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Préface de Mohamed Sifaoui du Livre « Gaza Le Grand Mesonge » de Claude Moniquet
Mohamed Sifaoui
Article mis en ligne le 13 octobre 2009

Je pense qu’il est des moments où il ne faut pas tourner autour du pot ou chercher des déclarations alambiquées pour affirmer une position par rapport àun conflit qui suscite toutes les passions. Je tiens àle dire ex abrupto, clairement et sans ambages : dans la guerre qui oppose Israë l au Hamas, je soutiens littéralement l’armée israélienne dans sa lutte légitime contre cette organisation terroriste portée par cette idéologie fasciste qu’est la doctrine des Frères musulmans.

Your article has been converted and copied into the clipboard : You now just Et je vais exprimer les raisons d’une telle position de la manière la plus claire possible. Je suis musulman, démocrate et laïque, homme de gauche, et je suis très sensible àla cause palestinienne et, par ailleurs, très attaché au droit de cette population àdisposer d’un Etat souverain, libre, moderne, démocratique et prospère, vivant en sécurité dans un cadre d’une paix juste et durable, aux côtés d’Israë l.

D’aucuns pourraient dire : mais quelle contradiction ! Comment peut-on être « pour les Palestiniens » et soutenir l’action militaire israélienne contre le Hamas ? Je vais en donner les explications dans cette préface que j’ai l’honneur de faire pour introduire l’ouvrage de mon ami Claude Moniquet qui, livre, chapitre après chapitre, tous les arguments qui montrent que lorsqu’on se reconnaît réellement dans les valeurs universelles et, quand on est attentif au sort de la population palestinienne, on ne doit pas, on ne peut pas, on n’a pas le droit de manifester le moindre soutien pour une organisation comme le Hamas.

Le mérite de ce livre c’est qu’il saura faire sortir le lecteur du manichéisme ambiant. le « mal » n’est pas làoù beaucoup pensent le trouver. Claude Moniquet, expert international en matière de terrorisme et d’islamisme, a cerné les spécificités d’une milice et d’un parti « religieux » comme le Hamas. Il connaît surtout son côté obscur, ses manoeuvres, sa propagande effrénée et sa nature idéologique. parce qu’il est erroné de croire qu’il s’agit d’un « mouvement de résistance », comme il est très naïvement présenté dans certains médias, qui lutte contre « l’oppresseur israélien ». Dans ce genre de formulations, on ne retrouve pas la vérité mais les résultats d’une publicité mensongère qui dure depuis vingt ans. Le Hamas ne « résiste » pas, il utilise un objectif et une revendication fort louables, la construction d’un Etat palestinien, pour légitimer une idéologie qui s’inscrit dans une vaste mouvance internationale et dont la finalité ne cherche autre chose qu’àprovoquer la transformation de tous les pays islamiques en des théocraties totalitaires, àconstituer une force importante afin de combattre les démocraties et enfin de supprimer Israë l de la carte du monde. Trois buts contenus de manière explicite dans la doctrine salafiste qui est celle des Frères musulmans et également du Hamas. Pour avoir un premier aperçu, il suffit de lire les textes fondateurs de la milice palestinienne.

En méditant sur le contenu de la charte de cette organisation terroriste, d’ailleurs brillament décortiquée dans ce livre, l’on s’aperçoit qu’il faut avoir de la sympathie pour les mouvements fascistes européens des années 1930 et 1940 pour considérer que le Hamas est un parti « respectable ». Ou alors il faut faire preuve d’une condescendance et d’un racisme déguisé, enfoui et non assumé qui tendraient àdire, en définitive, que le fascisme est mauvais lorsqu’il s’exprime en Europe, mais tout àfait « sympathique » quand ce sont des Arabes, des Palestiniens qui l’embrassent. Rassurez-vous ! Ce que j’affirme làn’est point exagéré. J’observe, en effet, depuis plusieurs années, cette tendance qu’ont certains partis et milieux, en Europe, auto-déclarés « antifascistes » et de gauche, qui s’accommodent étrangement de l’islamo-fascisme incarné par des organisations comme les Frères musulmans dont le Hamas n’est que l’un des avatars.

Que des islamistes ayant pris pour base arrière certaines capitales européennes sortent dans les rues, tous crocs dehors, prêts àen découdre avec le premier uniforme, criant des « Allahou Akbar » et des « Mort àIsraë l » ne permet d’abord qu’àme conforter dans mes convictions sur le fait que ces milieux islamistes, leurs leaders, leurs idéologues et leurs gourous sont des semeurs de haine et de discorde, des ennemis de la paix et de la tolérance et, ensuite, qu’àconfirmer qu’ils sont malheureusement bien implantés dans les pays des droits de l’Homme. Mais que ces mêmes islamistes brandissant des drapeaux d’organisations, tels que le Hezbollah, le Hamas ou le « Djihad islamique », soient accompagnés, soutenus et portés, dans leurs virées extrémistes, par des figures politiques, médiatiques ou associatives se réclamant de la gauche, j’avoue qu’il y a làquelque chose qui me dépasse. Cela n’a plus aucun sens àmes yeux parce que ces prétendus gauchistes acceptent de marcher derrière, devant ou àcôté des emblèmes de l’extrême droite musulmane. Et pour l’homme de gauche que je suis, ce spectacle est tout simplement insupportable.

