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A propos d’éminentes personnalités, auto-proclamées
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 25 avril 2013

Le journal Le Monde, a publié, dans son numéro daté du 25 avril un appel, signé par un « collectif  », composé d’une vingtaine d’anciens responsables politiques européens, qui se présente, lui-même, modestement, comme un «  Groupe européen d’éminentes personnalités sur le processus de paix au Prochain-Orient -  » (souligné par nous).

Si nous partageons, volontiers, l’inquiétude de ces personnalités, dont nous préférons ne pas qualifier les qualités, eu égard àla modestie des résultats que certains d’entre eux ont obtenus dans leur pays, nous sommes, en revanche, particulièrement choqués, par le parti pris anti-israélien, dont cet « appel  » témoigne.

Certes, il est fait mention de l’ « incapacité des parties en présence àengager une discussion constructive  » (souligné par nous).

Mais ces « Ã¢mes sensibles  » n’hésitent pas àdéplorer que « les droits humains soient bafoués dans les territoires occupés  ».

On ne voit d’ailleurs pas en quoi cette situation, arbitrairement présentée comme telle, porterait atteinte « (àla) sécurité et…(àla) stabilité israéliennes  »  ».

Dans leur « naïveté  » ces « personnalités  » font appel àCatherine Ashton, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité pour l’Union européenne plutôt que de faire confiance au président Obama, dont ils évoquent, cependant, l’intérêt qu’il porte àla question, alors que Madame Catherine Ashton a été pourtant plutôt discrète, jusqu’àprésent.

Le scandale c’est de voir cet appel évoquer, rapidement, « l’instabilité régionale  », mais souligner, tout aussi arbitrairement, « l’amertume provoquée par les déplorables conditions d’occupation  ».

Non sans humour, ces « personnalités  » considèrent que « l’Autorité palestinienne devrait pouvoir compter sur l’aide d’Israë l en matière de sécurité  ».

Mais, peut-être s’agit-il d’un lapsus, car nous pensons, pour notre part, que c’est plutôt Israë l, qui devrait s’attendre àce que la dite Autorité (sic) ne porte pas atteinte par son inertie, voire par de nombreux encouragement hypocrites, àsa sécurité, du fait des actions terroristes menées par des ressortissants palestiniens.

Tout aussi, abusivement, cet appel considère que « l’expansion des colonies, y compris àJérusalem-Est et l’emprise israélienne sur les territoires occupas, en violation du droit international, témoignent d’un déni des droits territoriaux palestiniens  ».

Ce n’est pas en martelant àl’envi des contrevérités qu’on en fera des vérités.

Pour aussi inopportune que puisse apparaître pour certains, dont nous sommes, la politique de développement des constructions dans les Territoires, nous ne cesserons d’affirmer que cette politique ne viole, en l’état actuel de la situation, aucune règle de droit international.

Par ailleurs, nolens volens, même l’actuel Premier ministre israélien a, depuis quelque temps déjà, admis la légitimité de l’existence de deux Etats.

On aimerait qu’il en soit de même du côté palestinien, ce que l’appel se garde bien d’évoquer.

Or, il est évident que non seulement l’une des fractions palestiniennes, le mouvement terroriste du Hamas conteste formellement le droit àl’existence de l’Etat d’Israë l, mais, même, l’autre partie, le Fatah, aboutit àla même attitude, en revendiquant un droit pour des millions de Palestiniens d’envahir l’Etat d’Israë l, au nom d’un pseudo-droit de retour.

De même, il est inadmissible que des personnes ayant occupé des responsabilités politiques importantes, dans leur pays, persistent àse fonder sur une erreur juridique fondamentale : il n’y a jamais eu de « frontières de 1967  ».

On ne peut, donc, pas revenir sur ce qui n’a jamais existé en tant que « frontière  », c’est àdire en tant que délimitation du territoire entre deux entités, mais qui n’a constitué qu’une « ligne de cessez-le-feu  ».

Pour conclure ces quelques réflexions, nous nous étonnerons de l’indifférence de ces « personnalités  » àl’égard du drame beaucoup impressionnant que constitue la situation en Syrie, car le « processus de paix au Moyen-Orient  » ne peut être dissocié de la situation dans ce pays.

A terme, la situation en Syrie et l’évolution politique de ce pays sont de nature àmenacer la sécurité d’Israë l, dont ces « personnalités  » n’ont pas, encore, saisi toutes les composantes.