Juste 30 heures après que le chef du Hamas, Scheik Ahmed Yassin ait été tué par un missile israélien dans la Ville de la Bande de Gaza, le radical Abdel Aziz Rantisi, le pédiatre de 57 ans, s’est déclaré lui-même le successeur.
Plusieurs membres de la direction du Hamas ont été rapides pour déclarer que la nomination était temporaire et nécessaire pour combler le vide laissé par le chef parti. L’affirmation de Rantissi qu’il était le directeur adjoint du Conseil Shura et donc automatiquement ensuite dans la ligne pour la direction est trompeuse, considérant particulièrement que Yassin n’a jamais accepté ses prétentions à la succession.
En tout cas, Yassin n’a jamais été le chef du Conseil Shura. En effet sa direction du mouvement Hamas n’a jamais, du tout ,été formalisée sous aucun titre public, contrairement à l’impression que Rantissi essaye de transmettre. Finalement, le Conseil Shura n’est pas l’autorité suprême du mouvement ; il ne choisit pas non plus les chefs du Hamas. C’est la prérogative du Conseil des Gardiens, une entité semblable au corps non élu du même nom qui gouverne la République islamique de l’Iran qui est si dissimulé, la plupart des membres Hamas de base ne connaissent pas les identités de ses membres.
Avant le choix du chef prochain, ce conseil devrait nécessairement consulter en détail les branches des Frères Musulmans en Egypte, en Jordanie et en Syrie [NDT : et d’ailleurs...]. N’importe quelle décision exige que plusieurs mois s’écoulent.
La référence de Rantissi au Politburo basé à Damas où le Hamas a à sa tête Khaled Mashaal comme contrôleur futur de la Rive Occidentale est parti d’un non dit. Il a résonné fort comme si Mashaal, en étant présent dans le mouvement a pris un train de retard et avait conclu un accord avec Rantisi pour une reconnaissance mutuelle et un appui réciproque pour leurs rôles auto-désignés.
La conclusion la plus probable de ces manÅ“uvres est que la paire de comploteurs avait organisé un putsch interne pour reprendre la direction du mouvement avant que Yassin ne soit froid dans sa tombe. On ne sait pas si l’association entre le belliqueux Rantisi et Mashaal plus tempéré, qui passe la plupart de son temps à Doha, au Qatar et en Egypte, tiendra pendant longtemps. La tête de Politburo a beaucoup d’ennemis dans la direction de Damas et ils vont lui couper les ailes.
Il est certain que la direction mondiale des Frères Musulmans basée au Caire acceptera avec peine un fait accompli par n’importe quel fonctionnaire du terrain.
Cependant tremblant de sa revendication de gouverner le Hamas, deux choses sont certaines à propos de Rantissi : d’abord, il fera de son mieux pour exécuter des attaques de vengeance contre Israë l au moyen de ses propres ressources diminuées ou avec de l’aide extérieure ; deuxièmement, il est déjà dans le collimateur de forces israéliennes, qui ont fait une tentative échouée sur sa vie en juin dernier. Lundi, 23 mars, le ministre de la Défense Nationale Shaul Mofaz et le général chef d’état-major Moshe Yaalon, ont précisé que les chefs terroristes de n’importe quelle tendance seront visés dorénavant sans exceptions.
Les sources islamiques du DEBKAFILE’S ont annoncé le choc subi par le corps principal du Hamas quand ils ont découvert pendant la nuit que leur mouvement avait toujours été une simple ramification des Frères Musulmans égyptiens. Cela est apparu dans la nécrologie de Yassin publiée au Caire par la direction de la Fraternité, Muhammed Aqf, qui a honoré le dernier chef comme « le Maître Suprême des Musulmans de la Fraternité de Palestine. »
Les membres du Hamas croyaient toujours qu’ils se battaient au nom de la nationalité palestinienne - pas pour le fondamentalisme Islamique. À cause de sa position dans le mouvement du monde, Yassin était prudent pour ne jamais permettre au Hamas d’effectuer des opérations à l’étranger, car il avait accepté de laisser ce domaine à ’autres parties de la Fraternité, comme le Jihad Islamique égyptien qui est amalgamé avec Al-Qaeda.
Une décision clef est face au nouveau chef du Hamas : ’il faut commencer à lancer des opérations à l’étranger ou persévérer dans le fait d’être restrictif comme Yassin. Une indication que les nouveaux hommes projettent d’étendre leurs ailes est venu du flot d’injure remplie de haine contre les Etats-Unis paru dans les 24 dernières heures dans la bouche des porte-parole post-Yassin du mouvement terroriste.