Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israêl

Pourquoi Israë l libère des vivants contre des morts ?
Olivier Rafowicz | InfoLive.tv
Article mis en ligne le 30 juin 2008

Dimanche, le gouvernement israélien a voté àune écrasante majorité en faveur de l’accord pour un échange de prisonniers contre nos deux soldats tués par le Hezbollah le 12 juillet 2006. Il s’est avéré que par un regroupement d’informations, les services de renseignements israéliens ont eu la certitude que Eldad Reguev et Ehoud Goldvasser n’étaient plus en vie.

Cette information dramatique, connue depuis un certain temps par le Premier ministre et le cabinet de sécurité, n’a pas changé le fait qu’Israë l négocie une fois encore la libération de prisonniers en échange des dépouilles de ses soldats tombés au combat.

Pour la société israélienne, les soldats qu’on appelle les fils ou les enfants d’Israë l n’ont pas de prix. Portant l’uniforme de Tsahal, défendant le pays durant leur service militaire ou au cours des périodes de réserves, ces femmes et ces hommes deviennent d’une certaine façon sacrés.

Personne n’a le droit de kidnapper ou de faire prisonnier un soldat israélien et si c’est le cas, il faut tout faire pour le libérer vivant ou mort.

Pour Tsahal et pour le peuple israélien, un soldat aux mains de l’ennemi est le pire scenario envisageable. Cela remet d’abord en question la force de dissuasion l’armée, ainsi que la responsabilité de ses commandants et de ses chefs. Cela expose aussi parfois les dysfonctionnements politiques dans la prise de décision.

Dès qu’un soldat est kidnappé et retenu prisonnier, le compte àrebours commence. Chaque seconde, chaque minute, chaque jour, chaque mois est mentionné, rappelé, mémorisé pour un Etat d’Israë l qui, dans ces moments làest bien plus un qu’un Etat, mais une communauté, une tribu, une famille àqui on a volé un enfant que l’on n’oublie pas.

Et si nous poursuivons dans cette logique, les membres de la tribu d’Israë l ferons tout pour ramener mort ou vivant àla maison l’élément manquant.

Il me semble difficile d’expliquer aux grandes nations de ce monde qu’au début des temps, il n’y avait pas ni pays ni Etats, mais des petits groupes devenant des tribus se transformant en peuples au fil du temps.

Israë l, et c’est cela qui constitue sa force, ce sont les douze tribus réunies en une seule qui ne peuvent concevoir qu’on leur vole l’un des leur.

Souvenons-nous du Capitaine Nir Poraz, officier d’élite tué dans l’opération pour libérer un soldat Nahchon Vaksman, kidnappé puis tué par ses ravisseurs du Hamas.

Aujourd’hui, Israë l se réveille en sachant qu’Ehoud et Eldad sont morts, tués par le Hezbollah.

Le constat est douloureux et le prix àpayer est lourd.
Nous acceptons en échange des corps de nos deux soldats, de libérer Samir Kountar, un terroriste qui a assassiné de sang froid en 1979 toute une famille àNaharya. Avec lui, d’autres détenus libanais et palestiniens seront eux aussi relâchés.

Dans le même temps, nous attendons toujours la libération de Guilad Shalit.
En Israë l, il nous manque àtous comme si chacun l’avait fréquenté quotidiennement, l’avait écouté parler, l’avait invité àboire un café et l’avait vu grandir àcoté de chez lui.

Pour lui aussi le prix sera cher, des centaines de prisonniers, parmi lesquels des assassins, des criminels seront libérés. Mais làaussi, la tribu ne peut plus attendre ou le faire attendre, lui Guilad.

Nombreux sont ceux qui expriment en terme logique, rationnel, cartésien leurs désaccords, leurs incompréhensions par rapport au fait qu’Israë l échange des prisonniers vivants contre des morts. Où même que demain Israë l échange des centaines de prisonniers palestiniens contre le caporal Gilad Shalit.

A cela, je pense que nous devons répondre que la force d’Israë l est cette unité face àl’adversité qui la fait se transformer en tribu. Son chef dans ces moments làn’est pas tel ou tel Premier ministre, mais la tribu tout entière.

Tous les israéliens, dans leur grande majorité, acceptent le prix de l’échange et sont même près a payer de leur propre vie s’il le faut pour récupérer l un des leurs aux mains de l ennemi.

A ceux qui craignent de voir àl’avenir d’autres enlèvements qui, malheureusement, peuvent survenir de nouveau, ils doivent comprendre qu’Israë l devra toujours payer un prix très cher.

Chez nous, quand un manque a l’appel, c’est toute la nation qui souffre et lorsque, comme dans le cas d’Ehoud Goldwasser et d’Eldad Regev, ce ne seront que des dépouilles que nous recevons, il y aura au moins le repos de l’âme et
L’apaisement de toute une nation qui peut enfin leur offrir une sépulture juive en terre d’Israë l.

Et ceci n a pas de prix.


Brian Hendler