La première rencontre depuis les élections entre le président du Likoud, Binyamin Netanyahu, chargé depuis vendredi dernier de former le prochain gouvernement, et la présidente de Kadima, Tzipi Livni, s’est terminée hier soir, peu avant minuit, sans résultat, rapporte le Yediot Aharonot. Les deux chefs de parti ne sont parvenus à un accord sur aucun des sujets à l’ordre du jour mais ont toutefois convenu de se rencontrer à nouveau.
Au cours de l’entretien sont apparues d’importantes divergences dans le domaine politique. Tzipi Livni, écrit le journal, a exigé de Binyamin Netanyahu qu’il adopte la solution de «  deux Etats pour deux peuples  », ce qu’a refusé Netanyahu, qui estime préférable d’utiliser une autre formulation. M. Netanyahu s’est toutefois engagé à poursuivre le processus diplomatique avec les Palestiniens.
Le président du Likud a également rejeté la requête de Livni qui lui demandait de rompre l’alliance conclue avec le parti orthodoxe séfarade Shas afin de permettre la mise en place de réformes dans le domaine du droit familial et des conversions. «  Je n’exclus aucun partenaire. On peut se mettre d’accord quant à une voie et formuler ensemble la plate-forme gouvernementale  », a expliqué Binyamin Netanyahu. Tzipi Livni a quant à elle refusé la création d’équipes de négociation entre les deux partis. Selon un haut responsable de Kadima cité par le journal, Tzipi Livni ne souhaite pas de négociations avec le Likoud et la rencontre d’hier n’aurait été qu’une «  rencontre de politesse  ».
Au terme de l’entretien, Livni a déclaré ne pas être parvenue à une entente avec Binyamin Netanyahu : «  Un gouvernement d’union signifie promouvoir une démarche commune et c’est pourquoi il est important de vérifier si une telle démarche existe ou s’il s’agit de deux voies séparées  ».
«  Nous avons des divergences profondes dans le domaine politique et c’est quelque chose d’essentiel. Je n’ai rien à faire au sein d’un gouvernement dont le principe de base sera de ne pas promouvoir le processus de paix. Cette rencontre ne m’a avancé à rien et a laissé en place les divergences sur le fond. Ce soir nous n’avons pas avancé  », a-t-elle conclu.
Binyamin Netanyahu semblait lui plus optimiste : «  Nous avons convenu de nous rencontrer à nouveau dans les prochains jours. Je ferai des efforts pour former un gouvernement d’union nationale. C’est notre devoir en cette heure et c’est ce que veulent les électeurs. Nous nous devons d’unir nos forces. Au cours de l’entretien, nous avons trouvé des points communs mais aussi des approches différentes dans divers domaines. Avec de la bonne volonté on peut combler ce fossé. C’est possible et nous devons rechercher ce qui nous unit. Au cours des derniers mois, Tzipi Livni a fait l’effort de tenir des centaines de rencontres avec les Palestiniens pour tenter de parvenir à une entente. Faisons tous l’effort de rechercher une entente entre nous. Je crois que c’est ce que veulent les électeurs  », a-t-il déclaré.
Avant même cette rencontre entre Tzipi Livni et Binyamin Netanyahu, le groupe parlementaire Kadima s’est réuni hier et a adopté une décision officielle contre la participation du parti à un gouvernement d’union avec les partis de droite. Cette décision a été soutenue par l’ensemble des députés du parti. Seul Shaul Mofaz, numéro deux du parti, a fait part de ses réserves, déclarant : «  On ne doit pas se réjouir d’aller dans l’opposition. Il faut envisager un dialogue avec le Likoud et voir où nous pourrons avoir le plus d’influence. Ce qui compte c’est la voie que nous suivons  ».
Ce matin, rapporte le site YNET du Yediot Aharonot, Binyamin Netanyahu s’est entretenu avec le président du parti travailliste, Ehud Barak. Ce dernier a déclaré au terme de l’entretien : «  Le verdict des électeurs a placé le parti travailliste dans l’opposition et nous respectons ce jugement. J’ai dit à M. Netanyahu que nous serons une opposition responsable, sérieuse et constructive  ».
Binyamin Netanyahu a affirmé qu’il ne renoncera pas à tenter de former un gouvernement d’union nationale : «  Je ferai tous les efforts pour parvenir à un gouvernement d’union nationale. Il faut laisser de côté la politique habituelle car les défis auxquels doit faire face Israë l sont considérables  », a-t-il déclaré ajoutant qu’il s’entretiendra à nouveau avec Tzipi Livni et Ehud Barak.
Le Haaretz rapporte par ailleurs que le parti Israë l Béteinou, a lancé une campagne internationale destinée à dissiper les craintes de responsables américains, européens et arabes face à la politique du président du parti, Avigdor Lieberman, vis-à -vis des Arabes israéliens et à son projet de serment d’allégeance obligatoire.
