Un terrible séisme vient de faire des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de sans abris affamés et assoifés. Israë l a de suite dépêché des centaines de soldats et secouristes (soit des milliers à l’échelle de la France !) y compris dans un contingent jordano-israélien (qui montre une voix bien prometteuse pour la paix régionale) monté par notre ami Guy Senbel il y a de nombreuses années et qui fait la fierté des juifs du monde.
Nous n’oublierons jamais que pendant la Shoah, Haïti délivrait sans compter des passeports haïtiens aux Juifs qui fuyaient lEurope Nazie.
Quid des relations entre Haiti, les juifs et Israël ?
{{Premiers Juifs en Haïti}}
Haïti recevait les Juifs qui fuyaient l
Inquisition comme probablement Christophe Colomb et la majorité de son équipage et le 1er juif est ainsi Luis de Torres, l’interprète de Colomb en 1492. Après sa conquête par la France en 1633, elle voit affluer bien des juifs hollandais du Brésil venus développer les plantations de sucre de canne et dont beaucoup sont d’ex-marranes d’Espagne.
Malgré les édits de 1615, 1683 et 1685 ordonnant de chasser les juifs des Iles françaises d’Amérique, des juifs, commerçants et industriels, y résident encore à la faveur de « lettres de naturalité » et par intérêt économique. Au milieu du 18è siècle, les juifs sont de retour mais, dès 1804, la révolte d’esclaves menée par Toussaint L’Ouverture les en expluse à nouveau.
Les belles années des Juifs en Haïti
* A partir de 1830, des juifs fuyant les pogroms polonais et bien d’autres (Liban, Syrie, Egyte) y trouvent refuge. Ils s’installent près des ports pour travailler surtout dans le commerce. On a découvert les ruines d’une synagogue clandestine dans la ville de Jeremie et de pierres tombales juives à Cap Haitien et Jacmel.
* En 1915, on compte 200 familles juives en Haiti, nombre qui baissera avec l’occupation américaine et leur départ vers les Amériques.
* Dès 1937, Haïti délivre généreusement visas et passeports aux émigrés européens fuyant le nazisme et l’Ile atteint les 300 familles qui y resteront jusqu’aux années 60.
* Les années 60, temps de la richesse et des espoirs de grand développement ultérieur d’Haïti ! On y rencontrait de nombreux noms Juifs : Cohen, Khan, Weiner, Dreyfus, Hilel, Cardozo, Pereira, Goldman, Monsanto, Alvarez, Hakim, Silveira, dont, hélas, la majorité avaient oublié leurs origines ethno-religieuses. Ils partiront progressivement, devant la crise persistante et pour favoriser les mariages de leurs enfants entre juifs.
* Ceux qui restent la quitteront pour Panama ou les USA, au début des années 2000, du fait des vagues de violence. Il reste aujourd’hui moins d’une centaine de juifs en Haïti sur 8,5 millions d’habitants, dont les Weiners (exportateurs de café) et les Salzmanns (réfugiés d’Autriche).
* Gilbert Bigio, un homme d’affaires en retraite de Pétionville (Port au Prince) , dirige la Communauté, arborant un beau drapeau d’Israë l dans son jardin, et y a marié sa fille il y a 10 ans. Les coordonnées de la Communauté sont : « Jewish Community of Haiti » P.O. Box 687. Port-au-Prince. Tel. : code local puis 509-1-20-638
Haïti et les Juifs : un destin commun !
Les Haïtiens ont toujours montré un grand respect pour la religion juive et une grande amitié pour les juifs. Les juifs fils de déportés se sentent en affinité avec cette république fondée par d’anciens déportés, avec comme une complicité imaginaire entre le destin juif et le destin haïtien.
Juifs et Haïtiens, qui ont connu chacun la tragédie de l’esclavage, ont produit au cours de leur histoire des mythes presque comparables. Comme le zombi haïtien, le mythe du Golem incarne le fantasme de l’homme transformé en automate, asservi à un maître. Comme les juifs de Prague, de Russie ou de Pologne survivaient autrefois dans le shtetl avec l’énergie du désespoir et la force de la tradition, les paysans haïtiens aujourd’hui s’élèvent au-dessus des pesanteurs du quotidien par l’imaginaire. Ils s’entourent de miracles et de mythes surprenants. A l’instar du dibbouk juif, l’esprit du vaudou haïtien plane sur la vie de tous les jours comme une ombre portée.
Haïti avait, après moultes atermoiements, voté en faveur de la crétaion d’Israë l en 1947 à l’ONU. Israë l et Haïti ont des liens diplomatiques solides et l’ambassade est localisée au Panama pour des raisons de synergie.