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L’actualité remarquable des textes de Pierre Boutang, écrits entre mai et juillet 1967, réunis dans « La Guerre de Six Jours  » et réédités àla veille d’un nouveau déferlement aux frontières d’Israë l
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 25 mai 2011
dernière modification le 22 mai 2011

C’est avec étonnement et un très grand intérêt qu’on lit les textes remarquables écrits par Pierre Boutang, écrivain catholique sioniste, de mai àjuillet 1967 et réunis par les éditions Les Provinciales. Étonnement car ces textes d’une écriture forte et limpide, non seulement rappellent ce que fut cette Guerre de Six Jours, mais aussi que les constats dressés alors quant aux Juifs, Israë l et le reste du monde, restent d’une étonnante actualité. Alors qu’Israë l est ànouveau menacé sur tout son pourtour, alors que des infiltrations massives, offensives, dites « du retour  » sont méthodiquement organisées sur toutes ses frontières pour marquer, justement, le 5 juin prochain

Ce saisissement en mai 1967, devant la menace de destruction de l’État d’Israë l

« Il avait ce saisissement en mai 1967, devant la menace de destruction de l’État d’Israë l,  » écrit l’éditeur Olivier Véron àpropos de Pierre Boutang dans la préface du petit recueil titré « La Guerre de Six Jours,  » dans lequel il réunit six textes écrits par cet auteur entre mai et juillet 1967. Des textes d’une clairvoyance et d’une profondeur saisissantes. Et, autre « saisissement  », pour le lecteur, cette fois, : ce qu’écrivait cet auteur catholique sioniste deux décennies après la Shoah, reste, quelque soixante ans plus tard, d’une actualité étonnante, àquelques détails près.

« La raison d’être de la « nation arabe  » c’est la destruction d’Israë l. S’ajoute l’élément musulman, avec l’Iran, entre autres

Il y a, en premier lieu, cette toile de fond qui n’a pas changé et que Pierre Boutang décrivait ainsi le 25 mai 1967 : « la raison d’être de la « nation arabe  » c’est la destruction d’Israë l. Sans ce mythe elle n’est rien....il n’y a pas entre la « nation arabe  » et Israë l de logique du rapport de leurs forces, mais une dialectique, selon laquelle cette nation arabe ne vit que de l’image de la mort de l’autre.  »

Cette « nation arabe  » qui a évolué aujourd’hui, reste pourtant unie àdes degrés divers autour de cette « image de la mort d’Israë l  » - le Hamas a ses bureaux àDamas, le Hezbollah a la main mise sur une grande partie du Liban, l’ambassade d’Israë l au Caire est désormais menacée, entre autres exemples - . Et elle est devenue aujourd’hui « une nation musulmane  » puisque des pays comme l’Iran ou aujourd’hui la Turquie – qui contribue àélaborer cette machine de guerre aux couleurs faussement « humanistes  » que sont les « Flottilles  » - ont rejoint les pays arabes de la région dans cette volonté de détruire Israë l. Dans son analyse, Pierre Boutang évoquait d’ailleurs également « la part immortelle de l’Islam.  »

Or, la menace de la destruction d’Israë l se fait ànouveau pressante. Avec l’Iran d’Ahmadinejad qui a déclaré clairement, encore et encore, que son but est de « rayer Israë l de la carte  », Israë l en soi mais aussi le seul pays démocratique de la région considéré comme « tête de pont de l’Occident  », aspect souvent oublié. Pressante, avec les mandataires terroristes de l’Iran que sont le Hamas, bien installé avec des roquettes et missiles dans la Bande de Gaza, au sud d’Israë l, utilisés au quasi quotidien contre des civils israéliens, avec le Hezbollah, bien installé aussi au sud du Liban, àla frontière nord d’Israë l, avec des centaines de milliers de missiles accumulés en violation de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’ONU, – qualifié déjàalors de «  prétendu  » par Pierre Boutang - et dont on a vu qu’il n’hésitait pas àles utiliser en tirant sur le territoire israélien àl’aveugle.