Cette campagne est menée par Danny Ayalon, ancien ambassadeur d’Israë l à Washington et nouvellement élu député sur la liste Israë l Béteinou. Ayalon s’est entretenu dernièrement avec plusieurs ambassadeurs étrangers ainsi qu’avec des officiels de plusieurs pays arabes pour leur expliquer notamment en quoi consiste le plan d’échange de territoires et de populations proposé par le parti.
Danny Ayalon devrait se rendre d’ici deux semaines aux Etats-Unis, en compagnie de deux autres députés Israë l Béteinou, Uzi Landau et Hamed Amar. Les trois hommes devraient y rencontrer des parlementaires, des hauts fonctionnaires ainsi que les responsables d’organisations juives. Ils accorderont aussi des interviews aux médias américains. Olmert suspend Amos Guilad, les contacts avec l’Egypte sont gelés
Le Haaretz rapporte que le directeur général du bureau du Premier ministre a déposé hier une plainte auprès du commissaire à la fonction publique contre Amos Guilad, directeur des affaires politiques et de sécurité du ministère de la Défense, suite à l’article paru la semaine dernière dans le quotidien Maariv qui rapportait des propos tenus par Amos Guilad à un membre de son entourage.
Dans ses propos, M. Guilad avait vivement critiqué Ehud Olmert pour avoir décidé que la libération de Guilad Shalit, le soldat israélien détenu par le Hamas, serait une condition préalable à la mise en place d’une trêve dans la bande de Gaza. M. Guilad avait notamment accusé M. Olmert d’avoir imposé au dernier moment un changement dans l’ordre des choses, exigeant que la libération de Shalit précède la trêve, alors qu’auparavant il n’était pas impliqué dans les contacts avec l’Egypte. M. Guilad avait notamment qualifié le comportement d’Ehud Olmert d’insensé et mis en garde que cette exigence blesserait les Egyptiens, «  qui ne sont pas nos employés et ne travaillent pas pour nous  », et pourrait donc porter atteinte à la sécurité nationale d’Israë l.
Dans la plainte déposée hier, le bureau du Premier ministre affirme que «  ces propos constituent une violation des règlements de la fonction publique, car ils adressent une critique illégitime à un Premier ministre, tout en divulguant des informations confidentielles et les positions israéliennes dans le cadre de négociations sensibles avec l’Egypte  ». Le bureau du Premier ministre qualifie de «  très graves  » les propos d’Amos Guilad, estimant qu’ils pourraient «  nuire aux relations extérieures d’Israë l et au statut du Premier ministre  ». Le bureau du Premier ministre demande enfin qu’une enquête soit ouverte contre M. Guilad et que les mesures disciplinaires appropriées soient prises à son encontre.
Le cabinet du ministre de la Défense, Ehud Barak, a réagi à cette plainte : «  Les forces de sécurité estiment qu’il serait préférable de se concentrer sur les efforts pour libérer Guilad Shalit et matérialiser les acquis de l’opération à Gaza plutôt que se consacrer à des altercations internes  ». «  M. Guilad est un agent dévoué et remarquable, connu pour son sérieux, sa responsabilité et son intégrité. Il est dommage que le Premier ministre ait choisi cette façon si publique de s’en prendre à un serviteur fidèle et reconnu de l’Etat  », ajoute le cabinet d’Ehud Barak.
Des responsables militaires ont en outre déclaré au Haaretz que le Premier ministre est le dernier à pouvoir critiquer les agents de l’Etat qui parlent aux journalistes, car «  tout journaliste connaît bien le flot de rumeurs et de fuites en provenance du cabinet d’Ehud Olmert  ».
Le Maariv rapporte que depuis la publication de l’article, mercredi dernier, Amos Guilad est boycotté par le cabinet d’Ehud Olmert et n’est plus convoqué aux réunions. De leur côté, les membres du cabinet du Premier ministre ne participent plus aux réunions auxquelles participe Amos Guilad. Ce dernier a dà » également annuler ses déplacements prévus en Egypte, ce qui signifie qu’à l’heure actuelle, les pourparlers avec l’Egypte sont gelés.
* Israë l-Palestiniens
L’Autorité palestinienne libère des militants du Hamas
Le Haaretz rapporte que l’Autorité palestinienne devrait libérer dans les jours à venir au moins quatre-vingts militants du Hamas incarcérés dans des prisons de Cisjordanie, et ce, en vue de la reprise des pourparlers de réconciliation entre Fatah et Hamas qui devraient reprendre mercredi prochain au Caire. Le journal rappelle que l’Autorité palestinienne en Cisjordanie et le Hamas à Gaza détiennent chacun plusieurs centaines de membres de l’organisation rivale