Pour qui a assisté au procès fait à Éric Zemmour, il a été aisé de constater la manière dont les propositions, voire les mots qui lui ont valu une condamnation en correctionnelle ont été coupés du reste des phrases, coupées elles de leur contexte et soigneusement triturées. Il a été aisé aussi de constater la qualité et la diversité de ceux qui ont témoigné en sa faveur. Sa condamnation en première instance laisse donc perplexe...
Un large soutien apporté à Éric Zemmour dans la foulée de sa condamantion |
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Le 18 février dernier, sur le plateau de « Semaine Critique  » de Franz-Olivier Giesbert, même Jacques Weber, qui n’est a priori pas un grand admirateur d’Éric Zemmour, qui « l’énerve par sa certitude qui est le début de la sottise,  » estimait qu’il faut « arrêter les interdits sur la parole.  » Jérôme Garcin, lui, estimait que, certes « il faut l’attaquer, le critiquer, mais pas dans un tribunal,  » ajoutant « si ça continue comme ça il y aura des plateaux de télévision où on ne dira plus rien..  » ajoutant que « la liberté d’expression est fondamentale.  » Et Fabrice d’Almeda, bien que « en désaccord avec Éric Zemmour,  » déclarait que « la judiciarisation permanente n’est pas saine.  »
Elisabeth Lévy qui a assisté au procès s’est dit « atterrée  » par cette condamnation, s’insurgeant qu’on ait pu le qualifier de « délinquant de la parole,  » étant donné que « ce qu’il a dit est vrai, mais ce n’est pas dit..  » même si cela a peut-être été dit maladroitement, et elle concluait que « pour régler les problèmes on ferait mieux de les affronter.  »
La nécessité d’avoir un vrai débat |
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Il faut, en effet, avoir un vrai débat, un débat que les Français attendent,  » estime le Secrétaire d’État Thierry Mariani qui se dit « consterné  » de voir que l’on a « de plus en plus une police de la pensée qui se met en place.  » Il dénonçait des « professionnels de l’antiracisme,  » Une accusation entendue souvent dans le public lors du procès, certains soulignant que les associations ayant assigné Éric Zemmour touchent des subventions non négligeables de l’État. On se souvient aussi qu’une trentaine de députés UMP avaient apporté leur soutien au journaliste avant le procès.
SOS-Racisme, l’une des parties civiles, se dit « consterné  » à son tour par cette déclaration du ministre, en appelant au Garde des Sceaux et au Premier ministre...
Quant à la LICRA qui, rappelons-le, n’aurait pas assigné le journaliste si celui-ci avait pu organiser un débat télévisé avec son président ( ! ), elle estime que « que les seules et uniques limites fixées à la liberté d’expression sont celles de la loi qui protège les individus et garantit « le Vivre-ensemble  ».  »
Pourquoi seul Éric Zemmour a-t-il été accusé ? |
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Un « vivre-ensemble  » d’où seraient exclus tous ceux qui s’expriment comme le fait le journaliste sur ces questions. Une charrette bien pleine serait-elle en préparation ? Rappelons que Jean-Pierre Chevénement, ministre du gouvernement Jospin, un Préfet de la République en exercice, un commissaire des RG ayant travaillé avec plusieurs ministres pendant dix ans, un ancien ministre, Professeur de Droit, député-maire, Claude Goasguen, un écrivain se définissant comme « gaulliste comme lui,  » le criminologue Xavier Raufer ou encore Patrick Champion, qui a été le conseiller de Rama Yade, le député socialiste Gaë tan Gorce, qui a soutenu Ségolène Royal,  »ont témoigné en faveur d’Éric Zemmour lors du procès. Ou encore que Malek Bouti n’a pas été poursuivi par ces associations pour des propos similaires... et que le président de la commission Éducation de la LICRA, avait démissionné de son poste pour protester contre la tenu de ce procès...
Seront-ils poursuivis à leur tour ? Et s’ils ne le sont pas, comment expliquer qu’Eric Zemmour ait été désigné comme seul bouc émissaire ?
Maître Olivier Pardo, avocat d’Éric Zemmour, avait démontré lors de sa plaidoirie qu’il y avait là opposition entre deux conceptions de la France. Un débat qui ne fait que commencer ...