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Chronique de Michaë l Bar-Zvi | Het Beyar 5774 8 mai 2014
Article mis en ligne le 7 mai 2014

Boker tov amis auditeurs de Radio J, le 66ème Yom Atsmaout de l’Etat d’Israë l a été placé sous le signe de la femme, afin de souligner son rôle dans le développement de la société et de renforcer son statut. On ne peut que se réjouir de cette initiative des organisateurs du Yom Atsmaout, mais aussi se poser la question de savoir pourquoi ce qui devrait être naturel et aller de soi a besoin d’être mis en avant.

Comme tous les Israéliens, j’ai été ému par le courage de ces douze femmes exemplaires, mères endeuillées qui rayonnent de vie, femmes officiers occupant les plus hautes fonctions, chercheuses et managers au niveau le plus élevé, championnes et artistes de qualité. Leur charisme et leur charme ne peut que conquérir nos cÅ“urs.

Sans être un féministe militant, force est de constater que malgré ces symboles magnifiques, le chemin est encore long. Selon le rapport de la commission des droits de la femme àla Knesset dirigée par Aliza Lavi, professeur d’université et membre du parti de Yaïr Lapid « Yech Atid », la situation des femmes en Israë l est loin de ce que l’on peut attendre d’une société éclairée qui, dès sa gestation, a inscrit la femme sur un pied d’égalité avec les hommes par le service militaire.

En effet, plus de 200.000 femmes en Israë l sont victimes de violence, une vingtaine sont tuées chaque année par leur mari ou un autre membre de leur famille. Les centres d’accueil des victimes d’agressions conjugales ont reçu 13.000 demandes dans les douze derniers mois et plus de 70 plaintes sont déposées chaque semaine dans les commissariats de police. Dans près de 90% des cas, les victimes de violences sexuelles connaissent leurs agresseurs, souvent des membres de leur famille.

Ce type de violence existe dans d’autres pays, mais le rapport de la Knesset met l’accent sur un élément qui n’arrange pas la situation, àsavoir la question de la séparation et du divorce. Sur 17.000 divorces en Israë l, 9000 se déroulent par consentement mutuel, les 8000 autres font l’objet de débats devant des juridictions civiles et/ou religieuses. Malgré toutes les tentatives pour établir un « guet », acte de divorce imposé par un tribunal, il y a encore en Israë l 300 « sarvanei guet », àsavoir des hommes qui refusent d’accorder le guet. Sept d’entre eux sont actuellement emprisonnés, ce qui est déjàun grand pas.

Par ailleurs, plus de 50.000 mères de familles divorcées ne reçoivent pas la totalité de la pension alimentaire fixée par le tribunal. Sur le marché de l’emploi, les femmes en activité sont aussi présentes que les hommes, mais leurs salaires sont en moyenne inférieurs sauf dans certaines professions entièrement féminisées comme l’enseignement.

Les statistiques nationales sont un peu faussées par certains comportements spécifiques de minorités, comme par exemple le fait que 71% des femmes arabes entre 25 et 54 ans ne travaillent pas pour des raisons fondamentalement culturelles. Les mentalités évoluent souvent plus lentement que les lois, et elles ont besoin d’avoir en commun une volonté de changement. Israë l a deux mille ans d’avance sur la plupart de ses voisins dans la région, mais ce n’est pas une raison pour s’arrêter en chemin !

Hag Atsmaout Sameakh Israë l


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