Monsieur,
C’est après la représentation de “ MOSE in Egitto†, opéra écrit par G.ROSSINI que je m’autorise à vous faire part de mon indignation. Il est parfois dangereux de laisser s’exprimer des contre-vérités qui n’ont pas d’autre but que de semer la confusion.
Je souhaiterai par la présente en révéler plusieurs :
- La transformation d’une pensée, d’une musique et de paroles en une œuvre de propagande douteuse d’une extrême pauvreté. Ceci vient traduire l’absence de pensée d’un metteur en scène incapable de respecter l’œuvre qu’il est censé représenter.
- Le vacarme assourdissant d’un jeu d’ “acteurs†dans des cavalcades telles qu’elles couvrent la musique. Notons, ici, le remarquable chef d’orchestre qui tente de protéger sa fonction au sein de ce chaos et réussit, malgré tous ces débordements.
- Une multiplicité de scénettes dépourvues de sens qui ne servent qu’à nous éloigner voire même à masquer le plaisir de l’écoute des voix.
- Enfin l’inversion des rôles qui conduit à un sentiment d’étrangeté inquiétant.
Tous ces contre-sens sont à l’origine d’une confusion majeure dans les différentes identités. Le fait de déposséder un peuple de son histoire et d’inverser entre les victimes et les bourreaux est destiné à favoriser l’expression d’une haine sous-jacente. Il est inadmissible d’utiliser une œuvre musicale comme vitrine à contre emploi d’une violence abjecte qui se nomme l’antisémitisme.
- Le laisser faire ne peut qu’être lié à une complicité que votre fonction rend intolérable.
Je vous prie de croire, Monsieur, à l’expression de toute mon indignation et mon écœurement de votre caution.
Christine S. venue à Pesaro pour un festival de musique et non un meeting de propagande politique.