Anat Kamm est accusée d’avoir copié des centaines de documents classifiés pendant son service militaire et de les avoir transmis à un journaliste dans le but de nuire à son pays, Israë l. Le journaliste ayant utilisé ces documents pour des articles publiés dans Haaretz a pris la fuite pour éviter d’être interrogé et est actuellement à Londres
La presse israélienne avait l’interdiction d’évoquer une affaire dont la presse étrangère ne se gênait pas pour parler. D’autant que cela permettait, une fois de plus, de critiquer Israë l, sous un angle différent cette fois. Il s’agirait, en effet, d’espionnage ou plus précisément de trahison. Et cette trahison aurait permis de « révéler  » que des Palestiniens recherchés auraient été liquidés alors qu’ils auraient dà » être arrêtés pour respecter une décision de la Cour Suprême israélienne et alors qu’une arrestation aurait été possible. Des officiers israéliens auraient ordonné ces exécutions. Ces conditionnels sont utilisés par l’organisation israélienne des droits de l’homme B’Tselem qui, bien que prompte à condamner les forces israéliennes, reste très prudente dans le communiqué qu’elle publie le 8 avril, date à laquelle l’interdiction de parler de cette affaire en Israë l a été levée.
D’après l’acte d’accusation , pendant qu’elle faisait son service militaire, entre 2005 et 2007, en tant qu’employée puis, au bout d’un an environ, en tant que chef de bureau adjoint au haut commandement, cette jeune femme a méthodiquement mis de côté plus de deux mille documents, dont 700 étaient classés secret ou top secret, qu’elle a copiés ou fait copier sur deux CD roms avant de terminer son service militaire. Cds qu’elle a emmené chez elle et copiés sur son ordinateur portable.
Un an plus tard, poursuit l’acte d’accusation, elle offrait ces documents à un journaliste mais la livraison ne se fit pas. En septembre 2008 à peu près elle proposa ces documents à un journaliste de Haaretz, Uri Blau. Puis eut un certain nombre de conversations avec lui pour clarifier certains points, des codes, etc. Celui-ci publié à partir de novembre 2008 des articles dans lesquels il utilisait des éléments qu’elle lui avait remis.
Toujours selon l’acte d’accusation les motivations d’Anat Kamm ont été idéologiques et elle voulait porter atteinte à la sécurité de son pays, entre autres, en rendant ces documents accessibles au grand public.
Ses avocats nient qu’elle ait voulu nuire à la sécurité de l’État et affirment qu’elle n’est qu’un bouc émissaire. A en juger par ce qu’elle a publié sur le site walla.co.il où elle est journaliste, elle n’aurait rien d’une contestataire.
Quoi qu’il en soit il semble que ces assassinats auraient été très peu nombreux, si tant est qu’ils aient été existé et que des arrestations auraient pu se faire sans mettre la vie de soldats en danger.
Selon Haaretz le journaliste Uri Blau avait été convoqué par les services de renseignement israéliens à la suite de la publication de ses articles à partir de fin 2008. Services qui lui ont demandé de rendre les documents qu’il avait utilisés pour les écrire, lui promettant l’immunité ainsi qu’à ses sources dans le cadre d’un accord datant de septembre 2009. Et, toujours selon ce quotidien, Anat Kamm était assignée à résidence peu après et Uri Blau convoqué pour être interrogé, les services de sécurité estimant qu’il a gardé certains documents. Il a quitté Israë l et se trouve actuellement à Londres. Ses avocats négocient actuellement son retour en Israë l
L’ancien directeur-adjoint du Shin Bet, Yisraë l Hasson, a déclaré pour sa part qu’il « faut que les abonnés à Haaretz annulent leur abonnement tant que ces documents militaires sensibles n’auront pas été rendus  » nous apprend le Jerusalem Post « On ne peut agir de manière illégale et compromettre notre sécurité nationale et celle de nos enfants en prenant pour prétextes la liberté d’expression et le droit à l’information qu’a le public  » souligne-t-il.