Les négociations ont échoué dimanche entre Tzipi Livni, à la tête du parti centriste Kadima, et Benjamin Netanyahou, chargé de former un nouveau gouvernement. Tzipi Livni a toutefois accepté de poursuivre les pourparlers. La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni a annoncé dimanche qu’elle avait accepté de tenir de nouveaux pourparlers sur un éventuel gouvernement de coalition avec Benjamin Netanyahu, chef du Likoud, mais que des « divergences importantes » persistaient.
Livni a dit que Netanyahu avait réclamé une nouvelle séance de discussions et qu’elle ne voyait « aucune raison » de s’y refuser.
Il existe des « différences substantielles », a-t-elle ajouté, mais « il est important de voir s’il y a une voie commune ».
Les entretiens qu’ont eus les deux rivaux dimanche étaient les premiers depuis les législatives du 10 février, qui n’ont pas produit de résultat décisif. Désigné par le président israélien Shimon Peres pour former un gouvernement, Netanyahu a promis de multiplier les efforts pour convaincre Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères sortante, de participer à une coalition.
Le dirigeant du Likoud a estimé que l’association de son parti et des centristes de Kadima emmenés par Livni dans un gouvernement d’union était « le défi du moment et le souhait du peuple israélien ».
Quelques heures avant de s’entretenir avec sa rivale, Netanyahu avait jugé possible d’« atteindre l’unité, par le dialogue (...) c’est ce que nous allons faire aujourd’hui, en commençant par Kadima et demain avec les travaillistes ».
Coopérer avec Obama
Le Likoud est arrivé deuxième des législatives avec 27 sièges, un de moins que Kadima, mais le poids des formations de droite, majoritaires dans la nouvelle Knesset, a donné l’avantage à l’ancien Premier ministre.
Netanyahu cherche à convaincre Livni de le rejoindre pour ne pas être prisonnier d’une ligne trop dure face aux probables pressions américaines pour relancer les négociations de paix avec les Palestiniens.
Netanyahu, 59 ans, s’est engagé dimanche à « coopérer avec l’administration Obama et essayer de faire progresser les objectifs communs de paix, sécurité et prospérité pour nous et nos voisins ».
Lorsqu’il avait pris la tête du gouvernement en 1996, le chef de la droite israélienne s’était opposé à Bill Clinton, alors président des Etats-Unis, les deux hommes ne partageant pas la même vision du processus de paix.
Netanyahu est souvent décrit comme le fossoyeur des accords d’Oslo, qu’il avait rejeté. Il avait cependant opéré le retrait israélien d’Hebron, ville de Cisjordanie occupée.
Aujourd’hui, il souhaite que les pourparlers avec les Palestiniens se concentrent sur l’économie, aux dépens de l’approche territoriale, plus complexe.
S’il n’exclut pas la création d’un Etat palestinien, il veut en limiter les prérogatives et s’assurer de sa démilitarisation.
De son côté, Tzipi Livni a été chargée pendant un an de conduire les négociations après leur relance en novembre 2007 à Annapolis (Maryland), sous l’impulsion de l’administration Bush, et se montre plus favorable à une solution à deux Etats.
Avant de rencontrer Netanyahu dimanche, elle a estimé qu’un accord avec la droite était susceptible de « trahir la confiance de nos électeurs » et a assuré qu’elle n’intégrerait pas un gouvernement qui ne partage pas sa vision politique.