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Chronique de Michaë l Bar-Zvi | Yod Daleth Sivan 5774 2 juin 2014
Article mis en ligne le 12 juin 2014
dernière modification le 11 juin 2014

Boker tov amis auditeurs de Radio j, au terme d’une campagne électorale mouvementée, l’ancien président de la Knesset, a été élu dixième Président de l’Etat d’Israë l et devrait succéder àShimon Peres dans quelques semaines. Il est impossible en l’espace d’une chronique de faire le bilan de la carrière politique de Peres, homme d’Etat israélien sans doute plus admiré àl’étranger que dans son pays, mais dont la longévité est en soi un phénomène sans précédent dans l’histoire des démocraties.

Pendant les années de sa présidence, il s’est efforcé de maintenir une image consensuelle de personnalité au-dessus des partis, même àplusieurs reprises il a été repris par le virus de la politique et la tentation de vouloir encore influencer le cours de l’histoire. La personnalité de Shimon Peres, son aura internationale et son image de vétéran de la nation lui aura permis de bénéficier du respect et de l’admiration d’une population pourtant de plus en plus habituée àporter un regard dédaigneux et cynique sur le monde politique. Cette position intouchable de Shimon Peres a, en quelque sorte, piper les dés de l’élection de son successeur. Il était évident, en effet, qu’il n’existait pas dans la classe politique un candidat capable d’égaler sa renommée.

Depuis des mois, les spéculations et les rumeurs les plus folles ont circulé sur les personnes dignes d’assumer cette fonction symbolique, mais importante pour une peuple, d’un Président représentant l’Etat, tous les corps et composantes de la nation. Aussi bien au sein de la gente politique qu’en dehors, aucun nom faisant l’unanimité n’a émergé. Il aura donc fallu s’en remettre au jeu de la démocratie parlementaire, qui est apparu sous ses aspects les plus négatifs et les plus fragiles, révélant àla fois les ambitions des uns et des autres, mais aussi les failles morales, les compromis foireux, et les soupçons de corruption.

Disons le crument, cette campagne électorale a été honteuse pour les acteurs de cette machine àfabriquer des politiciens, dont les intérêts personnels priment sur les intérêts collectifs. Le Prix Nobel de Chimie, Danny Schechtman, l’un des candidats les plus populaires dans les sondages d’opinion n’a obtenu qu’une seule voix sur les 120 députés, ce qui montre le décalage existant entre la classe politique et la rue.

Cela dit, l’élection de Reuven Rivlin, eu égard aux circonstances de cette élection et des divisions au sein de la majorité, est sans aucun doute le moins mauvais choix. En effet, il semble que son intégrité personnelle n’ait été mise en question et qu’il jouit d’une grande popularité, liée àson abord sympathique, jovial et àl’écoute des gens. Au cours de ses mandats àla Knesset depuis 1988, il a été un député actif et un président apprécié de tous les partis, y compris ceux qui étaient àl’opposé de ses opinions. Ce qui explique, d’ailleurs, que cet ancien membre du Betar, élevé dans une famille imprégnée de la pensée de Jabotinsky, a reçu des suffrages de plusieurs députés arabes de la Knesset.

Avocat de formation, Rivlin doit une grande partie de sa popularité àla fonction de Président de l’équipe de football de Betar de Jérusalem, àl’époque où celle-ci gagnait de nombreux titres. Comme quoi, le foot de nos jours couronnent les rois !