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La France, s’est plantée avec Kadhafi et Assad, va-t-elle se planter avec Abbas ?
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 23 avril 2011
dernière modification le 28 avril 2011

Kadhafi et Assad ont été reçus en grande pompe àParis, avec tous les honneurs. Kadafi est désormais honni et est devenu persona non grata. Assad, qui tue des manifestants syriens àtour de bras est en passe de le devenir. Pourtant, poursuivant son étrange aveuglement, la France reçoit Mahmoud Abbas àbras ouverts et l’aide àfaire proclamer un « Ã‰tat palestinien  » en septembre de cette année. Et, au diable les conséquences....

Kadhafi après l’Elysée au banc des proscrits

En décembre 2007 Kadhafi était reçu en grande pompe par la France. Visite que, désormais, l’Elysée préfère escamoter comme le montre le site de l’Express Mais le Président de la République fut loin d’être le seul àse planter, même si les buts étaient en soi louables : remercier un dirigeant arabe qui, après avoir été terroriste, aidait l’Occident àlutter contre le terrorisme sans oublier d’éventuels juteux contrats...mais de lààfaire fi des violations de Droits de l’Homme élémentaires...

La question des Droits de l’Homme en Libye avait néanmoins quelque peu troublé cette grande fête... mais la tonalité générale de cette visite était restée « amicale  » dans l’ensemble.

Pendant ce temps, des ONG comme UN Watch dénonçaient le régime libyen mais criaient dans le désert...

Or, un dictateur sanguinaire reste un dictateur sanguinaire et on voit ce qu’il en est quelque trois ans plus tard : la France est àla pointe du combat contre le dictateur libyen que l’on veut désormais voir déguerpir...1

Bashar Al-Assad : un ami qui a tant de sang sur les mains

Même scénario, en dépit de variantes, pour Bashar Al-Assad qui était devenu le nouvel ami de la France...en partie sur les recommandations chaleureuses d’Elisabeth Guigou qui avait chapeauté un rapport sur la dictature syrienne. Nous sommes bien plus proches dans le temps puisqu’elle se rendit en Syrie pour un premier voyage en mars 2010 Or, c’est sous la direction de cette experte es-monde arabe – elle était proche du Tunisien Ben-Ali, elle est en faveur de la campagne anti-israélienne de BDS - que fut rédigé un Rapport parlementaire assez élogieux sur la Syrie qui, certes, pouvait mieux faire, mais avec qui, selon elle, il fallait renforcer les liens pour le plus grand bien de la région et de la France. grande illusion... Sur la foi de ces recommandations, Nicolas Sarkozy nomma un représentant spécial français àDamas.

Il faut dire que le dictateur syrien, présumé commanditaire de l’assassinat de Rafik Hariri , avait déjàeu pour le 14 juillet 2008 les honneurs de la tribune officielle...

En aoà»t 2010 c’est dans les colonnes de desinfos.com que nous jouions les Cassandre àpropos du régime de Damas

Le 9 décembre 2010 le dictateur, fils de dictateur, était reçu ànouveau avec tous les honneurs àl’Elysée, ce dont se réjouirent les anti-sionistes

Le site de l’Elysée répertorie d’ailleurs toutes ces visites, échanges, appels, franco-syriens de ces dernières années

Et, comble du comble, lors du dernier dîner du CRIF, en février 2011, le Président de la République montrait l’étendue de son aveuglement en conseillant àIsraë l de....restituer le Golan pour parvenir àla paix... Avec une naïveté inouïe le Président de la République déclarait, en effet : « Â« et quelle transformation stratégique pour Israë l si une normalisation accompagnait une restitution du Golan  ! Elle conduirait àun changement radical de la situation des mouvements qui chaque jour, depuis le Liban ou depuis Gaza, menacent Israë l !  » Ce qui en laissa plus d’un dans l’assistance sans voix...

On comprendra dès lors que les réactions françaises àla répression sanglante de Bashar al-Assad contre les Syriens qui s’insurgent contre son régime se soient fait attendre et qu’il ait fallu que des seuils terribles dans le nombre de victimes de l’ami syrien pour que l’on désapprouve ici... presque du bout des lèvres. Alors même que Barack Obama condamne aujourd’hui avec vigueur

Quant aux médias...on sait que si un Palestinien est tué dans la Bande de Gaza lorsqu’Israë l réplique àdes tirs d’obus et roquettes, voire missiles contre des populations civiles israéliennes, cela fait le 20 h. Or, une dizaine de morts syriens tués par leur « Président  » seront àpeine mentionnés en fin de journal, voire pas du tout. Pour les médias aussi il faut un certain seuil...

Abbas et Autorité palestinienne :même scénario

Pourtant le même scénario est en train de se passer avec le « Président  » palestinien, qui a repoussé des élections sine die et gouverne avec un gouvernement qui a été dissous, sans compter qu’il ne parvient pas àunifier les Palestiniens de Judée Samarie et ceux de la Bande de Gaza qui, eux, ont un gouvernement de facto terroriste. Quand les frères palestiniens en s’entretuent pas...

