Le Hamas, depuis son élection au gouvernement en janvier 2006, n’a de cesse d’engager des montants énormes dans la constitution d’un arsenal militaire offensif. Les armes, qui transitent surtout par les nombreux tunnels entre l’Egypte et la bande de Gaza, introduisent un changement fondamental dans les capacités de frappe du Hamas, et le schéma stratégique de la région est en passe d’être modifié.
Le Hamas s’équipe en armes de plus en plus sophistiquées et offensives - missiles, équipement radio et de renseignement, appareils de vision nocturne, fusils d’assaut etc. Les explosifs sont de plus en plus de type militaire et, par rapport aux explosifs artisanaux, ils se conservent beaucoup plus longuement.
Le Hamas est activement soutenu par l’Iran et par certains éléments radicaux arabes, telle la Syrie. Ce soutien est principalement financier, l’argent étant passé en contrebande ou provenant de blanchiment, mais aussi logistique et matériel. Les Gardiens de la révolution iranienne notamment instruisent les membres du Hamas dans la fabrication de munitions et les tactiques militaires. Avec le Hamas, l’Iran est en train de « cloner  » le modèle du Hezbollah. La coopération politique et opérationnelle entre le Hamas et le Hezbollah ne cesse d’ailleurs d’augmenter.
Les similarités entre le Hamas et le Hezbollah sont multiples : idéologie islamiste radicale, intolérance au compromis, préparation méthodique pour une confrontation à moyen terme et à long terme avec Israë l, mise en place d’un arsenal militaire capable de toucher Israë l en profondeur (cibles civiles), puissance établie dans une région où le gouvernement central est faible, mise en Å“uvre de systèmes d’aides sociale, médicale, éducative pour la population, associés à une image soigneusement cultivée de mouvement non corrompu, arrivée au pouvoir (totale ou partielle) par des élections gagnées légalement, maintien d’une milice armée conséquente devenant plus forte que les forces militaires officielles, déploiement et camouflage des infrastructures militaires dans les zones peuplées, mise en place d’unités stratégiques dédiées aux tirs de roquettes et aux opérations anti-tanks, ainsi que de cellules régionales de combat, enlèvements de soldats en Israë l, méthodes de combat inspirées directement par les Gardiens de la révolution iranienne, etc.
Les civils israéliens, d’ores et déjà bombardés presque quotidiennement de roquettes Qassam, sont donc face à une menace tangible et croissante. Israë l ne pourra pas demeurer impassible face à ces faits, attendant que l’infrastructure terroriste de plus en plus sophistiquée se mette en place à sa frontière sud, comme c’est déjà le cas à sa frontière avec le Liban. Une grave confrontation n’est pas exclue si la présente situation se poursuit.