Le Premier ministre israélien sortant Ehoud Olmert a invité Benyamin Nétanyahou à former rapidement un nouveau gouvernement alors que les discussions sur la prochaine coalition au pouvoir devaient passer dimanche à la vitesse supérieure : le chef du Likoud devait rencontrer dans la journée la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, dirigeante de Kadima.
Chargé vendredi par le président Shimon Pérès de composer le prochain gouvernement, Benyamin Nétanyahou dispose de six semaines pour former une coalition stable.
Ehoud Olmert, qui assure l’intérim, a souhaité dimanche que les négociations se déroulent « de façon rapide et efficace afin que soit mis en place, dès que possible, un gouvernement qui jouira d’une pleine autorité pour diriger efficacement ».
Benyamin Nétanyahou a le choix entre former une coalition étroite avec le parti d’extrême droite Israel Beitenou (« Israë l, notre maison ») d’Avigdor Lieberman, ou une coalition plus large avec le parti Kadima de Tzipi Livni, qu’il devait rencontrer dimanche.
La première option, relativement simple a priori, l’assurerait de 65 sièges sur les 120 que compte la Knesset, le Parlement israélien. Mais cela le mettrait à la merci d’Israel Beitenou : le parti de Lieberman disposerait en quelque sorte d’un droit de veto puisqu’il pourrait s’opposer à toute décision et, en cas de désaccord, faire chuter le gouvernement à tout moment. En outre, une telle alliance gèlerait les négociations de paix avec les Palestiniens, refroidissant ainsi les relations avec les Etats-Unis qui tiennent à ce que ces négociations se poursuivent.
La seconde option consiste à s’allier avec Kadima (centre) mais Tzipi Livni a déjà fait part de ses exigences. Elle demande à « Bibi » d’accepter une « rotation » : chacun d’eux serait Premier ministre pour la moitié du mandat de quatre ans. Le chef du Likoud a déjà rejeté cette proposition.
Benyamin Nétanyahou a exhorté Tzipi Livni à entamer les pourparlers sans poser de conditions préalables. « On peut parvenir à l’unité à travers le dialogue, pas à travers des diktats ou des bras de fer. C’est ce que nous allons faire aujourd’hui. Nous allons commencer cet effort pour se donner la main, d’abord avec Kadima, puis demain avec le Parti travailliste », a déclaré le chef du Likoud.