Longtemps refusées par les Palestiniens les négociations directes avec Israël voulues par Barak Obama qui en avait bien besoin sont sur le point de reprendre. Mahmoud Abbas fait mine de jouer le jeu mais les pierres d’achoppement sont nombreuses. Il en va ainsi de la Vallée du Jourdain.

Lune de miel artificielle et nécessités politiques

L’analyse américain Barry Rubin ne se fait aucune illusion : si le Président américain a voulu ces négociations directes qui passent par «  une lune de miel avec Bibi  » c’est qu’il lui fallait redorer son image. A son arrivée au pouvoir il pensait pouvoir se dispenser d’Israël, faire ami ami avec le monde arabo-musulman. Mais cela n’a pas marché...L’Iran et la Syrie le snobent et l’Iran continue sa progression vers le nucléaire, le retrait d’Irak fait que ce pays est «  au bord de l’anarchie politique...l’effort américain en Afghanistan est futile... la Turquie est perdue, temporairement au moins, le Liban est en train d’être capturé par le bloc Iran-Syrie...  » etc. Quant aux exigences américaines « de gel de construction dans les implantations de Judée Samarie...elles n’ont produit au mieux qu’un report d’un an pour les négociations »


De plus l’Amérique est à la veille d’élections et Barak Obama est en perte de vitesse dans une opinion publique qui n’a pas apprécié la manière dont il avait traité Benyamin Netanyahou et Israël dans un premier temps. Sans compter une désaffection d’une partie de son électorat juif démocrate. Barry Rubin estime que cette « lune de miel » devrait durer un an, tout au plus.

Une comédie d’un an plus ou moins

Car, toujours selon Barry Rubin, «  quoi qu’en dise le gouvernement américain en public, il faut qu’il se rende compte que c’est l’Autorité palestinienne et pas Israël qui fait barrage à la paix.  » Et, «  Abbas jouera le jeu de cette comédie jusqu’à un certain point mais, tout en ne donnant rien, il accusera de plus en plus Israël d’être responsable du manque de progrès.  » Ce qui donne plus ou moins un an de répit.

Après le gel, la Vallée du Jourdain

On se souvient que Mahmoud Abbas mettait comme précondition à une « reprise de négociations sans préconditions » le gel des implantations . C’était là la première précondition. Qu’il continue à brandir, menaçant ici et là, comme il vient de le faire dans une interview du journal Al-Ayyam, d’interrompre celles-ci si ce gel n’est pas maintenu. Et l’une des préconditions suivantes, en cours d’élaboration, est la Vallée du Jourdain.

En effet, Mahmoud Abbas déclare dans cette même interview : « nous devons commencer par les frontières puis la sécurité. Les frontières, c’est fondamentalement ce qui nous importe et la sécurité est ce qui leur importe [Israël] » Les frontières de 1967, précise-t-il, ajoutant «  nous n’accepterons aucune présence israélienne civile ou militaire sur des terres palestiniennes.  »

« Je leur ai dit que s’ils veulent des assurances pour leur sécurité nous accepterions la présence d’une tierce partie pendant une période limitée , comme ce qui a été fait dans le Sinaï. Cela ne nous dérange pas d’avoir une présence étrangère pourvu qu’elle ne soit pas israélienne, que ce soient des
chrétiens, musulmans ou druzes israéliens ; des forces israéliennes, cela veut dire la poursuite de l’occupation et nous sommes contre.  »

En mai dernier Mahmoud Abbas déclarait déjà qu’il exigerait la Vallée du Jourdain…->http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3883545,00.html] Et une opération « Sauvez la Vallée du Jourdain » est mise en place sur le terrain, avec le concours d’organisations internationales , en prenant pour prétexte des démolitions de constructions illégales Gageons que nous en entendrons bientôt parler...