Dans une lettre à M. Philippe Douste-Blazy, Ministre français des Affaires étrangères, M. Shimon Samuels, directeur des Relations Internationales du Centre Simon Wiesenthal, s’est dit profondément « choqué que l’Ambassade de France au Maroc ait inclus dans sa revue de presse du 7-13 février une référence manifestement antisémite. »
« En fait, contrairement aux juifs dont la religion est dorénavant la politique et les affaires... » Cette phrase est extraite d’une citation de deux paragraphes dans un article de trois pages de l’hebdomadaire marocain « Tel Quel », qui prône la haine.
Cette phrase problématique se réfère ensuite aux « chrétiens, qui ont une institution religieuse-tampon », (apparemment le Vatican) puis « les musulmans, surtout les plus rigoristes, n’ont que le prophète comme référent, voire comme arme politique ».
Samuels a fait remarquer que « La référence aux Chrétiens concerne la hiérarchie, celle aux Musulmans souligne la déférence envers le prophète. A l’évidence, la citation concernant les Juifs est discordante puisqu’elle met l’accent sur les stéréotypes du pouvoir et de l’argent. » La lettre a souligné que « Le choix de l’Ambassade de reproduire ces textes sur son site web, sans aucun commentaire, semble n’avoir pas d’autre fin que de renforcer les préjugés énoncés par les meurtriers d’Ilan Halimi. A la suite de leur arrestation, ceux-ci ont affirmé qu’ils avaient kidnappé un juif parce que cette communauté est associée à l’argent et au pouvoir. »
Samuels a ajouté : « Il serait compréhensible qu’une ambassade recueille ce type d’articles pour l’information du quai d’Orsay. En revanche, il est scandaleux qu’une ambassade, sous le prétexte d’une revue de presse, recycle les expressions d’un fanatisme raciste sur un site web public. Sans un commentaire critique de cette citation, une telle diffusion pourrait être perçue comme une approbation de son contenu. »
Le Centre Simon Wiesenthal a « exigé une enquête approfondie sur ce scandale et une condamnation publique par le Quai d’Orsay. Il a réclamé que des mesures disciplinaires soient prises à l’encontre des responsables. »