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Le boycott des produits israéliens en France, état des lieux
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 22 novembre 2013
dernière modification le 20 septembre 2010

La bonne nouvelle est qu’en France le boycott est illégal. Pourtant de petits groupes mettent en scène des « opérations  » bruyantes contre des produits israéliens. Leur but : délégitimer l’État d’Israë l. Cela dessert pourtant aussi les intérêts palestiniens. Et cette incitation àla discrimination a une incidence sur l’antisémitisme dans l’Hexagone. La Chambre de Commerce France-Israë l a organisé une rencontre sur ce thème.

Une campagne illégale en France qui lèse les Palestiniens et œuvre contre la paix


Pour Henri Cuckierman, Président de la Chambre de Commerce France-Israë l – CCFI -, vouloir aider les Palestiniens en menant des actions de boycott des produits israéliens dans le cadre de la campagne dite de « Boycott, Désengagement et Sanctions  » – BDS - revient à« se tirer une balle dans le pied.  » Car, àsupposer que cette campagne marche, cela se traduirait forcément par une perte d’emploi pour de nombreux Palestiniens.

On sait d’ailleurs que la campagne BDS mise en place par l’Autorité palestinienne dans les Territoires palestiniens en Judée Samarie est en train de priver d’emploi plus de 30.000 Palestiniens dont 6.000 femmes venant pour la plupart de familles sous le seuil de pauvreté. « Elles n’auront qu’àdemander des aides,  » rétorquait le ministre palestinien des Affaires sociales... Les donateurs qui font vivre l’Autorité palestinienne « n’auront donc qu’à » augmenter leurs dons en conséquence...


De plus, soulignait Henri Cuckierman qui évoquait le volet français de la campagne, la démarche est curieuse dès lors que l’on affirme être pour la paix et deux États au Moyen-Orient et que ce type d’action est des plus contreproductifs en la matière. Il rappelait par ailleurs qu’un tel boycott est « complètement illégal.  » Et ajoutait que pour la CCFI la priorité est de continuer àaméliorer le commerce entre la France et Israë l.


Le boycott est totalement illégal et condamné par les tribunaux en France



Si combattre ce boycott n’est pas une priorité, il faut néanmoins mener des actions en justice lorsque cela est justifié. Maître Pascal Markowicz, membre du Comité Juridique du CRIF, en citait quelques unes, se félicitant « qu’en France, depuis 1977 tout boycott est considéré comme une discrimination et donc interdit.  » Une loi renforcée par divers articles ajoutés au fil du temps. Et il y a également « la loi de 1881 sur la presse  » dont des alinéas rendent également tout boycott illégal.


Maître Markowicz donnait en exemple le cas du Maire PC de Seclin qui avait défrayé la chronique en voulant faire interdire les produits israéliens dans la cantine d’une école de sa commune. Condamné, y compris par la Cour de Cassation, il avait saisi la Cour Européenne des Droits de l’Homme qui l’a également condamné le 16 juillet 2009 pour « incitation àune politique discriminatoire et condamnable.  »


Plus récemment, en janvier 2010, une femme a été condamnée pour avoir appelé plusieurs fois àce boycott prôné par BDS. D’autres plaintes sont en cours d’instruction.

Les dérives d’appels àla discrimination



Maître Markowicz note par ailleurs que, de par leur nature et même que si cela ne se fait qu’indirectement, ces appels àla discrimination contribuent aussi àla montée de la judéophobie. Par ailleurs, dans certains on constate cas une volonté de politiser le débat. Il citait, àcet égard le cas d’une Sénatrice Verte qui enfreint la loi en soutenant un boycott illégal. Richard Prasquier, Président du CRIF, déplorait d’ailleurs vivement « qu’un élu de la République appelle àvioler les lois de la République.  » Toutefois, ce type de dérive est évité la plupart du temps grâce àdes rencontres politiques.


Comment sont financées les 170 ONG palestiniennes àl’origine de la campagne ?



