Distancé dans les sondages, dans son propre fief de Cisjordanie, par le Hamas d’Ismail Haniyeh, Mahmoud Abbas cherche à redevenir populaire. Comment ? Au Moyen Orient, la réponse est simple et classique. Tout dirigeant en difficulté pour une raison ou une autre a 2 moyens de se faire entendre.
Au Moyen Orient, la réponse est simple et classique. Tout dirigeant en difficulté pour une raison ou une autre a 2 moyens de se faire entendre. Soit il brandit la menace islamiste, s’il veut sévir contre un groupe politique qui prend trop d’importance chez lui. Soit il rend responsable le voisin israélien, trop heureux de l’avoir comme bouc émissaire disponible, qu’on peut accuser de tous les maux.
Aujourd’hui Mahmoud Abbas rend responsable Israë l de la lenteur des pourparlers de paix et le menace pour la 2ème fois en quinze jours d’une 3ème intifada, rompant ainsi le dialogue.
Mahmoud Abbas a des exigences : il veut d’ores et déjà des concessions sur les sujets les plus épineux des frontières, des réfugiés, de Jérusalem et du partage de l’eau. Il veut qu’Israë l arrête définitivement toute construction à Jérusalem-Est et dans les implantations de Cisjordanie.
Il est manifeste qu’avec son ultimatum, Mahmoud Abbas montre à son peuple qu’il est un dirigeant fort et exigeant. Mais il montre aussi qu’il n’a que faire d’un état palestinien, sachant que ses exigences ne trouveront que peu d’échos du côté israélien.
Le scénario est toujours le même. Abbas va se plaindre auprès de Dick Cheney lui demandant de faire pression sur le duo Olmert-Livni. Il va essayer de négocier avec le Hamas un accommodement pour montrer un visage crédible au prochain sommet de la Ligue arabe à Damas.
Mais la célébration du 60ème anniversaire de la renaissance d’Israë l lui reste au travers de la gorge. Là la comparaison du succès d’un jeune état dynamique avec l’échec patent et ô combien visible de la politique arabo-palestinienne menée depuis 1948 est édifiante. Cette politique arabe du refus d’Israë l a laissé pendant 60 ans les milliers de réfugiés palestiniens sous la tente et dans le désarroi, les économies arabes en régression et dans le marasme et encore pas d’état palestinien, alors qu’il aurait pu naître dans de meilleures conditions en 1948. Echec total !
Alors, il faut sauver la face. Et voilà Mahmoud Abbas tentant un dernier coup. Ça passe ou ça casse. Il annonce le projet « retour 2008 » pour le 14 mai. Tout d’un coup les Palestiniens se rappellent une petite partie de la résolution de l’Onu 194 de 1949 qu’ils n’ont jamais voulu appliquer à l’époque « avec la bannière bleue de l’Onu hissée, les réfugiés retourneront dans leurs foyers... pour vivre en paix et en sécurité avec leurs voisins Israéliens ! »
Une belle trouvaille pour forcer les centaines de milliers de réfugiés Palestiniens à violer les frontières d’Israë l, par la terre, par la mer, par les airs et à entrer dans le pays.
Mahmoud Abbas annonce « Ni les Juifs, ni la Communauté Internationale ne pourront s’opposer à l’exercice du droit au retour des Palestiniens, dans leur patrie, leurs foyers, leur terre, leurs lieux saints et leur héritage »
Suivent diverses instructions au peuple réfugié dont les plus importantes sont :
- de rendre visible sur leur torse leur carte de réfugié et la résolution 194 de l’Onu
- si on leur refuse l’entrée en Israë l, dresser aux frontières la tente qu’ils auraient amenée, avec leurs biens, pour y tenir indéfiniment
- les amis juifs et étrangers sont invités à aider à la logistique et à servir de porte-voix aux réfugiés
- les Palestiniens ayant un passeport étranger sont invités à venir en masse en affrétant des avions et des bateaux pour bloquer ports et aéroports
- des invitations seront envoyées aux médias et aux chefs de gouvernement étrangers
- le roi d’Arabie est invité à financer cette manifestation
Au lieu de construite leur état sur les terres récupérées, les Palestiniens, spécialisés dans la situation de chaos, poursuivent leur jeu préféré. C’est pathétique.