Le 20 septembre 2009, le sommet entre le Premier ministre Benyamin Netanyahou, le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas et le Président américain Barak Obama (qui n’a finalement duré que 15 minutes) a tourné au désavantage de la partie palestinienne. Mahmoud Abbas a perdu le peu de crédibilité dont il jouissait vis-à -vis de son peuple car son exigence tenant à un arrêt préalable des constructions en Cisjordanie pour engager les négociations de paix n’a pas été retenue par le Président américain.
Plus gênant pour lui, le Premier Ministre Israélien a également posé une condition pour la création d’un Etat palestinien à savoir la reconnaissance du caractère juif de l’Etat d’Israë l. Dans un souci de réciprocité, il semble effectivement normal que la reconnaissance de l’entité nationale palestinienne s’accompagne de celle de l’entité nationale juive (bien que le Président Palestinien ne veuille pas en entendre parler).
Le discrédit de Mahmoud Abbas s’est également illustré par l’absence de soutien de la part des palestiniens résidant sur la bande de Gaza. Le chef du gouvernement Hamas Ismaïl Haniyeh qui dirige la bande de Gaza s’oppose à toute concession au profit de l’entité sioniste et n’a pas manqué de rappeler à son homologue de Cisjordanie qu’il ne bénéficie d’aucune légitimité pour représenter le peuple palestinien : « Personne n’est mandaté pour accepter un accord qui remette en cause les droits de notre peuple palestinien  » lui a-t-il lancé.
Il résulte de tout ceci qu’en dépit de ses multiples efforts, le Président de l’Autorité Palestinienne ne jouit d’aucune autorité ni sur la scène internationale en ne parvenant pas à imposer des prérogatives de type nationale palestinienne comme un arrêt des constructions en Cisjordanie, ni même au sein du peuple palestinien qui rejette ses prises de position
Cet isolement du leader palestinien était en fait prévisible : Mahmud Abbas se retrouve piégé par la doctrine historique dans laquelle sont enfermés les palestiniens et dont lui-même n’arrive pas à se sortir. Celle-ci repose sur deux fondements qui sont théoriquement indépendants mais que les palestiniens n’entendent pas délier. Il y a tout d’abord le principe de l’éradication nécessaire de l’entité juive, phase préalable qui doit conduire au deuxième point, à savoir l’autodétermination des palestiniens. Les palestiniens sont en effet persuadés que leur autodétermination suppose préalablement la disparition sioniste alors qu’une telle disparition n’est pas spécialement nécessaire.
Cette articulation des deux piliers de la doctrine palestinienne se retrouve notamment dans les articles 8 et 9 de la Charte de l’Olp (qui comme sont nom l’indique vise à libérer la Palestine de toute présence juive). L’article 8 de la Charte de l’Olp explique aux palestiniens que « La phase de l’histoire que vit actuellement le peuple palestinien est celle d’une lutte nationale (watani) pour la libération de la Palestine  ». L’article 9 explique quant à lui le moyen pour y parvenir : « La lutte armée constitue la seule façon de libérer la Palestine. Il s’agit d’une stratégie d’ensemble, et pas seulement d’une phase tactique. Le peuple arabe palestinien affirme sa détermination absolue et sa résolution ferme à continuer sa lutte armée et à travailler pour une révolution populaire armée pour la libération de son pays et son retour sur cette terre...  ». Or dans ce même article, il est également précisé : « Il (le peuple arabe palestinien) affirme aussi son droit à une vie normale en Palestine, et à exercer l’autodétermination et sa souveraineté sur ce pays  ».
Les palestiniens demeurent donc convaincus que leur autodétermination suppose la fin de l’Etat juif sans même comprendre que leur doctrine les emmène dans une impasse puisqu’ils bénéficient déjà de la reconnaissance internationale et de l’autodétermination (dont ils n’ont pas encore conscience) sans même avoir fait disparaître Israë l.
S’agissant du Hamas, la solution est plus tranchée : seule l’éradication de l’entité juive importe, c’est ce qu’exprime d’ailleurs l’article 11 de la Charte du Hamas : « Le Mouvement de la Résistance Islamique considère que la terre de Palestine est une terre islamique waqf [de main-morte] pour toutes les générations de musulmans jusqu’au jour de la résurrection...  » . Ce même article développe également qu’il est illicite d’y renoncer ou de s’en séparer en tout ou en partie qu’il s’agisse d’un Etat arabe, d’un roi ou d’un président.
Mahmud Abbas se retrouve donc prisonnier à la fois par l’incohérence doctrinale posée par la Charte de l’Olp et par l’affirmation péremptoire de la nécessité de reprendre la terre de Palestine posée dans la Charte du hamas.
Le Président de l’Autorité Palestinienne devrait bientôt comprendre que le Droit ne fait que se calquer sur les réalités en figeant les situations contemporaines jusque ce que le droit se colle sur la réalité. Il se passera alors avec les palestiniens ce qui se passe avec les syriens, c’est-à -dire une coexistence pacifique sans même avoir à tergiverser sur les conditions des négociations de paix.
La réalité géopolitique est la suivante : il existe dans les faits un Etat palestinien implanté sur la bande de Gaza. Il en est un autre implanté en Cisjordanie sur la partie qui s’étend au-delà de la clôture de sécurité. Lorsque les palestiniens auront définitivement renoncé à la lutte armée, Tsahal pourra retirer ses checks points et il restera à régler le cas de Hébron. S’agissant de cette ville, rien n’interdira d’innover et d’en faire une ville judeo palestinienne de type binational avec une souveraineté partagée entre les palestiniens et les israéliens, s’agissant de la ville d’Abraham qui a donné naissance à Isaac et à Ismaë l.
Concernant la ville de Jérusalem, elle restera sous souveraineté juive car rien ne justifie une modification de la configuration géopolitique actuelle. Jérusalem est devenue la capitale d’Israë l parce que selon le Talmud, D a utilisé l’argile du lieu pour façonné l’homme (la terre se dit adamah en hébreu). Caïn, Abel et Noé y ont fait leur sacrifice, tout comme Abraham (Genèse 22, 2), Jacob y a lutté contre l’ange avant de prendre le nom d’Israë l, et le Roi David a acheté la terre pour édifier un autel permanent (II Samuel 24:24) construit par son fils Salomon... En 638, le calife(et compagnon de Mahomet) Omar ibn al-Khattab y a certes édifié la mosquée « lointaine  » (en arabe « al aqsa  ») sur les ruines du temple de Jérusalem détruit en 70 de notre ère mais par la suite, la ville a encore changé de main.
Alors soit Mahmud Abbas parvient à calmer son peuple et à corriger les contradictions de la pensée palestinienne pour rester le Chef de l’Autorité Palestinienne, soit la paix viendra toute seule telle une nécessité contingente sans négociations stériles et interminables.
S’agissant du peuple juif, il devra juste trouver un autre endroit pour construire le troisième temple, comme cela a été prédit dans le « Temple des Temps futurs » chapitre 40 à 48 du livre d’Ezéchiel.