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Angoulême exposition de photos mettant en scène le Hamas entre angélisme et mauvaise foi
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 7 avril 2012
dernière modification le 9 avril 2012

Richard Prasquier a déploré que la Mairie d’Angoulême héberge une exposition de photos mettant en scène le Hamas. Les réactions de la Mairie, l’Association Charente Palestine Solidarité et le photographe Frédéric Sautereau montrent à quel point ils sont déconnectés de la réalité, ne percevant pas, semble-t-il, que cette exposition participe de la diabolisation d’Israël. Une diabolisation dont on a vu les conséquences possibles dans la cour de l’école Ozar Hatorah de Toulouse...

Lors du 1er Congrès des « Amis d’Israël » à Paris, le Président du CRIF a mentionné l’exposition de photos du Hamas à la Mairie d’Angoulême parmi les symptômes l’inquiétant au lendemain des tueries de Toulouse et Montauban. Photos qui sont belles, précisait-il. Ce qui les rend sans doute potentiellement plus dangereuses car plus frappantes.
Le CRIF demandait à la Mairie de revenir sur le prêt d’une salle pour cette exposition.

Richard Prasquier : pourquoi une telle exposition présentant les Israéliens comme des sauvages n’est pas acceptable

Interrogé par le quotidien Sud-Ouest, se faisant très pédagogue, Richard Prasquier expliquait les raisons pour lesquelles il condamnait cette exposition, rectifiant au passage quelques contrevérités quant aux propos qu’il a tenus à cet égard. Il déclarait :

« je n’ai jamais dit que ses photographies faisaient l’apologie du terrorisme. Si je le pensais, je les poursuivrais en justice. J’ai dit que les gens qui vont sortir de cette exposition se retrouveront psychologiquement du côté du Hamas. J’ai dit que le travail de M. Sautereau manquait de perspective, qu’il ne montrait les gens du Hamas que sous un jour favorable, comme des victimes, et qu’en ce sens, il privilégiait une vision déformée de la réalité. Oui, je trouve que des photos ainsi présentées nient la dimension éminemment terroriste du Hamas, qui est une organisation qui prône l’élimination des juifs, on ne le rappellera jamais assez […]. Ces images sont belles mais partisanes ; elles valent soutien politique […]. Je vais prendre un exemple : imaginez qu’un talentueux journaliste ait pris des images de Dresde après bombardements de 1945, qui ont fait plus de 30 000 morts. Imaginez que ces photographies soient montrées sans que l’on explique en détail toute l’ignominie du régime national socialiste. Que va penser celui qui découvre ces images ? Que les alliés étaient des sauvages ! Dans le cas de cette exposition Hamas, que va retenir le visiteur. Que les Israéliens sont des sauvages et que contre des sauvages il faut se défendre … »

Puis, en réponse à une autre question concernant l’incompréhension manifestée par le photographe, Le Président du Crif répond : « Je ne mets pas en cause le sérieux de son travail ! Je me répète : je dis seulement que son travail ainsi présenté manque d’une véritable mise en perspective. M. Sautereau est un bon photographe et sans doute un honnête homme, mais il ne peut pas parler du Hamas sans dire ce qu’est le Hamas et présenter sa charte ! Je vous invite à lire ce texte, dont l’article 7 dit que chaque musulman devra tuer un juif ! C’est ça la culture du Hamas […]. Si les organisateurs de cette exposition prévoient, sur un poster, l’affichage en grand de l’article 7 de la charte criminelle du Hamas, cela changerait tout. Le spectateur pourrait se faire une idée plus équilibrée ».

Quant aux effets potentiels de ce qui pourrait apparaître à certains visiteurs comme une apologie du Hamas, il ne faut pas oublier que, justement, une représentation biaisée du conflit israélo-palestinien était invoquée par le tueur de Toulouse et Montauban. Qu’évoque le Président du CRIF qui parle du «  drame de Toulouse… Un drame qui veut que plus que jamais, on refuse tout aveuglement, toute complaisance  ».

