Suite à l’appel diffusé par Libération, en date du 24 juin dernier, à témoigner sa solidarité à l’égard d’Edgar Morin [lire l’article], bien que condamné par la justice française pour diffamation raciale, le journaliste Stéphane Juffa répondait le lendemain dans un article à la tentative de certains des principaux milieux intellectuels français de légaliser et vulgariser l’expression publique antisémite [voir l’article ci-dessous].
« Parce que les gens qu’ils soutiennent et leurs thèses propagent assurément une démarche raciste ; que le racisme est l’un des fléaux les plus ravageurs de notre planète ; que quiconque admet de côtoyer le racisme sans le combattre fait courir un risque à ses semblables (...)  ».
La légitimation de l’expression antisémite et anti-israélienne en France fait courir un danger immédiat à notre société, à notre liberté ainsi qu’à la sécurité des citoyens dans notre pays. Les signataires de l’appel de solidarité au raciste Edgar Morin ont engagé un bras de fer afin d’accréditer l’inacceptable.
L’article de Stéphane Juffa y répond de manière détaillée et précise.
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Appel dans Libération à la solidarité raciste engendrant ma déclaration de guerre intellectuelle totale
Par Stéphane Juffa
© Metula News Agency - cet article est en diffusion libre selon l’autorisation de diffuser de la Mena ref. GL6502606/05IT
Pour toutes ces raisons dont une seule suffit à justifier le mépris, je revendique et je prends le droit de me déclarerb en conflit intellectuel total avec les signataires de cet appel
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Il y a trois ans, presque jour pour jour, je publiais un article dans lequel j’étais amené à dénoncer un manifeste français réclamant un élargissement supplémentaire du droit à exprimer publiquement des propos antisémites et anti-israéliens. Ce manifeste, soutenu et signé par des barons des médias, des savants et des intellectuels, avait usurpé l’appellation de pétition et affirmait défendre « le droit de critiquer la politique du gouvernement israélien sans pour autant être qualifiés d’antisémites. »
M’exprimant dans cet article à propos du brà »lot de Israë l-Palestine : Le cancer, publié par Le Monde quelques jours plus tôt, j’écrivais : « (...) il est impossible de prétendre que l’article du trio Morin, Naïr, Sallenave diffusé par le Monde (...) constitue une critique de la politique du gouvernement israélien ! Lorsque ces auteurs assurent qu’Israë l est un »Peuple méprisant ayant satisfaction à humilier !« quelqu’un peut-il en effet confondre une telle description de l’atavisme malfaisant des Juifs avec une critique de l’action politique d’Ariel Sharon ? »
Le manifeste était censé « faire passer » sans encombres judiciaires le texte de Morin et Cie. Aujourd’hui, ce qui a changé, c’est que la cour d’appel de Versailles, après bien des pérégrinations procédurières, reconnaissant exactement le bien-fondé de la distinction que nous avions posée entre une critique politique légitime et un acte à caractère antisémite, a condamné les trois rédacteurs ainsi que la société éditrice du Monde au motif de diffamation raciale.
C’est en fait tout ce qui a changé, les racistes et leurs partisans demeurant tout aussi décidés qu’en 2002 à faire admettre la licéité de l’expression publique raciste lorsqu’elle s’en prend à la nation israélienne. C’est ainsi que ce matin, Libération diffuse un « témoignage de solidarité avec Edgar Morin », suivi d’une liste intermédiaire et partielle des signataires de ce nouvel exercice de pensée unique et néanmoins collective. Fait digne d’attention s’agissant d’un acte militant s’opposant à la condamnation d’individus pour racisme par la justice républicaine, Libération outrepasse les limites de son rôle d’informateur en acceptant de produire le contact Internet par lequel ses lecteurs peuvent associer leur signature à la pensée des racistes.
