De toute évidence soutenu dans ses demandes, Mahmoud Abbas présente à Paris un invraisemblable catalogue de demandes préalables à tout dialogue, avant même de reprendre des négociations avec Israë l...A savoir, dans un premier temps, relâcher les prisonniers palestiniens – emprisonnés aprés avoir été jugés en bonne et dà »e forme ou en attente de jugement -, laisser entrer des armes supplémentaires pour la police palestinienne, geler les constructions en Judée Samarie et accepter les « frontières » de 1967, etc...Francois Hollande ne tiquera qu’à propos des armes...
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En préambule de la conférence de presse commune donnée par Mahmoud Abbas et Francois Hollande au sortir de leur rencontre à l’Élysée, le Président de la République soulignait l’importance accordée par la France à son hôte palestinien, recu la veille par Laurent Fabius dans un climat de grande proximité, d’ailleurs, et avec la remise d’un chèque de 10 millions d’euros, puis par le Premier ministre francais avant cette rencontre à l’Élysée.
Francois Hollande précisait toutefois que la France a également de bons rapports avec Israë l et qu’il avait recu un émissaire israélien quelques jours plus tôt. On notera la différence de niveau, même si le Président de la République disait être « en contact » avec le Premier ministre israélien. Le rôle de la France étant donc, disait-il, de faciliter une avancée vers la paix et de faire passer des messages pour contribuer à faire progresser les chances d’une paix dans la sécurité entre les deux parties. Être « utile » donc. Il mettait l’accent sur la nécessité de négociations. Le Président de la République se placait là dans une continuité du rôle de la France, évoquant notamment le discours de Francois Mitterand à la Knesset.
Libérer tous les prisonniers palestiniens et laisser entrer plus d’armes avant tout dialogue...
Mais là où le discours devint surréaliste, ce fut quand le plus tranquillement du monde, Mahmoud Abbas posait un ensemble de conditions pour reprendre un « dialogue » dans un premier temps et non pas des négociations. Le dirigeant palestinien entend, en effet, que tous les prisonniers palestiniens soient libérés, même s’il ne cite que deux grévistes de la faim. Or, ces prisonniers ne sont pas des délinquants de droit commun mais des terroristes. La grande majourité d’entre eux ayant été jugés et condamnés en bonne et due forme, défendus par des avocats comme cela se fait dans tout État démocratique. Certains détenus sont en attente de jugement, ce qui se pratique partout.
Francois Hollande n’a semblé trouver rien à redire à cette demande....
A ce propos les personnes arrêtées par les forces de sécurité palestinienne ne bénéficient pas de telles conditions, comme on vient de le voir, par exemple, avec les arrestations à Jénine. Ces personnes sont détenues dans une prison de Jéricho à la sinistre réputation sans que des charges aient été prononcées et le sort de certaines est incertain...Il y a eu également des arrestations à Betléhem, Naplouse, Hébron. Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées à ce jour. Il semble que l’Autorité palestinienne tente de réatablir l’ordre dans une région qu’elle ne parvenait plus à contrôler...
C’est cet état de non droit que l’Autorité palestinienen a laissé s’instaurer dans cette région qui aurait motivé la demande présentée par Mahoud Abbas à Paris, à savoir que les autorités israéliennes permettent l’entrée de plus d’armes dans les territoires contrôlés par Mahmoud Abbas...Francois Hollande, lui-même, mettait un bémol à cette demande, en soulignant un côté « qui pourrait inquiéter »...et préconisant la prudence. En effet, compte tenu de l’incitation anti-israélienne et antisémite diffusée au quotidien par l’Autorité palestinienne et qui ne fut, bien entendu pas évoqué, la plus grande circonspection en la matière s’impose ici...
Conditions préalables pour négocier, rien n’a changé : gel de la « colonisation », « frontières » de 67, etc.
Mahmoud Abbas était très clair sur ce point : si Israë l libérait « les prisonniers » – tous donc – et autorisait l’entrée d’armes supplémentaires, alors les Palestiniens - de Judée Samarie – accepteraient de reprende un dialogue, et non pas des négociations. Pour ce faire il faudrait un gel total de « la colonisation »dont Mahmoud Abbas affirmait qu’elle est prévue dans tous les traités internationaux, y compris ceux qui ont été signés par Israë l. Ainsi que l’acceptation des « frontières » de 1967. Ce qui, selon lui, ne seraient donc pas des conditions préalables. Francois Hollande approuvait. Mais faisait un contresens, estimant que cette demande n’est plus une condition préalable palestinienne....
En fin de conférence de presse Mahmoud Abbas ajoutait pêle-mêle la question de l’eau, des réfugiés, de Jérusalem....Bref, la position palestinienne n’a guère progressé d’un iota..au contaire puisque de nouvelles demandes sont venus s’ajouter. Avec le soutien de la France, semble-t-il.
Le couplet du dirigeant palestinien sur une soi-disant volonté de ne pas isoler ou délégitimer Israë l ne concernait que ceux qui ignorent la réalité, à savoir l’ensemble de campagnes anti-israéliennes mises en oeuvre par l’autorité palestinienne, dont la campagne de boycott ou autres « flotilles »...
Mahmoud Abbas ne semble avoir bougé que sur un point, contraint en cela par les réalités constatées en septembre dernier à l’ONU : si les négociations ne reprennent pas, et on ne voit pas comment elles le pourraient compte tenu des exigences palestiniennes actuelles, et si le Conseil de Sécurité n’accepte pas la demade de création d’un Etat palestinien, alors une demande de statut d’Etat non membre, à l’instar du Vatican ou de la Suisse serait présentée à l’Assemblée générales des Nations unies, comme Nicolas Sarkozy l’avait d’ailleurs suggéré alors. Cela se ferait apparemment avec l’aval de la France qui va mettre sur pied un séminaire inter-gouvernemental destiné à améliorer le niveau des relations franco-palestiniennes, annoncait Francois Hollande en fin de conférence. Enseignement du francais et promotion de la culture francaise devraient également connaître une embellie dans les Territoires palestiniens.