Des photos qui, n’étant pas suffisamment mises en perspective, participent de la diabolisation d’Israël

La dernière question qu’adresse le journaliste de Sud-Ouest au Président du CRIF est d’ailleurs très intéressante : « Si vous jugez les photos de Frederic Sautereau « partisanes », pourquoi n’avez-vous pas protesté lorsque ses reportages furent publiés en décembre 2009 dans le journal « La Croix » puis primés par un Visa d’or au Festival international de photojournalisme de Perpignan en 2010 ? ». Réponse de Richard Prasquier : « Je l’ignorais. Personne ne nous avait alerté ».

Ce qui nous apprend que, de fait, et pour reprendre les termes de Richard Prasquier, ce « travail de M. Sautereau » manquant « de perspective » a contribué depuis décembre 2009 à ne présenter « les gens du Hamas ...que sous un jour favorable, comme des victimes, et qu’en ce sens, il privilégiait une vision déformée de la réalité ».

On peut découvrir ces photos, dont la plupart ont été soigneusement mises en scène et présentent un Hamas esthétisé, sur le site du photographe, Frederic Sautereau :
www.fredericsautereau.com/.

Incompréhension du photographe qui ne montre et ne dit qu’une part de la réalité

Par ailleurs, la Charente Libre publie un courrier du photographe au Président du CRIF. Il y écrit :

« Lettre à Monsieur Prasquier, président du Crif.

Auteur du travail d’enquête sur le Hamas qui doit être exposé à Angoulême à partir du 10 avril, je fais l’objet d’attaques et menaces répétées du Crif depuis plusieurs jours. Je tenais à pouvoir m’exprimer.
Tout d’abord, je regrette cette polémique mais surtout, je ne la comprends pas.
Monsieur Prasquier, président du Crif, m’accuse de faire l’apologie du Hamas et du terrorisme. Je mets au défi quiconque de trouver dans mon travail photos et textes, la moindre apologie du Hamas et encore moins du terrorisme. [ NDLR. Richard Prasquier dément avoir tenu de tels propos, voir plus haut ]

Dans les six premières lignes de mon texte de présentation, j’utilise trois fois le mot terrorisme [ NDLR. Oui, mais il relativise, voir ce texte ci-dessous ]. Je parle des attentats suicides du Hamas commis contre la population israélienne entre 1994 et 2005 [ NDLR. Mise en perspective : s’ils ont cessé, c’est que les tirs de roquettes, missiles et obus de mortier sont « plus efficaces », selon un dirigeant palestinien du Hamas, Mahmoud A-Zahar, par exemple. Ce qui n’est pas précisé.] et des roquettes envoyées sur les villes israéliennes.[ NDLR. Mise en perspective : entre 2001 et janvier 2010 ce sont 12.000 roquettes et obus de mortiers qui sont été tirés depuis la Bande de Gaza sur un million de civils israéliens et 1.212 autres depuis].

Je mène cette enquête depuis plusieurs années où je montre les aspects politique, sociale et militaire du Hamas avec sa branche armée, l’embrigadement fait auprès des jeunes, les palestiniens, hommes et femmes, qui s’opposent courageusement au Hamas dans la Bande de Gaza et qui se font arrêtés et tabassés. Je montre un prisonnier dans la prison de Gaza torturé, par le Hamas, car accusé de collaboration avec Israël. [ NDLR. Mise en perspective. Certes, une photo. Mais cet homme est censé avoir commis le crime impardonnable d’avoir trahi en collaborant avec l’ennemi.On peut ajouter qu’un des ces « collaborateurs », arrêté et jugé dans des conditions sur lesquelles ont peut s’interroger, vient d’être pendu en même temps que deux assassins à Gaza ]

Et je montre des civils palestiniens blessés par des bombardements israéliens (3 photographies sur 88 que contient mon travail) où j’explique comment le Hamas aide financièrement les familles pour s’assurer, bien évidemment, de leur soutien. [ NDLR. Il montre aussi des tombes de terroristes tués par des frappes israéliennes ou des maisons détruites et leur propriétaire effondré, ou la mère d’un terroriste blessé, etc. L’ensemble des photos ne montre qu’une réalité très partielle et orientée, constituant une évidente plaidoirie anti-israélienne.]

