Le Congrès américain soutient massivement la position de l’administration Bush dans le conflit au Proche-Orient, prenant le parti d’Israë l et condamnant l’attitude de la Syrie et de l’Iran, accusés de soutenir le Hezbollah et le Hamas.
Tour à tour cette semaine le Sénat, mardi, puis la Chambre des représentants, jeudi, ont adopté des résolutions affirmant solidement le droit à « l’autodéfense » d’Israë l, qui a lancé la semaine dernière une grande opération militaire au Liban en représailles à l’enlèvement de deux soldats par le mouvement radical Hezbollah.
« Israë l a le droit de se défendre contre une agression. Même si j’appelle le gouvernement israélien à agir avec précaution, il ne doit y avoir aucun doute quant à la position que nous prenons dans ce conflit », a déclaré mardi le chef de la majorité républicaine Bill Frist.
Jeudi, le démocrate Tom Lantos, numéro deux de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, a souligné qu’il était « dans l’intérêt (des États-Unis), et du monde civilisé dans son ensemble, de s’opposer et de dénoncer la guerre brutale menée par le Hezbollah et le Hamas contre Israë l ».
La proposition de la Chambre des représentants, adoptée jeudi à la quasi-unanimité, soutient notamment « le droit d’Israë l à prendre les mesures appropriées pour se défendre, y compris en menant des opérations à la fois en Israë l et dans le territoire de pays qui représentent une menace pour elle ».
En revanche, il « condamne le Hamas et le Hezbollah pour exploiter cyniquement les populations civiles en en faisant des boucliers humains », et il « condamne les gouvernements d’Iran et de Syrie pour leur soutien continu au Hezbollah et au Hamas dans leurs attaques armées contre Israë l et leurs autres activités terroristes ».
Enfin, il approuve sans réserve le soutien apporté à Israë l par l’administration Bush.
Certains élus de l’opposition démocrate ont cependant souhaité que Washington s’implique plus fortement pour mettre un terme aux violences, reprochant à l’administration Bush d’avoir négligé le dossier du Proche-Orient.
« Les États-Unis doivent s’engager immédiatement pour parvenir à un cessez-le-feu et à une solution à long terme pour la région », a ainsi déclaré la représentante Lois Capps. « Attendre une semaine de plus avant de dépêcher (dans la région) la secrétaire d’État (Condoleezza Rice) n’est pas une solution viable », a-t-elle ajouté.
Bien rares en revanche sont les élus qui s’interrogent publiquement sur la stratégie militaire poursuivie par Israë l.
Tout juste l’influent sénateur républicain John McCain a-t-il souligné que les Israéliens devaient « longuement réfléchir avant de répéter ce qu’ils ont fait dans les années 1980 », c’est-à -dire leur occupation du Liban. « Mais je ne crois pas qu’ils puissent exclure aucune option tant qu’ils seront attaqués », a ajouté M. McCain sur la chaîne de télévision CBS.
L’opinion américaine quant à elle est partagée sur les événements du Proche-Orient : 65% estiment que les États-Unis ne doivent pas s’engager activement pour tenter de résoudre la crise, selon un sondage publié jeudi par CNN.
Plus du tiers (35%) approuvent la réaction d’Israë l, contre 31% qui la jugent excessive, et une minorité (38%) approuve la réaction de Bush (contre 45% qui la désapprouvent).