L’ancien président du CRIF se présente contre le président sortant du Congres juif européen Moshé Kantor. L’élection aura lieu, le 17 décembre 2008, lors de l’assemblée générale du CJE à Bruxelles. Roger Cukierman explique pour la newsletter du CRIF pourquoi il pense être le mieux placé pour faire entendre la voix du judaïsme européen.
Vous êtes candidat pour le poste de Président du Congrès Juif Européen. C’est votre grand retour ?
Ce n’est pas un retour car j’ai continué à m’intéresser à toutes les questions qui portent sur le monde Juif, tout en écrivant mon livre « Ni fiers ni dominateurs qui vient d’être publié aux Editions du Moment.
Comment doit-on interpréter votre candidature ?
Je suis motivé par la volonté de voir cette institution qui est censée représenter tout le judaïsme européen jouer un vrai rôle d’influence auprès des institutions européennes. Celles-ci deviennent de plus en plus importantes, et les enjeux sont d’une gravité extrême quand on pense à la menace nucléaire iranienne, à la mascarade que risque d’être la conférence dite de Durban 2 en avril à Genève, et aux actes antisémites qui sont commis sur l’ensemble de l’Europe. La voix des Juifs d’Europe doit être entendue, haut et fort. Elle ne peut pas être entendue si le président du Congrès Juif Européen n’a même pas la citoyenneté que l’un des 27 pays de l’Union européenne. Je rappelle à cet égard que le candidat sortant est russe. De surcroît il est un important homme d’affaires ce qui signifie qu’il ne peut pas se consacrer à plein temps à ses fonctions de président du Congrès juif européen.
Vous avez un programme, des intentions, des idées, des suggestions. Que proposez-vous ?
Mon programme c’est de faire entendre notre voix sur l’Iran et sur Durban 2, de demander l’application sévère d’une législation unifiée pour lutter contre l’antisémitisme y compris quand il s’exprime sur Internet, de promouvoir l’éducation juive seul rempart contre l’assimilation, d’honorer les victimes de la Shoah, de soutenir Israë l, etc. Toutes ces actions doivent être menées en étroite coopération avec les dirigeants des institutions juives nationales.
Le CRIF vous manque ?
On pense toujours avec nostalgie aux combats du passé. Mais la page est tournée. Je suis avec le plus vif intérêt l’action de mon successeur Richard Prasquier. Je pense qu’il fait un excellent travail dans un contexte qui reste difficile. Pour moi l’avenir c’est l’enjeu du Congrès juif européen. Je pense avoir quelques atouts pour mener à bien ce combat.