La déclaration des pays du G8 réunis au Canada contient une analyse bien plus acceptable des retombées du coup politico-médiatique de la « Flottille  » - à qui une large part a été faite - que ne le laissaient présager les délires de haine anti-israélienne connus ces dernières semaines. Apportant ainsi un démenti cinglant aux petites mesquineries du Quai d’Orsay. Même si elle contient toujours un mélange d’angélisme et de langue de bois à propos du Proche-Orient.
Place disproportionnée de la question proche-orientale au regard des menaces dans le monde
Une large part ait été faite à nouveau aux problèmes entre Palestiniens et Israë l, lors du Sommet du G8 de Muskata des 26 et 27 juin 2010. Part au moins aussi importante que celle qui a été consacrée aux menaces que posent des États voyous comme l’Iran et son nucléaire – sujet traité à part - ou la Corée du Nord qui vient de couler un navire de la Corée du Sud, faisant 46 victimes au passage. Et part plus importante que celle qui a été consacrée à des points chauds du monde comme Afghanistan, Pakistan, Soudan, ou République Kirghiz.
Pourtant, selon le communiqué final, d’autres questions, à qui beaucoup moins de temps semble avoir été consacré, « préoccupent profondément  » les dirigeants membres du G8. Le monde étant confronté à des « menaces sérieuses : la prolifération d’armes de destruction massive, le terrorisme, le crime organisé international – compris le trafic de drogue -, la piraterie et les conflits politiques et ethniques.  » Par ailleurs, ces dirigeants constatent que « nous avons à faire face à une nouvelle époque de menaces venues d’agents non étatiques, des terroristes plus particulièrement, qui cherchent à se doter d’armes de destruction massive et une technologie ou des matériaux s’y rapportant.  »
Quant à l’Iran, ces dirigeants se disent « profondément inquiets de voir que l’Iran continue à manquer de transparence en ce qui concerne ses activités nucléaires et le fait que l’Iran ait dit qu’il avait l’intention de continuer à enrichir de l’uranium, y compris à près de 20%, ce qui est contraire aux Résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU et du Conseil d’administration de l’Agence Internationale à l’Énergie Atomique.  » Et, à propos de l’Iran, l’application du Traité de Non Prolifération – des armes nucléaires a été à nouveau réclamée.
Les Palestiniens et Israë l
Si la nécessité de négociations directes – que ne cesse de réclamer le Premier ministre israélien - sont rappelées et si le G8 « incite les deux parties à créer les conditions permettant  » d’y parvenir « dans le but d’établir un État de Palestine indépendant, continu, viable, vivant côte à côte en paix et en sécurité les uns avec les autres et leurs voisins,  » bref, la mantra habituelle, aucun moyen d’y parvenir n’est indiqué. Et rien n’est dit de l’incitation à la haine et la violence anti-israélienne et antisémite pourtant endémique dans l’Autorité palestinienne comme avec le Hamas www.palwatch.com qui créent une situation très peu propice à tout espoir de paix. Ce silence sur la question revenant d’ailleurs à l’autoriser ou même l’encourager.
Le G8 incite ensuite « toutes les parties à travailler ensemble pour mettre en Å“uvre la résolution 1860 du Conseil de Sécurité des Nations unies. » Ce qui n’est qu’un vÅ“u pieux tant que le Hamas continuera à envoyer des roquettes sur la population du sud d’Israë l, contrainte à vivre dans une angoisse quasi quotidienne, comme cela est toujours le cas . Ou vÅ“u pieux tant que Autorité palestinienne et Hamas seront dans l’impossibilité de parvenir à tout accord->http://www.desinfos.com/spip.php?pa...] . Mais de cela rien n’est dit clairement. Il n’est fait qu’allusion aux « préoccupations sécuritaires d’Israë l légitimes qui doivent continuer à être garanties  ». « Continuer,  » ? mais la sécurité d’Israë l est-elle garantie aujourd’hui ? et le serait-elle si le blocus de Gaza était levé plus avant, ce que d’aucuns réclament ? C’est-à -dire si Gaza devenait « une base militaire iranienne à 3 kms de Gaza  »
Seule précision donnée quant au blocus israélien par le G8 qui estime que « les biens commerciaux et humanitaires entrent et sortent de Gaza,.... les arrangements actuels ne sont pas tenables et doivent être changés.  » Comment cela doit-il être modifié pour assurer justement la sécurité d’Israë l ? Aucune piste n’est donnée.
