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le démantèlement des milices « doit avoir lieu dans le cadre d’un processus politique qui conduira àla possession du monopole de la force armée par le gouvernement du Liban sur l’ensemble de son territoire  ».

En dépit de ces points négatifs, Terje Roed-Larsen note tout de même des améliorations, telles que les discussions entre le Liban et la Syrie qui sont censées déboucher sur la reconnaissance mutuelle des frontières, de l’intégrité des territoires et de l’indépendance des politiques.

L’ouverture d’ambassades et l’établissement de relations diplomatiques forment àcet égard un premier pas encourageant selon l’envoyé qui n’a pas manqué de conclure son propos en soulignant « la violation de l’espace aérien libanais par les forces israéliennes qui doit s’arrêter dès aujourd’hui  ».


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