Erreur d’analyse américaine et européenne d’alors et d’aujourd’hui

En second lieu, Pierre Boutang dénonce la « longue erreur  » d’analyse de la situation dans la région faite par les Américains – ou Raymond Aron sur ce point -. Et on voit aujourd’hui même comment Barack Obama commet, lui aussi, une erreur, erreur de taille qui, si le Premier ministre israélien n’était pas àla hauteur, pourrait s’avérer fatale. Car le Président américain vient de préconiser comme base de négociations israélo-palestiniennes « les lignes de 1967  » justement. Des lignes àla fois désormais impossibles – pour cause de changements démographiques sur le terrain notamment – et totalement «  indéfendables  » comme l’a clairement énoncé Benyamin Netanyahou àWashington.

Des positions américaines sur lesquelles s’alignent d’ailleurs la plupart des pays européens...Or, le 1er juin 1967, Pierre Boutang écrivait d’une manière qui semble prémonitoire : « c’est en Israë l que l’Europe profonde sera battue, « tournée  », ou gardera, avec son honneur, le droit à durer .  »

L’ONU, machine à« cacher le mouvement réel de l’histoire, pour le truquer...  »

Autre acteur incontournable d’hier comme d’aujourd’hui : l’ONU, devant lequel Mahmoud Abbas, devenu l’allié du Hamas terroriste dont la Charte prévoit la destruction d’Israë l, va demander en septembre la création d’un État palestinien qui, de son propre aveu, permettrait de poursuivre le conflit plutôt que de le résoudre

Or, cet acteur onusien, Pierre Boutang le dénonçait alors, avait déjàjoué un rôle des plus néfastes, avec ses « casques bleus  », pseudo garantie internationale - à« la présence révocable  » et qui fut révoquée...car ils furent « renvoyés par U Thant au premier signe de tête du Pharaon  » - qui était alors Nasser -. Or, aujourd’hui, l’Égypte d’après Moubarak semble prendre une direction nettement défavorable àIsraë l...Ainsi a-t-elle laissé passer des navires iraniens par le canal de Suez – on retrouve ce canal au rôle central dans les textes de Pierre Boutang – qui sont allés s’amarrer dans un port syrien. Et, dans la foulée, une cargaison d’armes iraniennes destinées àla Bande de Gaza étaient saisies en Méditerranée par Israë l sur un navire parti de Syrie et ayant transité par la Turquie...- qu’Israë l n’accusait pas dans cette affaire -

De l’ONU Pierre Boutang écrivait qu’il « parle sans penser, selon des forces qui l’emploient pour cacher le mouvement réel de l’histoire, pour le truquer, non pour l’exprimer et moins encore le démasquer  ». Cela était écrit le 8 juin 1967, bien avant donc que l’ONU ne donne scandaleusement àAhmadinejad une tribune àGenève, après avoir organisé la non moins scandaleuse Conférence mascarade antisémite et anti-israélienne de Durban. ONU qui va récidiver en septembre justement àNew York - alors même que Mahmoud Abbas entend demander la création d’un État palestinien établi sur « les frontières de 67  » - dans une grande manifestation de la haine anti-israélienne et antisémite ONU que l’auteur qualifiait de « machine àvoter de Babel,  » devenue aujourd’hui en passe de devenir une machine àvoter des radicaux islamistes – comme on le voit au quotidien dans ce qu’en rapporte l’observatoire genevois UN Watch qui a bien failli admettre au sein de son Conseil des Droits de l’Homme la Syrie du massacreur Assad après y avoir admis la Libye du massacreur Khadafi, entre autres pays violant ses propres principes et qui, bien sà»r, fustigent Israë l àlongueur de résolutions... blog.unwatch.org/ -.

La Russie, la France, le nucléaire, les critiques émanant de Juifs...permanence..

Si, àl’époque, Israë l était pris dans l’affrontement États-Unis / Union Soviétique ou parfois leur convergence, décrits alors par Pierre Boutang, cela a changé aujourd’hui, dans une certaine mesure seulement. Car il y a toujours le veto de la Russie, souvent utilisé contre Israë l ou pour soutenir un Ahmadinejad...

