C’est un magnifique programme double que nous propose Enrico Macias à l’Olympia les ,7, 8 et 9 septembre : au programme les musiques orientales si connues, mais aussi d’Europe de l’Est, un voyage musical avec rencontres et partages. C’est dans cet esprit qu’en première partie Miléna Kartowski, chantera le yiddishkayt, monde auquel elle redonne vie, ici avec des chansons de son Hassidish Project. A ne pas rater.
On ne raconte plus Enrico Macias, ce chanteur si généreux et chaleureux, qui fit connaître et aimer ici la musique orientale. Il y ajouta récemment d’autres sonorités, d’autres couleurs musicales avec la musique d’Europe de l’Est et quelques chansons en Yiddish. Il sera en concert à l’Olympia les 7, 8 et 9 septembre. Un concert attendu par le public qui lui est fidèle depuis toujours, mais aussi, grâce à sa nouvelle palette, un nouveau public
Cette volonté d’ouverture vers d’autres sonorités, d’autres aspects de la culture musicale juive, que montre Enrico Macias depuis quelque temps se concrétisera par le choix de ce qu’il interprétera mais aussi avec la participation de Miléna Kartowski en première partie. Cette jeune artiste, compositeur, interprète, a pour passion le yiddishkeit qu’elle chante avec amour, passion même, d’une voix au registre étonnant, dans un travail de création, de recréation.
Musiques orientales et Yiddishkeit à l’Olympia
Faire l’Olympia a vingt-quatre ans est pour elle « une cadeau magnifique  », certes, mais elle s’en réjouit pour d’autres raisons aussi. « Cela fait peut-être quarante ans que l’on n’y avait pas chanté en yiddish  », dit-elle. Et, « faire la première partie d’un artiste juif, qui le revendique, est actif pour la communauté juive et Israë l est encore un cadeau  » dit-elle. De plus ce concert est donné « pour ses cinquante ans de carrière, ce qui est tout un symbole  ».
Autre symbole de ces rencontres qu’elle incarne : elle-même est à moitié séfarade par son père – qui, lui, précise, judéo-berbère –, à moitié ashkénaze par sa mère et Enrico Macias marie ici toutes les traditions juives.
Ce choix de Miléna Kartowski n’est pas dà » au hasard. Sa volonté de faire revivre le Yiddishkeit par la musique, et de le faire avec passion, talent et une grande sensibilité, l’a menée à sa découverte de Brooklyn en Israë l, avec des concerts donnés dans le cadre du Festival Yiddish à Montréal ou en Ukraine à Lviv – qui fut un centre juif prospère avant la guerre – du Festival des Musiques Juives de Carpentras, Paris, ou sur des scènes comme l’Ermitage. Cette artiste ne se contente pas de chanter des textes d’antan. Tout en les respectant, elle les reprend, les réarrange avec ses musiciens, leur donnant une discrète coloration jazz et les insère dans des spectacles vivants qui mêlent tradition, joie et tristesse. Elle l’a fait avec un savoureux « Cortège du Tchoulent  » ou ici, avec des extraits de son « Hassidish Project  ». Chansons hassidiques chantées pour la première fois sur scène par une femme
Ce travail musical qui est aussi un travail de mémoire est sous-tendu par un travail intellectuel solide. Ainsi vient-elle d’obtenir sa Maîtrise en Philosophie des Religions avec mention.
Des qualités qui l’ont amenée à cette première partie du concert d’Enrico Macias grâce à sa rencontre avec l’artiste lorsque celui-ci a reçu le Prix de la Fondation du Judaïsme en janvier dernier. Des membres de la Fondation avaient souhaité qu’elle chante lors de la remise du prix. Travaillant alors avec Jean-Claude Ghrenassia, le fils de l’artiste, lui-même musicien de jazz, qui a dirigé plusieurs labels et est passionné de yiddish, elle chanta alors un duo avec Enrico Macias. Ils interprétèrent avec succès une version yiddish de « Paris, quand tu me prends dans tes bras  ».
C’est ainsi qu’alors qu’elle était dans un camp de vacances de l’UEJF à 3 heures de Budapest elle reçut un appel de Jean-Claude Ghrenassia lui demandant, comme si cela était la chose la plus naturelle du monde, si elle voulait faire cette première partie. Et c’est depuis la campagne hongroise qu’elle l’organisa.