Le texte de soutien, quant à lui, entend contester l’imputation de diffamation raciale prononcée par le tribunal en soulevant une argumentation visant à en invalider le fondement. Les raisonnements présentés sont étonnants ; ainsi l’évocation de ce « (...) principe élémentaire de connaissance et de jugement, on sait que toute phrase s’éclaire par le texte où elle s’inscrit et que tout texte s’explique par son contexte. De fait, le reste du texte confirme que les critiques s’adressent non à un peuple mais à un occupant (...) ; »
Afin d’évaluer le sérieux de l’argumentation des auteurs de cette initiative, le lecteur appréciera dans le paragraphe suivant, s’il s’agit, comme les partisans de Morin l’avancent, d’une critique universelle s’adressant à la fonction d’occupant ou bien d’une diffamation à caractère raciste - parce qu’elle impute des caractères méprisables (mensongers et invraisemblables de par leur multitude et leur diversité) à l’ensemble d’une nation - ciblant les Juifs et les Juifs d’Israë l :
« Les juifs d’Israë l, descendants des victimes d’un apartheid nommé ghetto, ghettoïsent les Palestiniens. Les juifs qui furent humiliés, méprisés, persécutés, humilient, méprisent, persécutent les Palestiniens. Les juifs qui furent victimes d’un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux Palestiniens. Les juifs victimes de l’inhumanité montrent une terrible inhumanité. Les juifs, boucs émissaires de tous les maux, « bouc-émissarisent  » ARAFAT et l’Autorité Palestinienne, rendus responsables d’attentats qu’on les empêche d’empêcher. »
Puis dans un autre passage, les auteurs de cet appel à la solidarité avec les antisémites croient devoir s’élever « contre une pratique de lecture qui isole un fragment de texte du texte lui-même et de son contexte. Cette méthode a conduit à imputer aux auteurs une position qui est exactement contraire à leur intention. (..) ».
Bien malin pourtant celui qui distinguera, ailleurs dans Israë l-Palestine : Le cancer, une position qui soit exactement contraire aux accusations à caractère atavique portées contre les Juifs. Ainsi, au chapitre Les bombes humaines de l’article de Morin et sa bande, ceux-ci vont jusqu’à proposer une explication afin de comprendre les motivations profondes des « jeunes gens et jeunes filles » commettant contre les civils juifs le crime de guerre consistant à perpétrer des assassinats collectifs. Cela se présente sous la forme suivante : « Le désespoir, certes les a animés, mais cette composante ne suffit pas. Il y a également une très forte motivation de vendetta, qui dans sa logique archaïque si profonde surtout en Méditerranée, demande de porter la vengeance, non pas nécessairement sur l’auteur du forfait mais sur sa communauté. C’est aussi un acte de révolte absolue, par lequel l’enfant qui a vu l’humiliation subie par son père, par les siens, a le sentiment de restaurer un honneur perdu et de trouver enfin dans une mort meurtrière sa propre dignité et sa propre liberté. Enfin, il y a l’exaltation du martyre, qui par un sacrifice de sa personne féconde la cause de l’émancipation de son peuple. »
En vérité, cet article procède d’un déversement ininterrompu, passionnel et ignorant, de fiel contre Israë l et son peuple. De plus, cette haine sans limite se propulse à partir d’éléments dramatiques dénués de consistance factuelle tels : « Il est horrible de tuer des civils selon un principe de culpabilité collective, comme le font les attentats-suicides, mais c’est un principe appliqué par Israë l frappant, depuis le temps de Sabra et Chatila et du Liban Nord (...) ». Or, il est aujourd’hui de notoriété publique, que les massacres de Sabra et Chatila ont été perpétrés par des unités chrétiennes phalangistes, sous le commandement d’Elie Obeika. Quant au Liban Nord, personne n’a jamais prétendu jusqu’à Morin qu’il ait fait l’objet de frappes israéliennes.
Ca tourne carrément au délire lorsque Edgar Morin affirme que « les victimes civiles palestiniennes sont désormais quinze à vingt fois plus nombreuses que les victimes israéliennes. » Selon le décompte indécent et trompeur pratiqué par l’AFP, cependant, ce ratio est pourtant d’une victime israélienne pour quatre palestiniennes...