Et, dans le même souffle le G8 « accueille favorablement et comme étant un changement positif l’annonce faite par le Cabinet israélien d’une nouvelle politique envers Gaza,  » incitant Israë l à appliquer cette politique, ce qui est déjà fait, plus de marchandises à usage civil entrant désormais dans la Bande de Gaza Ainsi l’interdiction bien réelle sur le coriandre et les pâtes, par exemple, a-t-elle été levée.... Mais ce type d’interdiction ne créait certainement pas des conditions humanitaires difficiles, comme une propagande bien faite l’a fait croire... On ne peut imaginer que les 800.000 tonnes de nourriture ou les quelque 11.000 têtes de bétail entrés, entre autres, dans la Bande de Gaza depuis Israë l en 2009 n’aient pu suffire à une population d’un million 500.000. Ce à quoi s’ajoutent les marchandises entrant par les tunnels....
Pour ce qui est « des matériaux nécessaires à la reconstruction civile et des infrastructures  » dont l’entrée est réclamée par le G8, Israë l a laissé entrer ceux dont l’utilisation ne pouvait être détournée à des fins militaires et / ou était garantie par des organismes internationaux Ce que les diplomates français devraient savoir étant donné que le 13 mai dernier, soit bien avant le coup politico-médiatique de la « Flottille,  » « 20 tonnes de ciment et 8 tonnes de fers à béton destinés aux travaux pour le projet de réhabilitation de l’hôpital Al Quds de Gaza financé par la France sont entrés à Gaza .... par le point de passage de Kerem Shalom. Ce premier passage confirme les assurances reçues par la France du gouvernement israélien en vue de faciliter l’accès des matériaux à Gaza pour cet important projet qui vise à restaurer la capacité du service des urgences de l’hôpital et à contribuer à améliorer les services de santé dans la bande de Gaza, sous la responsabilité du Croissant Rouge palestinien. Quatre autres convois de matériaux, soit une cinquantaine de camions au total, devraient entrer à Gaza pour ce projet durant les deux mois à venir.  » D’ailleurs, également avant le coup de la « Flottille,  » « Le deuxième convoi est entré par le point de passage de Karni lundi 17 mai.  »
Le G8 annonce ensuite qu’il continuera « à soutenir le renforcement des institutions de l’Autorité palestinienne et le développement d’une économie palestinienne viable  » et offre « un soutien accru au développement économique, sécuritaire et politique en Cisjordanie et à Gaza dans le contexte d’un accord de paix....  » Toujours sans même faire mention de l’incitation palestinienne, ce frein considérable à toute perspective de paix réelle. Cela revient à un Plan Marshall dont aurait bénéficié une Allemagne qui aurait continué à appeler à la destruction des Juifs.
Gilad Shalit et sa libération immédiate est demandée à nouveau. Mais les pressions nécessaires sont-elles exercées dès lors que sont exigées d’Israë l des mesures qui, de fait, renforceront le Hamas, contribuant à le maintenir au pouvoir ?
Commission d’enquête israélienne : un Quai d’Orsay désavoué
En ce qui concerne l’épisode du Marmara turc et son commando d’aspirants « martyrs  » appartenant à une organisation terroriste , le ton a changé par rapport aux condamnations virulentes et sans appel très largement entendues, notamment en Europe. On se souvient que le chef de la diplomatie française s’était précipité dès le 31 mai pour dire : « je suis profondément choqué par les conséquences tragiques de l’opération militaire israélienne contre « La Flottille de la Paix à destination de Gaza  ». Nous ne comprenons pas le bilan humain, encore provisoire, d’une telle opération contre une initiative humanitaire connue depuis plusieurs jours.