La France d’alors, celle de de Gaulle, avait failli, on le redécouvre ici. Et « n’a pas dit le droit  »...car «  l’agresseur fut défini àl’avance : celui qui tirerait le premier  » écrivait Pierre Boutang. Et peu importe qu’Israë l ait alors été en état de légitime défense. La France d’aujourd’hui, elle, s’est abstenue lors du vote permettant de mettre en place en septembre prochain la farce tragique de Durban III. Elle a voté contre Israë l lors de la publication du Rapport Goldstone invalidé depuis par son maître d’œuvre...
Il s’agissait pourtant, làencore, de légitime défense, car c’est le Hamas qui tirait depuis des mois. Ce fut présenté comme une agression disproportionnée.

Le nucléaire militaire et sa bombe sont bien sà»r évoqués dans les pages de ce recueil comme la nature des guerres. Pierre Boutang redoutait alors le nucléaire chinois, c’est le nucléaire iranien qui s’y est substitué pour l’heure.

Quant aux condamnations d’Israë l émanant de Juifs français...dont parle l’auteur en 1967 avec une certaine «  pitié  » il existe hélas toujours aujourd’hui. Comme on a pu le constater avec cette accusation àla fois terrible et totalement infondée de « faute morale  » qui serait commise par Israë l, lancée par Jcall qui persiste et signe par la voie d’un autre recueil de textes

On trouve ainsi dans ce qu’écrivait Pierre Boutang des éléments existant aujourd’hui, àquelques détails près. Ils sont exprimés avec une force et une clarté remarquables, avec profondeur aussi, et dans une écriture ramassée. L’éditeur, Olivier Véron, rappelle que Pierre Boutang, qui fonda en 1955 « La Nation Française  », s’inscrivait dans une lignée d’écrivains et philosophes catholiques sionistes, citant Jacques Maritain, Péguy ou Claudel, qui marquèrent une époque. Mais, déplore-t-il, il y eut ensuite « cet embargo sur les hommages des catholiques àIsraë l  » jusqu’àJean-Paul II.

Michaë l Bar-Zvi, « le septième jour  »

Dans une poste-face intitulée « Le septième jour  », un « septime jour  » qui n’en finit pas, Michaë l Bar-Zvi démontre la pertinence et l’actualité de l’analyse d’alors de Pierre Boutang, en la replaçant dans l’histoire d’Israë l. Avec ces deux éléments souvent occultés : d’une part, « la violence faite aux réalités arabes,  » dont on a une vision déformée, et « la part immortelle de l’Islam,  » d’autre part, àpropos d’Israë l, « son enracinement dans le sacré,  » avec Jérusalem « confiée àla garde de l’État et du soldat juifs.  » Et qui « n’est pas le berceau des trois religions,  » rappelle Michaë l Bar-Zvi. Qui évoque, par ailleurs, les hésitations du monde chrétien, « malgré les mises au point du Pape Jean-Paul II  » quant à« cette nouvelle alliance avec le peuple juif.  » Il redit ici quelques vérités fondamentales, trop souvent occultées, voire déformées, travers qui ne permettront pas d’aboutir àune quelconque paix au sens vrai du terme.

Une nouvelle agression contre Israë l dite « pacifique  » exigeant « le droit au retour  » organisée pour le 6 juin 2011

C’est àla lumière des données détaillées par Pierre Boutang et que nous avons l’occasion de découvrir ou redécouvrir dans cet ouvrage qu’il faut replacer l’offensive actuelle prévue pour le 5 juin prochain contre Israë l par un « groupe  » très bien organisé et déterminé. Ce « groupe  » appartient aux « groupes  » qui se définissent ou pas, et organisent un ensemble de manifestations de fait concertées, présentées comme « pro-palestiniennes  » et sont en réalité anti-israéliennes et n’ont rien de ponctuelles ni de spontanées. Elles ont pour but de délégitimer et de faire condamner Israë l, d’une manière ou d’une autre, en orchestrant des incidents destinés àfaire passer l’État hébreu pour un perpétuel agresseur.