Autre corruption obsessive de la vérité aux fins de servir de base théorique à son inimitié à l’égard d’Israë l, l’affirmation, récurrente chez Morin, selon laquelle les Juifs auraient rasé la ville de Jénine. On trouve cette contrevérité à maints endroits dans l’article condamné et on le retrouve il y a une semaine dans la longue entrevue concédée par Morin-Nahum à Silvia Cattori : « Et quand, un peu plus tard, on se rend compte que ces mêmes gens (...) détruisent des agglomérations - comme Jenin en 2002 - ». Ailleurs dans cette interview, le sociologue raciste, toujours pour répondre aux mêmes nécessités, ose cette autre tromperie monumentale : « On a vu à la télévision (...) des chars tirer sur des enfants ».
Et finalement, si d’aucuns pensaient que Morin avait saisi l’avertissement constitué par sa gravissime condamnation par la cour d’appel de Versailles, ceux-là n’ont pas lu les réponses qu’il fait à Silvia Cattori. Celle qui suit est pratiquement une reprise des motifs l’ayant fait condamner à très juste titre par le tribunal : « C’est de ce mépris horrible que j’ai voulu rendre compte ; de ce mépris affreux, surtout manifesté par ces jeunes soldats de Tsahal, peut-être pas tous ».
On constate - par ce peut-être pas tous - qu’Edgar Nahoum n’est donc toujours pas persuadé qu’il existe des soldats israéliens qui n’expriment ni ne ressentent de mépris à l’égard des Arabes. Plus primitivement ignorant de la société et de l’armée israélienne, plus raciste, tu meurs...
Ces dernières confirmations ne sont toutefois pas de nature à dérouter les auteurs de l’acte de solidarité avec Morin et ses écrits, de conclure par cette formule à vous couper le souffle : « Nous exprimons notre profonde préoccupation face à un jugement sanctionnant un article qui plaide clairement, à travers une analyse équitable et complexe, pour la paix et la fraternité entre les protagonistes de la tragédie israélo-palestinienne ».
C’est tartufferie, trop épais, ça n’est même pas drôle et ça ressemble à un jeu de retranscription en négatif du contenu authentique de l’article stigmatisé par la justice. Aucun de ces adjectifs ni aucune de ces descriptions n’apparaît, ne serait-ce qu’en filigrane, dans la forfaiture au contraire belliciste, au faîte de l’unilatéralité, du mensonge et du simplisme tirant vers la pathologie dans le développement des idées.
Ceux qui ont composé cet appel sont apparemment des personnes sans vertu. Et quelle considération alors réserver aux signataires présents et à venir de cette merde raciste ? Des noms connus y figurent : Laure Adler, Jean Daniel (qui passe sans état d’âme du viol systématique des Palestiniennes par Tsahal, au plaisir que les Juifs éprouvent à humilier leurs adversaires), Edwy Plenel (et comment non !), Cabu, Franz-Olivier Giesbert, Jean Lacouture, Olivier Mongin, directeur de la revue Esprit, Mazarine Pingeot, Alain Robbe-Grillet...