De bien mauvais conseillers estiment que Mahmoud Abbas et Salam Fayyad sont des gens fréquentables et qu’il faut les aider àobtenir un État au plus tôt, dans cinq mois en fait....Ces conseillers, comme ils l’ont fait avec la Libye ou la Syrie – entre autres – ne veulent pas voir que l’Autorité palestinienne est un système corrompu – ce que dénoncent les Palestiniens eux-mêmes -, qui bafoue les Droits de l’Homme – journalistes qui s’autocensurent pour se protéger – et, en premier lieu les droits des femmes et ne veut nullement la paix avec Israë l mais veut voir disparaître l’État hébreu comme le prônent encore et encore ses médias officiels qui effacent virtuellement Israë l de la carte...Leur habileté étant de le faire en sous-main sans la franchise brutale d’un Ahmadinejad...

Et évidemment, ce soutien apporté àce type de régime ne pourra avoir que des conséquences potentiellement dramatiques...
Pourtant la France réfléchit très sérieusement àse prononcer pour la création d’un tel État dans un avenir proche . Et on peut imaginer de quel côté penche la balance quand on voit la mine réjouie d’Abbas et Erekat – qui avait faussement démissionné récemment et exige le retour des 7 millions de « réfugiés  » palestiniens - sur le perron de l’Elysée... ou Abbas et Nicolas Sarkozy, main dans la main...

Il est vrai que la mine débonnaire d’Abbas donne àpenser que l’on a làun homme bon, fiable et qui est soucieux de paix...Dans les colonnes de desinfos.com, notamment grâce aux travaux de l’ONG Palesitnian Media Watch , mais aussi grâce àd’autres sources, telles que Human Rights Watch ou des sondages, palestiniens y compris, on montre pourtant que ces apparences sont trompeuses, qu’on ne peut oublier que c’est sa thèse négationniste qui a valu àAbbas ses titres universitaires soviétiques et qu’un tel régime, anti-israélien et antisémite, qui incite avec succès un tiers de sa population àconsidérer la violence anti-israélienne comme souhaitable ne peut vouloir ni la démocratie ni la paix....mais, sans doute jouons-nous, cette fois encore, les Cassandre...

Essentiel que Benyamin Netanyahou continue àmettre une sécurité israélienne bien comprise au cœur de sa politique

Il est heureux, dans ces conditions, que le Premier ministre israélien ait au cÅ“ur de ses préoccupations la sécurité de l’État hébreu qu’il évoque sans cesse Une sécurité qui ne pourrait être garantie si des gestes irresponsables tels que « la restitution du Golan,  » préconisée par Nicolas Sarkozy, ou «  des frontières de 67  » Ce que répétait encore tout récemment, en janvier, MAM, alors ministre des Affaires étrangères de la France Une absurdité potentiellement criminelle que dénonçait Michel Darmon, Président d’Honneur de France-Israë l, Ingénieur général du Génie maritime (cr) Mais Michèle Alliot-Marie n’était làque la voix du gouvernement français et de l’UE... Sans parler de l’ONU, version Rapport Goldstone non modifié qui s’apprête, en septembre prochain justement, avec Durban III, à« célébrer  » la farce antisémite de Durban I lors de son Assemblée générale annuelle... On se souviendra que la France n’avait pas voté contre la tenue de cette infamie pourtant tellement chargée de sens...

Moment capital en mai prochain devant le Congrès américain où est invité Benyamin Netanyahou

Devant tous ces aveuglements il ne reste qu’a espérer que Barack Obama ne lâchera pas Israë l, même partiellement, ce que ni le Congrès américain, ni l’opinion publique américaine dans son ensemble ne sont guère prêts àfaire.... Et, dans ce contexte, le discours que prononcera Benyamin Netanyahou devant le Congrès américain où il est invité en mai prochain sera crucial. On s’attend àce qu’il y présente un plan de paix viable pour Israë l. Il est essentiel que Barack Obama n’ait pas présenté de plan de paix qui ne le soit pas auparavant...


Réaction àl’article : « La France, s’est plantée avec Kadhafi et Assad, va-t-elle se planter avec Abbas ? »

Elisabeth Guigou
jeudi 28 avril 2011 12:44

Madame Hélène Keller-Lind,

J’ai lu votre article titré « La France, s’est plantée avec Kadhafi et Assad, va-t-elle se planter avec Abbas ‘  » que vous avez publié sur Desinfos.com le 23 avril dernier. Je tiens préciser que c’est un tissu de mensonges pour les éléments me concernant.

Le rapport de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur la Syrie que je présidais a été voté àl’unanimité des membres de la commission des Affaires étrangères. On est donc loin d’une démarche personnelle. Notre rapport décrivait certes les progrès, mais aussi nos craintes et nos critiques : le respect de la souveraineté du Liban, les relations avec l’Iran ainsi qu’avec Israë l, le respect des Droits de l’Homme et des minorités Kurdes, et l’évolution de la société. Nous l’avions d’ailleurs intitulé « Quel chemin pour Damas ‘  » soulignant que l’avenir du pays était fait de questions.

De plus, j’ai publié àplusieurs reprises ces dernières semaines des billets sur mon blog soulignant mon désaccord profond avec la répression des aspirations légitimes au changement du peuple syrien. Je vous laisse en prendre connaissance :

J’espère que ces éléments vous permettront d’appréhender la situation avec plus d’objectivité. Je vous laisse le soin de modifier votre article en conséquence ou de publier ce droit de réponse.

Cordialement,

Elisabeth Guigou