Donnant raison à ceux qui dénoncent les dangers des positions actuelles de l’Administration américaine vis-à -vis d’Israë l, le Secrétaire à la Défense américain, Robert M. Gates met en garde la Maison Blanche contre son manque de politique à long terme envers un Iran qui progresse sur la voie du nucléaire militaire
C’est le New York Times qui révèle en cette mi-avril l’existence d’un mémorandum secret adressé en janvier par le Secrétaire à la Défense américain aux responsables de la Maison Blanche. Il y lance cet avertissement : « les États-Unis n’ont pas de politique à long terme par rapport aux progrès constants réalisés par l’Iran pour acquérir une capacité nucléaire.  »
Selon le quotidien américain un responsable qui veut garder l’anonymat a qualifié ce document de « cri d’alarme.  » En effet, parmi les inquiétudes exprimées sur trois pages par Robert Gates, il y a « l’absence d’une stratégie réelle si l’Iran choisit de faire ce que beaucoup de gouvernements et d’analystes extérieurs estiment probable. L’Iran pourrait, en effet, assembler toutes les parties principales dont elle a besoin pour construire une arme nucléaire – combustible, plans et détonateurs – s’arrêtant juste avant de les assembler de manière à rendre l’arme totalement opérationnelle....ce qui lui permettrait de rester l’un des signataires du Traité de Non Prolifération.  »
Et toujours selon « ce memorandum, il est nécessaire d’élaborer de nouveaux concepts sur la manière dont les États-Unis pourraient contenir la puissance iranienne si l’Iran décide de produire une arme et comment gérer la possibilité de voir des groupes terroristes soutenus par l’Iran obtenir du combustible ou des armes.  » Les responsables consultés par le quotidien estime que « cela est moins probable.  » Moins probable ne veut pas dire exclu... Et il faut se souvenir que même si l’Iran des mollahs menace « le monde des croisés  » dans son ensemble, Israë l est en première ligne. Ce que rappelle l’analyste David Pryce-Jones lorsqu’il évoque les quatre erreurs de fond de Barack Obama, soulignant que c’est « Israë l qui tient la ligne de front contre l’Iran dont le pouvoir s’étend dans la région via la Syrie, le Hezbollah et le Hamas. Si Israë l ne tenait pas cette ligne de front les États-Unis seraient confrontés à un choix difficile : soit s’attaquer de front à l’Iran soit concéder que la Pax Americana n’a pas marché et se retirer du Moyen-Orient de la manière la moins honteuse possible.  »
Certes, rapporte le New York Times, un responsable américain disait il y a quelques jours que les Etats-Unis s’assureront que l’Iran ne « se doterait pas d’une capacité nucléaire, » ajoutant dans son commentaire « une étape à laquelle Téhéran pourrait parvenir bien avant de pouvoir développer une arme sophistiquée. »
Pourtant, en parlant de l’Iran, Robert Gates disait récemment sur NBC : « si leur politique est d’avancer jusqu’au seuil mais de ne pas assembler d’arme nucléaire, comment savoir que cela n’a pas été fait ? Je ne sais vraiment pas comment on pourrait le vérifier. »
L’existence de ce memorandum et du manque de politique américaine arrêtée si l’Iran continue à progresser dans le domaine du nucléaire militaire expliquent sans doute l’impatience manifestée par Barack Obama à l’encontre d’Israë l, rendu, à tort, responsable du blocage des négociations de paix avec les Palestiniens. Comme si des concessions supplémentaires de la part de l’Etat hébreu garantiraient que le Président iranien renoncerait à l’arme nucléaire et se transformerait en pacifiste.