Parce que les gens qu’ils soutiennent et leurs thèses propagent assurément une démarche raciste ; que le racisme est l’un des fléaux les plus ravageurs de notre planète ; que quiconque admet de côtoyer le racisme sans le combattre fait courir un risque à ses semblables ;
parce que les signataires de cet appel ont pris la décision spontanée de soutenir Morin et sa forfaiture après qu’ils aient été qualifiés par un tribunal dans une décision suffisamment détaillée et précise ; qu’affirmer sa solidarité avec des racistes, dans ces circonstances, me semble aussi condamnable que les actes des condamnés eux-mêmes ;
parce que c’est cette expression de l’antisémitisme médiatique et intellectuel français que nous condamnons ; que c’est cela et rien d’autre le problème antisémite de la France ; que c’est lui qui est grave et vecteur de la peste ; qu’il a déjà pris Le Monde, qu’il vient de se faire Libération, le directeur de la rédaction du Point, celui de l’Obs et d’Esprit ; qu’il est autrement plus inquiétant que celui des tagueurs paumés des banlieues et de province ;
parce que ce racisme-là est corporatiste et copiniste ; que ses partisans choisissent de se solidariser avec des individus dangereux issus de leur caste - comme dans le cas d’Enderlin - au mépris des principes acquis par l’expérience historique, du droit, de la vérité et de l’intelligence ;
parce que, sur ce sujet et sur tous ceux qui contredisent leurs choix, utilisant leurs privilèges, ils étouffent tout débat, diabolisent leurs détracteurs et qu’ainsi, ils mènent leur croisade vénéneuse dans l’ombre comme des conspirateurs, les tenants et les piliers de l’unanimisme et de la pensée unique ; que cette caste, de par la mainmise qu’ils possèdent sur l’information, ses méthodes et l’alliance qu’ils ont passée avec le chiraquisme, menace l’exercice de la liberté et partant, la sécurité de leurs compatriotes ;
parce qu’ils fonctionnent exactement selon les mêmes schémas que les antidreyfusards, les vichystes et les nazis : ils répandent de fausses vérités sur les Juifs, dont ils extraient des théories relatives à des pseudo comportements ataviques ou de groupe ; parce qu’ils proposent que la loi et la société admettent l’expression de ces principes racistes lorsqu’elle s’exprime à l’encontre d’Israë l et réveillent ainsi l’exception juive ;
parce que voilà la réalité en trois images quant aux accusations de Morin et de sa solidarité concernant ce qu’il nomme le carnage de Jenine, le massacre de Jenine, et la destruction de l’agglomération de Jenine :
La section du camp de réfugiés de Jénine dans laquelle ont eu lieu les combats en 2002 :
6 maisons endommagées ou détruites
50 morts palestiniens protégeant des fabriques d’explosifs destinés aux assassinats collectifs
sur 1400 habitants du camp
et 33000 habitants à Jénine
et 23 soldats israéliens, morts du fait du choix de ne pas utiliser l’aviation ni l’artillerie
afin d’éviter de blesser des Palestiniens innocents
Le camp de réfugiés de Jénine après les combats
L’agglomération de Jénine après les combats
parce qu’autant Morin que les « journalistes » et les « intellectuels » signataires de cet appel ignorent en fait tout de la réalité d’Israë l, de son armée et de sa société ; qu’ils ne font aucun effort pour la connaître vraiment ; qu’ils perpétuent les contrevérités à notre sujet, tout en sachant qu’elles sont des contrevérités ; que cela ne les empêche nullement d’en parler ni de se baser sur leur ignorance afin d’appeler à la haine d’Israë l (j’ai mis journalistes et intellectuels entre guillemets, car les pratiques que je cite me semblent antithétiques de l’exercice de cette profession et de la revendication de ce statut).
parce que, diffamation raciale faisant, les enfants israéliens nés cette nuit font déjà , selon les écrits de Morin, Naïr et Sallenave, partie intégrante et indissociable d’un peuple qui humilie, méprise et persécute un autre peuple, en y prenant du plaisir ; que chez tout être humain responsable, la compréhension de l’abomination contenue dans cette association raciste induit au dégoà »t et non à la solidarité ;
parce que l’explicatif simpliste de Morin prépare à l’acceptation a priori de l’idée de la destruction de mon pays et partant, de mon existence physique, de mon émancipation, de mon expression politique, démocratique et souveraine ; que l’explication réductrice du raciste Morin s’articule autour des principes de guerres de décolonisation et que j’ai consacré six articles afin de démontrer l’inapplicabilité de ces principes au conflit israélo-arabe [lire Une explication... [1] [2] [3] [4] [5] [6]].
Pour toutes ces raisons dont une seule suffit à justifier le mépris, je revendique et je prends le droit de me déclarer en conflit intellectuel total avec les signataires de cet appel. Au nom de ma nationalité et de ma nation, des principes universels humanistes, laïcs, de fraternité, d’égalité et de progrès qui m’animent et dont je les déclare exempts, parce que signataires de cet appel d’infamie, je promets d’utiliser toute mon énergie et ce que j’ai de savoir, jusqu’à ce que les déviances qu’ils soutiennent disparaissent définitivement de la surface du globe.
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