Si certains de ces militants gauchistes, dont peut-être quelques-uns sont sincères dans leur démarche, ont été abusés, il est temps, pour eux, de se réveiller. On ne peut pas raisonnablement se reconnaître dans des valeurs humanistes, démocratiques, laïques, progressistes, féministes et universalistes et soutenir des mouvements nihilistes, négationnistes, intégristes, sexistes, antisémites et communautaristes dont l’idéologie est, quand même, une sorte de « copier-coller » légèrement revu et corrigé du nazisme. Raison pour laquelle, lorsque je vois l’armée d’un Etat démocratique, quelles que soient les failles et les faiblesses de la politique de cet Etat, défendre une population soumise, depuis huit ans, àdes tirs réguliers de roquettes et réagir, en fait, afin de faire cesser ces tirs, qui, faut-il le rappeler, n’ont été d’aucune utilité pour la cause du peuple palestinien, je n’ai aucun complexe àcomprendre et même àjustifier cette lutte légitime contre une organisation terroriste dont le programme repose sur une idéologie fasciste.

Alors, pourrait-on me rétorquer : mais que fait-on des victimes civiles ? Des femmes et des enfants, tués lors des bombardements israéliens ? Je répondrai la chose suivante : d’abord, l’humanisme n’est pas du côté de ceux qui soutiennent le Hamas et la barbarie intrinsèquement liée àceux qui approuvent ou comprennent l’offensive israélienne. Les images de certaines chaînes arabes - et principalement Al-Jazira - exhibant, de manière indécente, des cadavres de civils ont bouleversé tout le monde, y compris la société israélienne. Il n’est pas àmes yeux un être normalement constitué, doté d’une once d’humanité, qui n’a pas été ébranlé àla vue de ces images horribles.

Des bombardements contre des cibles militaires provoquent malheureusement ce type d’images. Depuis que les guerres existent, les populations civiles payent le prix fort. Cela ne fait pas forcément, n’en déplaise, de celui qui bombarde « un criminel de guerre ». La question àposer est la suivante : l’armée israélienne visait-elle des civils ? La réponse est non ! Parce que si tel était le cas, le bilan aurait été cinq , dix, cent fois plus lourd. Dans la guerre qu’elles mènent aux Talibans en Afghanistan, les forces de l’OTAN ont tué, lors de leurs bombardements, un millier de civils afghans durant l’année 2008. Les forces de l’OTAN sont-elles pour autant passibles de « crimes de guerre » ? La réponse est évidemment non !

Ce qui provoque tant de pertes civiles est, me semble-t-il, dà» àla nature de la guerre qui a radicalement changé. Un conflit qui oppose une armée classique, àune milice armée, elle même mélangée àla population, ne saurait qu’engendrer des images terribles. Il est donc important de revenir sur le rôle et sur le vrai visage du Hamas et surtout sur la responsabilité de ce groupe terroriste dans la mort de femmes et d’enfants. Ceux qui instrumentalisent l’émotion de l’opinion publique n’ont aucun intérêt às’attarder sur cette question. D’ailleurs, bien que se disant émus par le sort des civils, peu de manifestants ont appelé le Hamas a cesser ses tirs. Je ne pense pas avoir aperçu, lors des manifestations dites « pro-palestiniennes », des pancartes exigeant l’arrêt des hostilités des deux côtés ni d’emblèmes montrant un attachement àla paix, encore moins un seul slogan dénonçant les crimes du Hamas, ceux commis d’abord contre leurs propres « frères du Fatah », ensuite, ceux contre les civils du sud d’Israë l qu’ils continuent de viser. Ce que j’ai vu, c’est ce que d’aucuns ont vu, des accusations de « génocide », alors que le terme a une définition bien précise ; des amalgames antisémites comparant les Israéliens aux nazis ; des appels au djihad ; des banderoles sur lesquelles était faite l’apologie de l’image d’Hitler et j’en passe.

Cet ouvrage revient, cela dit, en détail sur ce qui a fait de ces manifestations des marches honteuses porteuses de messages inacceptables. Ce que j’ai vu, et ce que d’aucuns ont vu, ce sont des cris de haine et de slogans antisémites. Ce que j’ai vu, et ce que d’aucuns ont vu, c’est une majorité de manifestants - et je sais que ce n’était pas le cas de tout le monde - qui marchait davantage pour marquer leur rejet d’Israë l que leur attachement aux Palestiniens. C’est dire qu’en tant que citoyen très attentif au sort des Palestiniens, je ne peux pas accepter que l’avenir de ces derniers se construise sur la destruction d’Israë l, sur les cendres des Israéliens ... sur les cendres des Juifs. Ce serait une honte pour les Palestiniens, ce serait une honte pour les Arabes, ce serait une honte pour les musulmans et c’est inacceptable pour l’humanité. L’inverse est naturellement valable, mais force est de reconnaître que hormis quelques groupuscules d’excités, personne en Israë l ne parle de destruction de la Palestine.

(...)

Ce livre est donc essentiel pour la compréhension de la véritable nature du conflit qui oppose Israë l àun groupe terroriste et, par ailleurs, tout aussi nécessaire pour clarifier ce que cache le drapeau du Hamas comme idéologie et, davantage, ce que signifie marcher derrière cet emblème.

MOHAMED SIFAOUI

« GAZA, LE GRAND MENSONGE, QUAND LA DEMOCRATIE EUROPEENNE CAPITULE FACE A L’ISLAMISME » DE CLAUDE MONIQUET, PREFACE DE MOHAMED SIFAOUI, EDITIONS « BOITE A PANDORE 2009 »

Le blog de Mohamed Sifaoui :

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