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Ce que pense Denis Pietton, directeur de Cabinet de Laurent Fabius du « dossier israélo-palestinien  »

Hélène Keller-Lind

dimanche 20 mai 2012, par Desinfos

On annonce la nomination d’un ancien Consul-général de France àJérusalem, dont le dernier poste a été Ambassadeur de France au Liban, àla direction du Cabinet du nouveau ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Ce que pense ce « fin connaisseur de la région  » du « dossier israélo-palestinien  » n’est guère anodin : il y voit un « scandale  ».

Les consuls de France àJérusalem

Dès lors q’un membre du personnel diplomatique français a été en poste au consulat général de Jérusalem on peut être quasi-certain que sa position, officielle tout au moins, ne peut qu’être favorable aux Palestiniens. Partant, défavorable àIsraë l. Ce consulat étant de fait l’ambassade de France auprès des Palestiniens. Il n’est pas rare que le réseau culturel français dans les Territoires palestiniens contribue àl’incitation àla haine d’Israë l en invitant, par exemple, Stéphane Hessel dont on connaît l’obsession anti-israélienne . Et ce n’est pas làune exception .

On retrouvait récemment àDoha dans une Conférence sur Jérusalem très hostile àl’État hébreu, un ancien Consul de France àJérusalem qui venait d’être nommé conseiller diplomatique du gouvernement français. Cette Conférence s’était terminée par une déclaration scélérate accusant Israë l de tous les maux, y compris une absurdité : celle de vouloir « judaïser  » Jérusalem. Cet ancien Consul de France àJérusalem, Stanislas de Laboulaye, est celui-làmême qui avait été partie prenante de la fermeture de l’Alliance française dans la capitale israélienne. Il avait invoqué des prétextes financiers, alors qu’en réalité le Quai d’Orsay considérait cette présence franco-israélienne comme inacceptable dans une ville qui, selon lui, n’est pas en Israë l.

Le nouveau Chef de Cabinet de Laurent Fabius

Dans le cas du nouveau chef de Cabinet du nouveau ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, il semblerait que ce penchant qu’ont en commun ces consuls de France àJérusalem se vérifie. En, effet, en novembre dernier, alors qu’il était Ambassadeur de France au Liban il participait àune conférence organisée par le Mouvement Culturel – Antélias libanais et y parlait du « scandale  » du « dossier israélo-palestinien  » dans des termes rapportés ainsi :

« Le scandale palestinien
Concernant le dossier israélo-palestinien, l’ambassadeur français, qui était consul général àJérusalem, affirme que le dossier palestinien lui tient àcÅ“ur, lui qui a vu les méfaits de la colonisation qui menace sérieusement de couper la Cisjordanie en deux, entraînant une impossibilité d’avoir un territoire contigu et donc cohérent pour un État palestinien. Selon lui, le « scandale du dossier palestinien est que tout le monde connaît la solution, alors que malheureusement la communauté internationale n’a pas été capable d’imposer une solution  ». Il faut forcément une intervention internationale pour aboutir àune paix, car le problème est que les deux parties ne peuvent pas se mettre d’accord toutes seules, estime Denis Pietton, qui estime qu’aujourd’hui Israë l est de plus en plus isolé, surtout avec les révoltes arabes et l’arrivée au pouvoir des islamistes qui aura sà»rement un impact sur l’État hébreu. Selon lui, la France a pris ses responsabilités en votant en faveur de l’admission de l’État de Palestine àl’Unesco, tout en appelant le président palestinien Mahmoud Abbas àaller devant l’Assemblée générale des Nations unies et non pas au Conseil de sécurité où un veto américain l’attend.
L’ambassadeur français a terminé son intervention sur l’Union pour la Méditerranée (UPM). « C’est une idée qui reste visionnaire malgré les déboires qu’elle a subis parce que l’avenir de l’Europe, et en tout cas l’avenir de la France, passe par sa relation avec les pays méditerranéens. C’est l’enjeu de la nouvelle génération  », conclut-il. denis-pietton-14-12-2011.html

Les membres du nouveau gouvernement ayant demandé la création immédiate d’un État palestinien en 2011 maintiendront-ils leur position ?


On notera que l’Ambassadeur termine son intervention en rappelant ce qu’était la position de la France alors : elle avait appelé « le président palestinien Mahmoud Abbas àaller devant l’Assemblée générale des Nations unies  ». Mais on peut se demander si la politique du nouveau gouvernement s’y tiendra étant donné que le nouveau Président français et tous les ministres actuels ayant été députés auparavant avaient demandé la reconnaissance immédiate d’un État palestinien en septembre 2011 et qu’une même demande était présentée par le groupe socialiste du Sénat en juin 2011

Évidemment ces demandes étaient assorties de formules exigeant « des conditions de sécurité pour Israë l  ». Sans préciser comment cela serait garanti et au vu de ce qui se passe au Liban où les résolutions exigeant le démantèlement des milices sont restées lettre morte ce flou est des plus inquiétant...La dernière, la 1701, date de 2006 Et n’aura été qu’un chiffon de papier étant donné que le Hezbollah, non seulement n’a pas été désarmé mais, au contraire, s’est surarmé au nez et àla barbe de la FINUL. Cet allié de l’Iran posant un problème de taille àla frontière nord d’Israë l.

« Une centaine de députés et sénateurs, sous la conduite des présidents des groupes d’amitié France-Israë l des deux assemblées, Claude Goasguen (UMP) et Jean-Pierre Plancade (Divers droite), [ avaient ] en revanche signé une lettre ouverte dans laquelle ils demandent àNicolas Sarkozy « de s’opposer àla résolution visant àimposer de façon unilatérale la reconnaissance d’un Etat palestinien ». Leur demande avait alors été entendue.

Que se passera-t-il aujourd’hui, quelle sera la ligne survie, dès lors que l’expert en géopolitique régionale au ministère des Affaires étrangères faisait état de telles opinions il y a quelques mois àpeine ?