Pensez-vous, Monsieur Prasquier, que lorsque j’explique que le Hamas s’est approprié les terres des anciennes colonies de Netzarim et les revend à des palestiniens alors que ces terres appartiennent à l’Autorité palestinienne et que je montre en photographie un des intermédiaires que le Hamas utilise pour effectuer ces transactions et s’enrichir, je fasse l’apologie du Hamas ?
Vous ignorez, visiblement, ce qu’est une enquête journalistique. [ NDLR. Il s’agit d’un travail orienté partiel. La tonalité de l’ensemble de l’exposition est telle que, comme le dit Richard Prasquier dans son interview de Sud-Ouest : « que va retenir le visiteur. Que les Israéliens sont des sauvages et que contre des sauvages il faut se défendre... » ]

Il n’est pas question, pour moi, de liberté d’expression, il est juste question de respect envers un travail réalisé avec sérieux et honnêteté intellectuelle. Ces deux principes étant le fil conducteur de mon travail depuis dix huit ans. [ NDLR. Sans nul doute, comme le dit Richard Prasquier. Mais tout journaliste travaillant dans la Bande de Gaza ou toute zone difficile est tributaire de ses « fixeurs » locaux. A la fois guides, traducteurs, ils sont souvent aussi porte-paroles de l’idéologie en vigueur, faute de quoi ils ne pourraient y travailler...]

Comment osez-vous, Monsieur Prasquier, faire un lien direct entre mon travail et l’atroce massacre des enfants juifs de Toulouse. Je me souviens au lendemain de ce drame de la communauté juive et musulmane de qui demandait de ne pas faire d’amalgame, c’est exactement, ce que vous faites. Si une enquête journalistique sérieuse peut entraîner un passage à l’acte, il faut interdire tout documentaire sur les guerres, la drogue, le nazisme, (je rappelle que vous comparez mon travail à une éloge du nazisme), il faut aussi interdire la télévision, le cinéma… [ NDLR. La tonalité de l’exposition est telle qu’elle incite, en effet, à la haine d’Israël, ce que ne comprend pas le photographe mais qu’a très bien compris Charente Palestine Solidarité qui l’a invité pour « la Quinzaine culturelle palestinienne ». Cette organisation est d’ailleurs issue du « Collectif pour une paix juste et durable en Palestine » dont la spécialité est de diaboliser Israël ]

Oui, la chartre du Hamas écrite, il y a plus de vingt-cinq ans, est un ramassis d’antisémitisme et autres ignominies. Mais mon analyse du Hamas, de ces trois dernières années, m’amène à dire que le Hamas aujourd’hui est prêt à reconnaître l’existence de l’Etat d’Israël. En acceptant de discuter avec Israël sur les frontières de 67, c’est une acceptation implicite de son existence. Je ne suis pas le seul à le dire, c’est le constat de tout observateur, un peu sérieux, de ce conflit. Et en tant que journaliste, je trouve qu’observer et raconter cette évolution me paraît importante, notamment vers un espoir, enfin, d’une paix durable dans la région. [ NDLR. Le photographe ajoute foi à des déclarations comme celles de Khaled Mechaal, dirigeant du Hamas en exil, qui ont été démenties par le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, qui déclarait à la mosquée Al-Azhar du Caire en février 2012
, puis à Téhéran, chez le bailleur de fonds et fournisseur d’armes du Hamas, « nous ne reconnaîtrons jamais Israël » ]

Le Hamas a aujourd’hui les mêmes problèmes à contrôler le Jihad Islamique et les Comités de résistance populaire que le Fatah avait avec le Hamas, il y a dix ans. Ephraïm Halévy, ancien chef du Mossad, a déclaré en Janvier 2011 : « Le Hamas est en train d’évoluer vers une acceptation de l’Etat d’Israël, les islamistes ne le disent pas ainsi. Ils disent quelque chose de différent : qu’ils acceptent un état palestinien dans les frontières de 67. Si on comprend leur langage, c’est à dire qu’au delà de cet Etat, il y a un autre Etat, c’est Israël. » [ NDLR. Ephraïm Halévy a-t-il réellement utilisé le terme de « frontières » alors qu’il s’agit de lignes d’armistice, ce qui est totalement différent ? Étonnant...

