Boker tov amis auditeurs de Radio J, un grand quotidien français a fait sa une, la semaine dernière, sur l’alyah des Juifs de France. Certes les chiffres sont en nette augmentation depuis un an et demi, à savoir 3120 en 2013 contre 1907 en 2012, ce qui est important en terme de pourcentage, mais infime à l’échelle d’un pays de plus de soixante millions d’habitants. Nous sommes encore très loin des grandes vagues d’alyah de France dans les années qui suivirent la guerre des six jours et la guerre de Kippour.
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Pourquoi un tel titre dans un journal de grand tirage, tandis que plus de 20.000 jeunes quittent la France chaque année pour l’Australie, et presqu’autant pour l’Amérique du nord ? Alors que l’Ukraine est au bord de la guerre civile, que des milliers de syriens meurent chaque semaine, que des centaines de femmes sont enlevées et violées en Afrique, que des entreprises mettent chaque jour la clé sous la porte, que le Front National risque d’arriver en tête aux élections européennes, le premier organe de presse de France s’intéresse à un micro-phénomène pour la société française.
Les rédacteurs de ce média ne sont pas devenus des passionnés du retour à Sion, ni des historiens, des sociologues ou des philosophes qui s’intéressent au lien qui unit le peuple juif en diaspora à la terre d’Israë l. Les raisons invoquées par les journalistes pour expliquer ce qu’ils appellent le départ massif des Juifs de France, bien moins d’1% des membres de la communauté sont de plusieurs natures : l’insécurité et l’antisémitisme mais surtout la crise économique.
Donc si l’on comprend bien le raisonnement de ces journalistes et notamment de l’inénarrable correspondant du Figaro en Israë l, Cyrille Louis, dont on a déjà lu plusieurs articles douteux et nauséabonds, les Juifs ont une solution pour échapper au chômage, à la crise, à la baisse du pouvoir d’achat, et autres maux actuels, ils partent dans un Eldorado qui s’appelle Israë l.
Or contrairement à ce que laisse penser ce dossier, l’Alyah est un choix de vie, qui ne se fonde pas sur un rejet de la France, mais sur un attachement ancestral et profond. Il ne s’agit pas d’un parcours aisé mais d’un changement radical de notre existence, qui est animé avant tout par la volonté de lui donner un autre sens, une autre dimension.
Personne ne part d’un pays comme la France uniquement pour devenir riche, ne pas payer de taxes, mais pour vivre différemment sa judéité. Israë l est un Etat qui a su insuffler un dynamisme à son économie, une vitalité à sa jeunesse, une croissance sans précédent à sa société, mais il reste un pays où l’intégration demande beaucoup d’humilité et parfois même de résignation.
Un ministre israélien disait il y a quelques années qu’Israë l voulait de l’Alyah mais pas des Olim. L’expérience de l’intégration montre que les premières années des immigrants sont semées d’embà »ches et cette vérité n’est pas cachée aux personnes qui viennent aux réunions d’information à l’Agence Juive.
Une fois encore, la presse française a manqué l’occasion de comprendre la nature du sionisme et a préféré seulement faire ses choux gras avec un titre racoleur, car tout le monde le sait : les Juifs ça fait vendre ! Ne me demandez pas ce que ce genre de méthode me rappelle…