Au cours de la rencontre du CCFI du 16 septembre, la manière dont a été lancée cette « campagne BDS  » était évoqué. Un élément qui n’est pas anodin. En effet, « elle l’a été en 2005 par 170 ONG palestiniennes  » qui s’efforcent de « délégitimer Israë l en lui accolant une image d’apartheid,  » expliquait Marc Knobel, chercheur au CRIF et Président de l’association « J’accuse  ». Cette campagne comporte plusieurs volets avec, notamment, des tentatives de boycott économique mais aussi culturel. On se souvient peut-être que des tentatives de boycott universitaires ont échoué en France il y a quelque temps. Maître Markowicz rappelait également qu’une université française a décidé récemment d’annuler une conférence prévue pour 2011, des participants arabes ayant menacé de ne pas y assister si la participation d’une universitaire israélienne était maintenue. Annuler une conférence universitaire est certes dommage mais entériner une menace de boycott n’était pas envisageable. [ Pour la petite histoire, il est assez ironique de voir que le co-fondateur de la campagne BDS, un certain Omar Barghouti, né au Qatar, élevé en Égypte, arrivé àRamallah devenu adulte et qui appelle, entre autres, au boycott des universités israéliennes, est étudiant àl’Université de Tel-Aviv.... ]



Autre précision importante de Maître Markowicz : la campagne BDS « n’a rien àvoir avec la décision de l’ONU qui avait décidé de freiner l’apartheid [ sud-africain ] par des mesures de boycott  » comme on voudrait nous le faire croire en accolant l’appellation « contre le régime d’apartheid  » àl’intitulé de la campagne. Il n’y a, en effet, aucun apartheid israélien, cette accusation relevant d’une volonté de délégitimation de l’État hébreu. De plus, dans le cas BDS il s’agit « d’une initiative privée de 93 organisations et 170 organisations palestiniennes.  » Ces dernières ayant àla fois pignon sur rue dans les Territoires et des contacts étroits avec des ministères palestiniens ou la France pour certaines d’entre elles.



Qui finance cette campagne, entre autres campagnes de délégitimation de l’État hébreu ?




Une question qui n’a été abordée que brièvement lors de la rencontre organisée par la CCFI est celle du financement cette campagne en grande partie palestinienne. Question d’autant plus importante que l’on sait que la France, entre autres, se montre des plus généreuses avec les ONG palestiniennes dont certaines sont partie prenante de la campagne BDS Le PNGO àqui a été attribué le Prix des Droits de l’Homme René Cassin pour 2009 a été épinglé par un Observatoire des ONG. De plus, le PNGO compte 132 ONG selon son site sans que l’on ne puisse accéder àla liste de ces ONG en français, ce qui est assez surprenant Mais, étant donné que la campagne BDS est née du regroupement de 170 ONG palestiniennes il paraît fort peu probable que ces deux groupes d’ONG soient totalement distincts. Il y a, après tout, moins de deux million et demie de Palestiniens dans les Territoires, faut-il le rappeler. On peut se demander comment est financée cette pléthore d’ONG et àquoi elles servent.



Et pour replacer le financement de cette campagne dans son contexte, il faut rappeler également que l’économie palestinienne qui connaît des derniers temps une croissance remarquée dépend totalement des dons qu’elle reçoit notamment de l’UE mais aussi des États-Unis et àun degré moindre de pays arabes. La question se pose donc de savoir s’il y a un réel contrôle de l’utilisation de cette manne et pas uniquement dans le cas de cette campagne. Ainsi se pose-t-elle aussi, par exemple, de manière particulièrement aiguë pour le financement de la télévision officielle palestinienne qui délégitime Israë l et incite àla haine d’Israë l et des Juifs au quotidien comme le montre l’ONG PMW www.palwatch.org Incitation inacceptable, que condamne d’ailleurs les États-Unis et qui est aussi un frein considérable àtoute possibilité paix véritable.



A ce propos il faut noter qu’il existe en Grande-Bretagne une association de contribuables, « Tax Payers Alliance  », qui surveille l’utilisation de l’argent des impôts. Ce qui inclut, bien entendu, l’argent versé aux Palestiniens. On trouve sur le site de l’association un article du Washington Times écrit par deux de ses chercheurs. On y lit, entre autres : « notre argent soutient dans les Territoires un endoctrinement qui sème les germes de futurs conflits pendant des décennies àvenir. Il est de notre responsabilité de prendre cela extrêmement sérieusement.  »