Rien ne saurait justifier l’emploi d’une telle violence que nous condamnons.  »
Or si le G8 déplore « profondément les pertes de vie et les blessés au cours de ces événements,  » - parmi les blessés il y avait les soldats israéliens violemment attaqués avant même qu’ils ne posent le pied sur le pont supérieur du Marmara et dont la presse turque a complaisamment étalé les photos -, il « accueille favorablement la décision du gouvernement israélien de mettre sur pied une commission publique d’enquête indépendante pour examiner ces événements, commission qui a une participation internationale.  » Le G8 attend que « la lumière soit faite sur tous les faits autour de cet incident tragique comme le demande la déclaration du Président du Conseil de Sécurité du 1er juin.  »
Prises de position de la diplomatie française d’une grande médiocrité
On peut voir ici un désaveu des outrances du Quai d’Orsay qui persiste et signe semble-t-il. Ainsi l’Ambassadeur français aux Droits de l’Homme déclare-t-il dans une interview filmée postée sur le site du Jerusalem Post http://www.jpost.com/ alors même que se tient le G8 « qu’Israë l se conduit comme s’il n’avait pas d’amis,  » attribuant le sentiment anti-israélien qui a refait surface après cet épisode de la « flottille  » à « l’exaspération du monde  » devant un conflit qui n’en finit pas. Échec qu’il attribue à Israë l qui « renonce à parler au monde, renonce à répondre, renonce à enquêter.  » Ce qui, selon lui, « nourrit ce cycle d’incompréhension.  »
Un ambassadeur décidément sans doute très mal informé, on le voit, puisque dans le même temps le G8 félicite Israë l justement pour sa volonté d’enquêter...Quant à un Israë l qui renoncerait à « parler au monde  », cet Ambassadeur ignore sans doute qu’un grand nombre de conversations se tiennent notamment entre hauts responsables américains et israéliens aux États-Unis ou en Israë l, mais pas seulement : parmi les rencontres récentes entre responsables israéliens et représentants étrangers il y a eu celles avec Tony Blair, représentant du Quartet, avec le Chancelier autrichien en visite en Israë l, les rencontres du ministre des Affaires étrangères israélien avec de hauts responsables italiens, dont le Président du Parlement italien et de responsables maltais lors d’un récent déplacement, l’audition de Dany Ayalon, vice-ministre de la Défense israélien par l’Assemblée Nationale le 17 juin, etc. Rencontre très positive aussi le 27 juin entre le Président Shimon Peres et le Sénateur Kerry, Démocrate Président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat qui, se félicitant des mesures prises par rapport à la Bande de Gaza déclarait également : « nous comprenons très bien que vous avez le droit de vous défendre...j’ai visité personnellement Sdérot, je connais le problème des roquettes qui y tombent et je sais combien y sont tombées, cela doit changer et c’est ce à quoi nous travaillons tous.  » Le Sénateur poursuivait : « personne aux États-Unis ne sous-estime le défi posé à la région par l’Iran ou ne se trompe à son sujet.  »
Le Quai d’Orsay semble aussi totalement ignorer le rôle exceptionnel que joue Israë l par le biais de son organisation ad hoc MASHAV pour le développement et la coopération dans le monde dans les domaines agricoles, socio-économiques, éducatif et de santé Ce dont on n’entend bien entendu jamais parler. Actions qui entrent dans le cadre des Buts du Développement du Millénaire définis par l’AG des Nations Unies - Millennium Development Goals (MDGs) - évoqués justement lors du Sommet de Muskata.
Les autres sujets évoqués
Au cours de ce Sommet de Muskata des 26 et 27 juin 2010 l’économie, la crise, le système financier et le développement ont été aussi l’un des volets principaux. Une reprise économique, aussi minime soit-elle, a été constatée. Un point a été fait concernant les progrès réalisés et ceux restant à faire dans le cadre de ces Buts du Développement du Millénaire. Autres sujets évoqués : les préoccupations dans le domaine de la santé, notamment maternelle et infantile, le combat contre le Sida, la malaria ou la polio, la sécurité alimentaire, l’environnement, les changements climatiques et le commerce. Les problèmes de l’Afrique ont également été discutés avec des représentants de ce continent.
La désinformation en marche ...
Le G8 stigmatise le blocus de Gaza (AFP)
26/06/2010 | Mise à jour : 18:14 Réactions (14)
Le blocus de Gaza « ne peut pas continuer et doit être changé », ont affirmé les dirigeants des huit pays les plus industrialisés (G8) dans une déclaration commune publiée à l’issue de leur sommet annuel à Huntsville (Canada).
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/20...
Un autre article :http://www.donnetonavis.fr/actu/new...
Le sommet du G8 appelle à la fin du blocus de Gaza
le 27 juin 2010 Ã 13:07
http://www.donnetonavis.fr/actu/new...
Les dirigeants des huit pays les plus industrialisés (G8) ont appelé à l’issue de leur sommet, samedi à Huntsville (Canada), à la fin du blocus de Gaza, tout en regrettant l’assaut contre la flottille internationale humanitaire pour ce territoire. Dans la déclaration finale du sommet, les dirigeants du G8 (Etats-Unis, Russie, Japon, Canada, France, Italie, Grande-Bretagne et Allemagne) ont indiqué que “le blocus de Gaza n’est pas viable et doit être changé†.
Ils ont appelé “toutes les parties à travailler ensemble†pour “assurer l’aide humanitaire et la circulation des biens commerciaux et des personnes†dans le territoire palestinien. Dans leur déclaration finale, les dirigeants du G8 ont dit “regretter profondément les morts violentes†(neuf) subies par la flottille humanitaire, attaquée par des commandos israéliens le 31 mai au large de Gaza.
Ils ont apporté leur soutien à la création d’une commission internationale indépendante pour enquêter sur cette attaque.