Il dit également que l’Occident à tort de ne pas parler avec les islamistes palestiniens. Monsieur Prasquier, accusez-vous, Ephraïm Halévy, ancien chef du Mossad, de faire l’apologie du Hamas et du terrorisme ? [ NDLR. Bien qu’expert sur ces questions, Frederic Sautereau ignore sans doute qu’il y a actuellement des alliances mouvantes dans la région le Hamas inféodé à l’Iran louchant aussi du côté des Frères Musulmans sont ils sont une émanation et qui sont devenus une force qui compte dans l’Égypte post-printemps. Il choisit de faire sienne une opinion exprimée il y a plus d’un an. Opinion qui n’est pourtant pas partagée par tous et est démentie par les faits puisque les populations civiles du sud d’Israël, qui ne vivent pas dans des territoires contestés sont victimes de centaines de tirs venant d’un territoire entièrement contrôlé par le Hamas et d’où Israël s’est entièrement retiré. Hamas qui acceptait dernièrement les tirs de factions terroristes sur le sud d’Israël ]

Une nouvelle fois, le Crif se trompe de cible. Je suis triste, Monsieur Prasquier, car à travers votre voix, le Crif ne fait pas honneur à la communauté juive française qu’il est censé représenter. [ NDLR Que veut-il dire exactement ?] Je le déplore. Je vous invite, cordialement, au débat qui doit avoir lieu à Angoulême le mercredi 11 avril, à 20 heures, où, je l’espère, nous pourrons avoir un échange intelligent sur ce conflit.
Bien à vous. Frédéric Sautereau, photojournaliste. Mon travail sur le Hamas est visible sur mon site internet : www.fredericsautereau.com »

