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Chronique de Michael Bar-Zvi Kaf Beth Bechvat 5771 - 27 janvier 2011
Article mis en ligne le 26 janvier 2011

Boker Tov amis auditeurs de Radio J, sommes-nous en train d’assister àce que les commentateurs politiques appellent « une tunisifaction » des pays arabes ? La thèse d’une révolution des Å“illets promouvant la démocratie et mobilisant les manifestants par Facebook est très tentante, mais malheureusement elle ne semble pas correspondre àla réalité. En effet, le scénario diffère de pays àpays, selon la position que prend l’armée.

En Tunisie, c’est le chef d’état-major de l’armée qui a refusé de tirer sur la foule et intimer l’ordre àBen Ali de prendre la fuite. En revanche, en Egypte l’armée est intervenue énergiquement pour soutenir le président Moubarak et réprimer les contestataires. L’armée jordanienne a eu exactement la même attitude la semaine dernière, lors des premières manifestations contre le pouvoir hachémite.

Mais la question plus inquiétante que l’on se pose est de savoir ce qui se profile derrière ces mouvements de masse contre les régimes conservateurs arabes ? Bien sà»r, on peut avoir de la sympathie pour ces soulèvements populaires animés souvent par des revendications élémentaires : combat pour une vie décente ou pour un emploi, lutte contre la corruption et les puissants. Mais on a vu trop souvent cette détresse récupérée par les mouvements islamistes, qui construisent leur force sur le terreau de la misère.

Les observateurs de ces manifestations nous affirment pourtant que les jeunes qui descendent dans la rue ne sont pas des intégristes, que les Frères musulmans ne prennent pas part àce mouvement et que l’on y voit des femmes en pantalon.

La raison en est simple, les mouvements islamistes n’interviennent jamais en première ligne. Leur tactique comprend en général plusieurs étapes importantes, laisser s’instaurer le mécontentement et l’instabilité, tout en noyautant petit àpetit les forces de sécurité, l’armée et la police.

Deux autres tentatives de renversement politique sont en train de se dérouler sous nos yeux, au bénéfice de l’aveuglement médiatique provoqué par le renversement du régime tunisien : la prise du pouvoir du Hezbollah au Liban et la déligitimation du gouvernement de l’Autorité palestinienne d’Abou Mazen par la publication sur Al Jazzera de documents, qui ne sont pas nouveaux mais le présentent comme un traître.

La sympathie que l’on accorde aux Tunisiens inscrit ces deux événements lourds de conséquence dans un mouvement général de contestation dans les pays arabes. Le Hamas et le Hezbollah ont parfaitement et cyniquement compris cette naïveté, pour ne pas dire la légèreté des médias et des chancelleries européennes, qui prennent trop souvent leurs désirs pour des réalités.

Espérons qu’ils se réveilleront avant de voir les Å“illets se transformer en Keffieh vert et blanc.

Pour finir cette chronique, permettez-moi de vous recommander d’aller écouter l’unique David Broza qui se produit dans quelques jours pour le KKL àMarseille, Nice et Paris.