Alors que le parti Ennahdha au pouvoir en Tunisie se prononce aujourd’hui contre le fait d’inclure la criminalisation de la normalisation avec Israë l dans la future Constitution en cours d’élaboration, certains continuent à s’acharner. Le mouvement Wafa d’Abderraouf Ayadi et trente-six députés tunisiens viennent de déposer un projet de loi visant à punir par des peines de prison et une « privation des droits civiques  » « toute forme de normalisation ou relation, qu’elle soit politique, économique, financière ou culturelle  ». Alors que le pays est secoué par des manifestations durement réprimées et que la présence de la communauté juive ne tient plus qu’à un fil.
L’état de la Tunisie aujourd’hui, quelques exemples
La situation se dégrade en Tunisie où des manifestations pour exiger le départ du gouverneur ont été durement réprimées par les forces de l’ordre à Siliana après plusieurs grèves générales.On dénombre plus de cent blessés et ce n’est qu’un bilan provisoire au 28 novembre ! Certains blessés graves ont dà » être envoyés à Tunis pour y être soignés. Le gouvernement ne dit mot...Il faut dire que la « troïka  » au pouvoir, sous l’égide du Parti Ennahdha proche des islamistes, est paralysée par ses dissensions et ses luttes de pouvoir internes. Cela donne une idée de l’état de la Tunisie actuellement.
D’autre part, étant donné que ces manifestants tunisiens ont caillassé les forces de l’ordre, avec des « pierres importées  », a accusé le gouverneur contesté, on ne peut s’empêcher d’imaginer le tollé international que ce type de répression provoquerait si des manifestations anti-israéliennes étaient réprimées de la même manière en Judée Samarie...On imagine les gros titres de la presse écrite ou du 20 heures... Mais Siliana, qui en a entendu parler...
Le « printemps  » tunisien, le premier printemps arabe, lancé par l’immolation d’un petit vendeur de rue, interdit de commerce, acculé à la famine, n’en finit plus de tourner au vinaigre, avec, en prime, une islamisation préoccupante. On se souvient de l’agression d’un élu français du PS, tunisien d’origine pour cause de pantacourt porté par sa femme et de short porté par sa petite fille. Des islamistes, se croyant désormais tout permis, n’avaient pas supporté et l’avaient roué de coups.... Cet incident fit grand bruit compte tenu de l’identité de la personne attaquée. Le Président tunisien a dà » présenter ses excuses....Mais cela n’a pas été un cas isolé. La différence étant qu’il n’y a généralement que peu d’échos Ce contexte suffit pourtant pour faire fuir les touristes. Or la Tunisie dépend pourtant largement des revenus du tourisme.Un état de choses qui aggrave la situation économique.
Nouveau coup porté à la mi-septembre lorsque des centaines de manifestants salafistes saccageaient l’ambassade des États-Unis et un Lycée à Tunis dans un accès de violence extrême. Bilan : quatre morts et vingt-huit blessés.
Des salafistes ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête menée alors. Certains ont entamé une grève de la faim. Deux d’entre eux en sont morts cinquante jours plus tard. Le mouvement nationaliste, anti Ben Ali, anti-sioniste, « Wafa  » vient d’ailleurs de demander la démission du ministre de la Justice tunisien et du directeur général des établissements pénitentiaires qu’il tient pour responsables de leur mort. Ce mouvement créé récemment est très visible, communique sur tous les sujets et se fait fort de redresser la chose politique en Tunisie.
Israë l, éternel bouc émissaire : criminaliser les relations avec l’État hébreu
Devant situation actuelle pour le moins préoccupante, le bouc émissaire traditionnel est invoqué, d’une manière ou d’une autre. Il s’agit, entre autres, de vouloir « criminaliser  » toute relation avec l’État hébreu, comme si c’était là une priorité ou comme si cela avait un sens.
Ennahdha avait ouvert le bal en proposant d’inclure cette « criminalisation  » rien moins que dans la Constitution en cours d’élaboration. En effet, en juillet dernier le Parti concluait son Congrès en appelant « notamment à criminaliser « l’atteinte au sacré » et « la normalisation avec l’entité sioniste » . Il recevait alors un soutien important pour ces absurdités, bien que cela eut été stupéfiant de s’aligner ainsi sur la Constitution du régime de Sadam Hussein, celle de Hafez El Assad, ou sur une criminalisation similaire inscrite dans la législation libanaise.
Quatre mois plus tard Ennahdah est revenu à la raison. Sans doute des pressions extérieures, et la Tunisie a besoin d’aide extérieure, l’auront convaincu...On apprend donc que « tout en condamnant les récents actes de violence contre la bande de Gaza et appelant « la communauté internationale à agir contre les violations perpétrées par Israë l à l’encontre du peuple palestinien  », le chargé de communication du parti Ennahdha, Néjib Gharbi, a tenu à rappeler, sur les ondes de Mosaïque Fm, aujourd’hui, jeudi 15 novembre 2012, la position de son parti « contre toute mention de la criminalisation de la normalisation avec Israë l dans la future Constitution tunisienne  »
Mais, qu’à cela ne tienne, certains élus et hommes politiques n’ont apparemment rien de mieux à faire dans la Tunisie de cette fin novembre 2012 qu’à passer temps et énergie à vouloir criminaliser toute relation avec l’État hébreu. Criminalisation inscrite au cÅ“ur de leur programme. C’est ainsi que le site businessnews.com nous apprend que « le mouvement Wafa de Abderraouf Ayadi a proposé un projet de loi pour criminaliser toute normalisation avec l’Etat d’Israë l  »ajoutant que « selon ce projet de loi numéro 84/2012, déposé en date du 22 novembre 2012 par 36 députés, six ans de prison ferme au minimum sont requis contre toute forme de normalisation ou relation, qu’elle soit politique, économique, financière ou culturelle. Outre la prison, Wafa propose la privation des droits civiques de ces « criminels » en leur retirant le droit de vote et le droit de se présenter aux élections nationales et locales (sans indiquer la période de cette privation). Wafa précise que les formes de ces normalisations seront fixées par un arrêté .
Évidemment ce n’est là pour l’heure qu’un projet de loi, rien n’a encore été voté mais on peut tout imaginer...Déjà qu’il était de moins en moins bon être juif en Tunisie... et que le Président de ce qui reste de cette communauté juive autrefois florissante a été contraint de demander la protection de la police...
C’est d’ailleurs ce même mouvement Wafa qui avait déposé plainte le 5 novembre dernier contre Israël et « toutes les parties impliquées » et demandé qu'une enquête sur l'assassinat du leader palestinien Khalil Al- Wazir (Abou Jihad) à Sidi Bou Saïd en Tunisie en 1988 soit ouverte. Plainte que le ministère public a jugée recevable le 13 novembre dernier
Plainte déposée dans la foulée de la publication d’un article du Yediot Aharonot début novembre. Nahum Lev y était cité. Il avait révélé avoir conduit un commando du Mossad pour abattre ce terroriste. Une déclaration faire avant sa mort dans un accident en 2000 Abou Jihad était un chef terroriste particulièrement sanguinaire que glorifiait l’Autorité palestinienne en mai dernier