N.B. Les fautes de frappe de l’auteur ont été conservées

Texte de présentation sur le site du photographe

« Le Hamas, organisation terroriste pour les uns, mouvement de résistance pour les autres, est devenu depuis l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, en janvier 2009, un interlocuteur incontournable à la solution du conflit israélo-palestinien. Organisation terroriste, mouvement de résistance, parti politique, le Hamas remplit ces fonctions et mérite toutes ces appellations à la fois.En tant que branche armée, il peut le plus souvent recevoir la qualification de terroriste.Le Hamas agit principalement sous forme d’attentats suicides sur le territoire israélien contre des ressortissants militaires et civils (attentats kamikazes auxquels le mouvement a renoncé depuis janvier 2005), et de tirs de roquettes sur les villes israéliennes de Ashdod, Sdérot et Beer-Shéva. Il traque également les palestiniens qui collaborent avec Israël. Au titre de son action politique, le Hamas ne s’engage pas seulement dans le domaine politique, mais il s’implique également dans la vie économique, professionnelle et associative.Sur le plan caritatif et politique, qu’il confond souvent, c’est la création d’orphelinats, de dispensaires, la production de vêtements pour l’emploi des femmes, la mise en place de réseaux scolaires, d’institutions culturelles...Il a un réseau caritatif qui jouit d’une grande popularité dans toutes les classes sociales palestiniennes.Il fait ce que l’Autorité palestinienne n’a pas été capable de faire. Son budget annuel est estimé entre 250 et 300 millions de dollars et il est devenu une véritable puissance financière dont les palestiniens ne peuvent se passer. Mouvement créé en 1987 par le Cheikh Yassine dans la bande de Gaza comme une branche autonome des frères musulmans d’Egypte, il a progressivement pris une place importante dans la vie politique palestinienne jusqu’à gagner les élections législatives de janvier 2006.En juin 2007, le Hamas prend le contrôle total de la bande de Gaza dans un affrontement fratricide avec le Fatah, le mouvement politique et militaire palestinien fondé par Yasser Arafat.Le 19 septembre 2007, la bande de Gaza est déclarée « entité hostile » par Israël [ NDLR. Encore faudrait-il en expliquer les raisons : terreur et Charte du Hamas ] Rejeté et isolé par la communauté internationale (Etats-Unis et Union européenne), [ NDLR. Rejet est un euphémisme. Le Hamas est place sur leur liste de mouvements terroristes ] le Hamas se retrouve à la tête d’un territoire de 360 km2 et peuplé d’un million trois cents milles habitants et où 80 % de la population dépend de l’aide humanitaire internationale et 56 % des habitants sont des enfants. Même si la guerre menée par Israël en janvier 2009 s’est soldé par une victoire militaire, privant le Hamas de têtes et de combattants, elle ne peut cacher que les buts invoqués ne sont pas atteints : le Hamas tient toujours d’une main de fer la bande de Gaza [ NDLR. Ce qui prouve bien qu’il est parfaitement en mesure de gérer les autres factions terroristes ]. Les tunnels de Rafah, qui lui servent à s’armer, fonctionnent toujours et depuis le cessez-le-feu, des roquettes Qassam sont tirées sur Israël. Le Hamas est donc le grand gagnant de ce conflit.Sur le plan médiatique, due à la longueur de l’engagement armé et malgré l’interdiction d’accès du territoire par Israël à la presse, une partie plus importante de l’opinion publique internationale a pour la première fois pris conscience de la détresse des populations civiles palestiniennes, châtiées par les uns et prises en otage par les autres.De nombreux pays, principalement européens, reconnaissent maintenant la nécessité de discuter avec le Hamas. » - [NDLR. [Lesquels ? Et pourquoi ne le font-ils pas ? Est-ce que ce ne serait pas parce que le Hamas refuse un minimum de conditions incontournables que, justement, il ne reconnaît pas ?]->http://www.fredericsautereau.com/re...].

Charente Palestine Solidarité, qui participe de la diabolisation et de la délégitimation d’Israël, tente de se dédouaner

Interrogé par le journal Charente Libre, Daniel Marteau, le président de Charente Palestine Solidarité, répond au Président du CRIF en ces termes : « Promouvoir dans la réflexion comme dans l’action la paix sur un territoire qui ne la connaît plus depuis 65 ans. La paix, non pas comme un voeu pieux, mais comme quelque chose à construire avec le contexte et les acteurs d’aujourd’hui ».

Il reprend d’ailleurs l’opinion exprimée par le photographe, à savoir que le Hamas aurait changé et serait prêt à reconnaître Israël « dans les frontières de 1967 », ce que dément le chef du Hamas à Gaza....

Jean-Claude Caraire, membre de l’association, ajoute, lui « On est là pour donner à voir, réfléchir, comprendre une réalité politique et sociale complexe ». Bel angélisme. L’article se termine par ces mots : « Tout le monde est invité à échanger, notamment la communauté juive d’Angoulême. »
A titre d’information, un représentant de l’Union juive française pour la paix sera présent, tandis que Daniel Marteau a invité également l’association juive La Paix Maintenant ». Or, chacun, ou presque, sait que l’UJFP est vigoureusement anti-israélienne et ne représente qu’elle-même. Quant à « La Paix Maintenant » sa ligne est telle qu’elle n’a pas participé au récent Congrès des Amis d’Israël.

Par ailleurs, le 29 mars à Barbezieux, Daniel Marteau était l’un des deux orateurs participant au débat ayant suivi la projection du film « My Land » de Nabil Ayouch. Film qui, à en croire la bande annonce et la présentation, « donne la parole à de vieux palestiniens réfugiés dans des camps au Liban, et confronte leur mémoire à de jeunes israéliens vivant aujourd’hui sur leurs terres. « D’un côté, une mémoire figée, comme si le temps s’était suspendu ; de l’autre, une histoire ignorée, oubliée » résume le réalisateur ». myland.ma/
Selon ce film, présenté par l’Association France Palestine, les Israéliens auraient donc volé leurs terres à ces Palestiniens. Terres se trouvant à l’intérieur des « frontières de 67 » - lignes d’armistice en réalité-. Délégitimation d’Israël aussi coutumière qu’évidente. Et appel à un « retour » synonyme de liquidation de l’État hébreu...

