Le président du mouvement Wafa, Abderraouf Ayadi, sera-t-il le prochain ministre de la Justice en Tunisie ? L’actuel ministre, Noureddine Bhiri, serait sur le point de quitter un poste qui s’est avéré trop lourd pour lui. Toutefois le ministre pressenti ne fait pas l’unanimité au sein d’Ennahdha, le parti islamique au pouvoir. On en aura le cÅ“ur net lors du remaniement ministériel de janvier. L’ennui étant qu’ Abderraouf Ayadi est un acharné anti-israélien qui a déposé un projet de loi pour criminaliser la normalisation avec Israë l et a porté plainte contre Israë l pour l’assassinat du terroriste Abou Jihad sur le sol tunisien.
Attaquer Israë l, les Juifs, les Sionistes, flirter avec le négationnisme est à la mode...
S’en prendre à Israë l, aux Juifs ou aux Sionistes, ce qui revient au même, fait recette en Tunisie de nos jours. Ainsi la journaliste vedette Olfa Riahi qui sort un dossier après l’autre mettant en cause pour l’heure le ministre des Affaires étrangères, s’en était prise en septembre dernier à Charlie Hebdo pour sa publication de caricatures moquant Mahomet. Elle en profitait pour attaquer les lois françaises contre le racisme et l’antisémitisme et, suggérant à l’hebdomadaire de publier « en Une une caricature remettant en question l’holocauste  », demandant à l’hebdomadaire satirique « juste d’avancer d’autres thèses et de mettre en exergue d’autres versions de l’Histoire  », entre autres suggestions plus que douteuses
Criminaliser toute normalisation avec Israë l...
Le parti islamiste au pouvoir, Ennahdha, avait d’ailleurs envisagé très sérieusement de criminaliser toute normalisation avec Israë l et de l’inscrire dans la nouvelle constitution tunisienne. Avant de renoncer à ce qui aurait été quasiment une première. Mais fin novembre le mouvement Wafa d’Abderraouf Ayadi, mouvement proche des islamistes, bien que de gauche, et trente-six députés tunisiens déposaient un projet de loi visant à punir par des peines de prison et une « privation des droits civiques  » « toute forme de normalisation ou relation, qu’elle soit politique, économique, financière ou culturelle  » avec Israë l. Ceci alors que le pays était secoué par des manifestations durement réprimées et avait de véritables priorités et urgences à gérer...Mais s’en prendre à Israë l fait toujours recette. Quant à la présence de la communauté juive, elle ne tenait plus qu’à un fil
Plainte contre Israë l pour l’élimination du chef terroriste Abou Jihad
Début novembre, c’est d’ailleurs ce même mouvement Wafa qui avait déposé plainte contre Israë l et « toutes les parties impliquées  » et demandé qu’une enquête sur l’assassinat du leader palestinien Khalil Al- Wazir (Abou Jihad) à Sidi Bou Saïd en Tunisie en 1988 soit ouverte. Plainte que le ministère public a jugée recevable le 13 novembre dernier
Plainte déposée dans la foulée de la publication d’un article du Yediot Aharonot début novembre. Nahum Lev y était cité. Il avait révélé avoir conduit un commando du Mossad pour abattre ce terroriste. Abou Jihad était un chef terroriste particulièrement sanguinaire que glorifiait l’Autorité palestinienne en mai dernier
Un ministre de la Justice actuel à bout de souffle dans une Tunisie déchirée...
Aujourd’hui le chef du part Wafa est pressenti pour succéder au poste de ministre de la Justice, le ministre actuel peinant à poursuivre sa mission. Il faut dire qu’il a dà » gérer l’arrestation de salafistes, anciens alliés d’ Ennahdha désavoués lorsqu’ils étaient allés trop loin en attaquant violemment l’ambassade des États-Unis et une école américaine à Tunis. Or, certains de ces salafistes sont morts en prison pour avoir fait des grèves de la faim, ce qui a rendu les ministres partie prenante des arrestations bien évidemment très impopulaires. Il y a également eu les émeutes de Siliana réprimées brutalement par des tirs de chevrotine, répression ayant fait des dizaines de blessés.
Abderraouf Ayadi prochain ministre de la Justice et deux autres membres de Wafa également ministres ?
Pressenti pour le ministère de la Justice, poste auquel il tient tout particulièrement, Abderraouf Ayadi, homme de gauche, avocat de son état, qui a connu les geôles de Ben Ali, ne fait pas l’unanimité avec sa réputation de justicier pur et dur qui en effraie beaucoup, même s’il a des partisans très déterminés. Suspense pour l’heure donc. On saura ce qu’il en est lors de l’annonce du remaniement ministériel devant intervenir début janvier. Un membre de son parti estime, par ailleurs, que deux autres ministères pourraient être attribués à Wafa...
Sale temps à prévoir pour ce qui reste de la communauté juive de Tunisie si ces prédictions s’avèrent vraies...