Boker tov amis auditeurs de Radio J, selon le calendrier fixé par le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, le 29 avril aurait dà » être la date limite pour la signature d’un accord- cadre dans les négociations entre Israë l et l’Autorité palestinienne. Au cours des neuf derniers mois le ministre américain a multiplié les voyages au Proche-Orient, et a sans aucun doute accumulé les Miles, mais aussi les erreurs et les faux-pas.
Par naïveté ou par obstination, ou peut-être les deux, il a engendré une situation bien plus compliquée qu’avant. La politique et la diplomatie ne se jugent pas à l’aune des intentions mais au vu des résultats. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ne sont pas brillants.
Un bon médiateur n’est pas seulement quelqu’un qui fait pression sur les partis concernés, mais avant tout quelqu’un qui connaît bien la réalité, et en tient compte dans sa réflexion. Or John Kerry a mené toute cette négociation comme s’il n’existait pas d’histoire, pas de contexte, pas de réalité géopolitique.
On le sait les Palestiniens n’ont jamais raté l’occasion de rater la moindre occasion et une fois encore ils ont apporté la preuve que ce principe reste le fondement de leur attitude. Au moment de faire des concessions douloureuses, Abou Mazen noue, une fois encore, une alliance stratégique avec le Hamas, dont la Charte comprend des articles annonçant la destruction d’Israë l.
Même si on peut penser qu’il ne s’agit que d’un accord symbolique, on a vu dès hier une première manifestation du Hamas à Ramallah lors de l’enterrement de deux terroristes dont les corps avaient rendus par Israë l, lors des dernières libérations de prisonniers. John Kerry a affaibli encore plus Abou Mazen, lui enlevant ainsi encore le peu de pouvoir de manoeuvre qu’il avait pour négocier et faire quelques compromis.
D’un autre côté, le secrétaire d’Etat américain a exigé d’Israë l un accord préalable pour la création d’un Etat palestinien sans régler les principales questions en débat comme la sécurité, le tracé des frontières, la définition de l’Etat d’Israë l, la désignation d’une capitale, ou la question des réfugiés.
Mais le comble du pire, si j’ose dire, c’est que John Kerry est sà »r de posséder la science infuse, et ceux qui n’acceptent sa conception sont immédiatement mis à l’index ou voués aux gémonies. Lorsqu’il affirme que si sa solution instantanée de deux Etats pour deux peuples ne marche pas, Israë l instaurera une forme d’apartheid, il ne trahit pas seulement la vérité mais il se discrédite comme intermédiaire, même aux yeux des Israéliens qui le considéraient comme un ami.
En cela, il ne calomnie pas uniquement Israë l mais il porte un coup fatal à un processus de paix, déjà fragile. Obama lui-même ne semble plus vraiment se préoccuper du Proche-Orient, il faut dire que son action sur la scène internationale a tellement déconsidéré les Etats-Unis aux yeux du monde libre, que comme il l’a dit dans sa dernière conférence de presse « sa politique étrangère n’est pas très sexy ! ». Pour une fois, nous sommes d’accord avec lui.