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Le vrai désengagement de Gaza
« L’invasion » vers l’Egypte marque le vrai détachement de Gaza d’avec Israël
Alex Fishman, Israel Opinion - Adaptation française de Sentinelle 5768 ©
Article mis en ligne le 27 janvier 2008

Le 23 janvier au matin, des fonctionnaires israéliens étaient encore en colère contre l’Egypte, après que les postes d’observation et les drones aient commencé de relayer des images surréalistes de gens affluer vers le Sinaï. Ces officiels voyaient cela comme une nouvelle claque égyptienne au visage.

De nouveau, ils nous jouaient le même tour : nous exerçons une pression de façon à affaiblir le Hamas, pendant qu’ils sabotent notre stratégie et concluent des accords avec le Hamas dans notre dos.

Ils l’ont fait avec les pèlerins de retour d’Arabie saoudite, et avec la contrebande d’armes. Maintenant, ils se défaussent de tous les accords concernant l’axe Philadelphi. Les Egyptiens ont essayé de dissiper ces craintes : « nous allons permettre aux Gazaouis de se libérer un peu, de faire des achats et de vider les étagères à Rafah et Al-Arish. D’ici deux ou trois jours, nous les renverrons tous chez eux, pour revenir à l’ancienne réalité ».

A midi, des fonctionnaires israéliens sentaient encore que la stratégie de leviers de pression avait échoué. Nous avions appuyé un peu trop fort, et le Hamas avait non seulement brisé le siège économique et diplomatique, il avait aussi marqué des points à l’international, et obligé les régimes arabes pro-occidentaux à montrer leur solidarité.

Le soir, l’humeur commença à changer. Certains hauts fonctionnaires de sécurité commencèrent à apprécier la situation : il y a là une opportunité exceptionnelle de donner la responsabilité de la bande de Gaza à l’Egypte. Laissons leur fournir nourriture, électricité, eau et combustible. Le rêve nocturne israélien peut s’avérer vrai.

Après tout, en dehors le gouvernement égyptien, qui s’est tiré une balle dans le pied, chacun est satisfait : les affaires à Rafah sont florissantes, et à Gaza le prix d’un paquet de cigarettes a chuté de 80%. Israël s’est vu offrir une opportunité en or de gains diplomatiques : en vérité, hier s’est produit le début du vrai désengagement de Gaza.

De plus, hier, le Hamas a provoqué une déconnexion complète et absolue entre l’économie de Gaza et celle de la rive occidentale, avant l’émergence de deux entités palestiniennes séparées. Au moment où d’énormes quantités de marchandises pénétraient dans la bande de Gaza sans coordination avec Israël, tous les accords de service étaient brisés dans la réalité. Depuis lors, les Gazaouis ne seraient plus en mesure d’exporter la moindre boite d’allumettes vers Israël ou la rive occidentale.
Le chaînon le plus faible : l’Egypte

Au moment où les officiels israéliens réalisèrent que le tableau pouvait ne pas être aussi sombre, la décision fut prise de maintenir la pression : le carburant continuera d’être fourni selon le minimum requis, suivant la décision de la cour suprême ; médicaments et nourriture continueront de passer selon les paramètres de la semaine dernière.

Des fonctionnaires de la défense sont arrivés à la conclusion qu’il s’agit de physique, et que Gaza est comme un tube de pâte dentifrice. Vous le pressez énergiquement et la pâte sort du côté le plus faible - l’Egypte.
Hier, c’était le tour de l’Egypte de tomber dans le piège posé par l’une des productions les plus sophistiquées jamais vues au Moyen-Orient : le Hamas a écrit le scénario, l’a dirigé et produit en coordination avec les ‘Frères Musulmans’ et avec leur principale chaîne : al Jazeera. L’audience visée : le monde arabe, Israël, les Etats-Unis et l’Europe.

Après l’échec du Hamas à exercer des pressions par les Qassams, il est passé à la mise en forme des perceptions. Israël a eu le rôle principal au premier acte, celui avec « les enfants affamés aux bougies ». Tout était filmé en avance : le parlement de Gaza rassemblé dans l’obscurité, les hôpitaux à l’arrêt, les docteurs appelant à l’aide. Au même moment, des protestations paraissant très impressionnantes étaient organisées et passaient en boucle 24 h sur 24 sur al Jazeera.

Les premiers à s’émouvoir furent les pays arabes. L’Egypte commença à être perçue comme le chaînon le plus faible. Le Caire est préoccupé face à la perspective de manifestations de masse contre la montée des prix de la nourriture en Egypte. Chaque jour, des ‘Frères Musulmans’ sont arrêtés et jugés. La dernière chose dont Moubarak ait besoin en ce moment, ce sont des accusations intérieures contre son inaction en faveur de la misère dont souffrent les résidents de Gaza.

Au moment où le Hamas a réalisé que l’Egypte était au bord de l’effondrement, il a lancé le second acte : « des femmes avec des enfants aux portes de l’Egypte », larmes, tirs, canons à eau, et femmes blessées. Les Egyptiens s’inquiétèrent et passèrent un accord avec le Hamas : à six heures trente du matin, « les portes seront ouvertes ».

Le Hamas fit sauter les murs et créa une situation irréversible : il n’y a plus d’obstacle - si les Egyptiens veulent empêcher le passage vers leur territoire dans l’avenir, ils devront reconstruire un mur ou tirer sur les gens.

Désormais, nous attendons les troisième et quatrième actes. Si le siège de Gaza est renouvelé, le Hamas renouvellera ses attaques de roquettes sur Israël. Quand le Hamas s’affaiblit diplomatiquement, il fait monter en puissance son activité militaire.

Le Hamas n’a pas encore dit son dernier mot dans la création d’un équilibre de la terreur vis-à-vis de Tsahal. En ce moment, le Hamas planifie une sorte d’opération spéciale, qu’il va essayer de réaliser.


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