Il y a, bien sà»r, l’énorme machine àdélégitimer du « Boycott  », interdite en France mais qui y a pourtant ses chantres. Qui s’identifient, cette fois, prétendant parler au nom de la justice. Une organisation mise en place par quelque 170 ONG palestiniennes – que nous subventionnons en partie-

Il y a eu déjàdes répétitions générales pour le 5 juin et septembre 2011. Avec récemment la « Flottille  » et le navire Marmara qui avait astucieusement mêlé àson bord, àla fois, de vrais humanistes, mais aussi des membres d’une organisation terroriste- ITT turque recherchant clairement le «  martyre  » et qui provoquèrent sciemment une réplique de soldats israéliens violemment attaqués, ce qui fit des morts turcs, présentés comme des « humanistes  » désarmés et angéliques Or, on sait qu’une autre «  Flottille  » est en cours de préparation au plan international, avec la participation active d’une Turquie qui avait été complice àl’époque Prévue initialement pour mai, elle serait désormais prévue pour juin.

Quant au 5 juin prochain, une répétition générale a eu lieu le 15 mai dernier àl’occasion de la journée dite de la « Nakba  » - qui réécrit l’histoire en parlant d’expulsions massives de Palestiniens alors que s’il y a ou y a pu avoir des expulsions, la quasi totalité de ceux qui quittèrent Israë l le firent, soit pour laisser la place aux armées arabes sur le point d’attaquer l’État hébreu, soit par peur, comme on le voit, par exemple, dans l’important documentaire de Pierre Rehov « Les Otages de la Haine  » -

Le 15 mai, des masses de manifestants, présentés comme descendants de «  réfugiés  », condition héréditaire pour les Palestiniens, grâce àl’ONU, ont été rassemblées sur les frontières libanaises et syriennes d’Israë l, et ont tenté de pénétrer sur le territoire israélien par la force de leur masse. Au nom de leur « droit au retour  »...en Israë l même...Ils parvinrent àforcer le passage sur le plateau du Golan. Il y eut également une quinzaine de manifestations en Judée Samarie et àla frontière entre la Bande de Gaza et Israë l.

Et il y eut des blessé et des morts. Ce qui était voulu pour servir de publicité anti-israélienne, comme cela fut le cas avec les morts du Marmara ou de la Bande de Gaza lors de l’Opération Cast Lead – destinée àfaire cesser les tirs incessants du Hamas -. Dix d’entre eux furent tués par des balles de l’armée libanaise àla frontière nord d’Israë l. Or, le représentant de l’ONU au Liban, s’empressa d’accuser Israë l, ce qui fut démenti par l’UNIFIL, entre autres... L’accusation a pourtant la vie dure étant donné qu’elle est reprise par l’agence de presse palestinienne Maan News dans un article dans lequel elle annonce la tenue d’une autre opération dite de « droit au retour  » le 5 juin prochain...A cet égard, bien que sans le vouloir, l’agence palestinienne, montre ce qu’a été la retenue magistrale dont ont fait preuve les forces israéliennes étant donné que l’agence fait état de 14 morts – dont dix tués en réalité par l’armée libanaise - bien que ces forces israéliennes sont censées avoir « ouvert le feu sur des milliers de réfugiés qui tentaient de rentrer chez eux.  »

Discrète, Maan News parle d’un « comité  » ou d’un « groupe  » qui n’ont donc pas de nom, organisant ces «  manifestations de retour  ». Comité qui énonce clairement que « les manifestations du 15 mai n’étaient que le commencement.  » Et qui appelle «  tous les réfugiés palestiniens vivant en exil àparticiper àdes marches pacifiques jusqu’aux frontières de la Palestine historique.  »

On verra ce jour-lààl’œuvre « les réalités arabes  » et « la part immortelle de l’islam  » dont parlait Pierre Boutang en 1967. Qu’il convient de lire ou relire aujourd’hui.

« La Guerre de Six Jours  » Pierre Boutang, éditions Les Provinciales. 10 €