Peut-on vraiment parler de réelle « promotion de la paix » ?

Frederic Sautereau n’en est pas à son premier reportage diabolisation

En janvier 2009 Frederic Sautereau, relayait des accusations de « crimes de guerre » contre Israël et accusait l’État hébreu de priver les Gazaouis de biens de première nécessité. Sans son autre reportage : « Gaza : une guerre pour rien », il reprenait les accusations des organisations humanitaires parlant de « nombreux crimes de guerre ». Qu’il aurait pu croire alors. Mais il n’a rien modifié après que le Juge Goldstone soit revenu sur son Rapport pour l’ONU, écrivant que ces accusations étaient infondées . Il relaye aussi, il est vrai, les accusations de ces organisations affirmant que le Hamas avait « utilisé les familles palestiniennes comme boucliers humains ». Par ailleurs, il évoque les tunnels en ces termes : « Les tunnels de Rafah, qui permettent aux activistes palestiniens de s’armer, mais surtout à la population d’obtenir les biens de première nécessité dont elle est privée par le blocus israélien, fonctionnent toujours ». Il n’a manifestement pas entendu parler des tonnes de biens qui entrent quotidiennement dans la Bande de Gaza depuis Israël.

Il ne dit strictement rien des raisons de cette opération, pas un mot de la pluie de roquettes et missiles qui s’est abattue sur les populations du sud d’Israël. Soit 12.000 roquettes et missiles en huit ans.. La situation étant devenue intenable, les autorités israéliennes ont finalement réagi. Ce silence du journaliste est un mensonge par omission.

Quant au lendemain de l’opération, qui, selon lui, n’a pas atteint ses buts, il écrit « depuis le cessez le feu, plusieurs Qassam ont été tirés sur Israël ». Mais depuis, ce sont des centaines de missiles, roquettes et obus de mortiers qui ont été tirés sur les populations civiles du sud d’Israël...Pourtant l’opération Cast Lead a ralenti considérablement la fréquence de ces tirs.

Dans ce reportage il montre des bâtiments détruits mais aussi des enfants qui auraient été brûlés lors de cette opération et des parents de victimes dont certaines auraient été tuées « à bout portant ». Il n’utilise pas le conditionnel et accuse sans preuves, ajoutant foi, semble-t-il ; aux récits qui lui sont faits sans les vérifier. Les enquêtes ultérieurs n’ont pu établir que de telles exécutions aient eu lieu. Ces accusations infondées qu’il relaye dans les légendes de ses photos, incitent clairement à la haine anti-israélienne..

Par ailleurs, il déclarait sur ARTE à propos de son reportage qu’il y avait eu de la part d’Israël une réelle « volonté de détruire des maisons ». Réfutant à l’avance toute accusation de parti-pris, voire d’antisémitisme, Frédéric Sautereau explique qu’il « se pose toujours du côté des populations civiles d’une guerre ». Sans doute estime-t-il qu’il n’y a pas eu assez de morts côtés israélien pour s’intéresser aux populations du sud d’Israël qui ne disposent que de quelques secondes pour se mettre à l’abri lors de tirs de missiles palestiniens.

Un autre de ses reportages est consacré à « Mur, Israël, Cisjordanie » . Il présente une réalité très partielle, accompagnée de commentaires dont in ne sait s’ils ont été vérifiés mais qui sont systématiquement hostiles à Israël, présenté comme barbare.

En 2000, 15 photos montrent des enterrements et des lanceurs de pierre dans le reportage « Intifada : Ramallah, Hébron ». Même vision apocalyptique de la réalité palestinienne selon ce photographe.

Il a remporté de nombreux prix pour ses photos.



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