A la suite de l’opération “Plomb Durci†, la Direction Opérationnelle de Tsahal a préparé un exposé afin d’expliquer le type de défis auquel est actuellement confrontée l’armée israélienne, au Liban, face au Hezbollah et dans la Bande de Gaza face au Hamas. L’une des diapositives représente une photographie de Khan Younès, à Gaza. Mais, elle pourrait aussi bien représenter l’un des 160 villages chi’ites du Sud-Liban,où le Hezbollah a disséminé son armement. La carte est parsemée de différentes couleurs, chacune symbolisant un genre différent de menace qu’un peloton des Forces de défense israéliennes sera amené à rencontrer en opération.
La direction des opérations désigne ce type de façons de mener la guerre, comme “la guerre du copier-coller  » depuis lors que les combats ont été engagés contre des organisations comme le Hezbollah ou le Hamas. Les commandants de Tsahal seront confrontés à un mixte de techniques caractéristiques de la guérilla, du terrorisme et de batailles conventionnelles.
En d’autres termes, un commandant qui doit mener une opération d’intrusion au Liban ou à Gaza sera confronté au lancement de missiles antichars (conventionnel), à des tentatives de kidnapping (terrorisme) et à des tunnels souterrains (guérilla), chaque menace étant identifiée par une couleur différente parsemant la diapositive. Ces menaces ne sont pas, non plus, localisées sur des champs de batailles à ciel ouvert, mais dans des zones résidentielles comme Khan Younès, l’une des zones habitées les plus peuplées au monde, avec près de 200 000 habitants.
L’objectif de la diapositive est d’expliquer qu’Israë l ne combat pas des armées conventionnelles identiques à Tsahal, mais qu’il a des ennemis –le Hamas et le Hezbollah – qui utilisent, de façon flagrante et délibérée, la population civile comme boucliers humains.
Plus encore, Tsahal n’envisage pas de changement significatif dans la façon de mener le combat dans les conflits à venir. Bien au contraire, elle continuera à prendre pour cibles les infrastructures civiles qui sont utilisées comme bastion par les terroristes.
Ceci constitue ce qu’on appelle, au sein de Tsahal, la « Doctrine Dahiya  », faisant référence au quartier sud de Beyrouth auquel on ne peut accéder qu’en disposant d’une carte ou d’un laisser-passer en tant que membre du Hezbollah. Lors de la guerre de 2006, l’aviation israélienne a bombardé des portions de bâtiments aux vastes appartements dans ce quartier, parce qu’ils étaient également utilisés comme des centres de commandement et de contrôle du Hezbollah.
S’exprimant devant l’auditoire d’une conférence à Tel Aviv, dimanche dernier, le Commandant des opérations de la zone Nord, le Général-Major Gadi Eizenkot a exposé clairement le fait que l’armée israélienne continuera à appliquer cette doctrine à l’avenir.
Eizenkot a expliqué que : “ Le Hezbollah est le premier à avoir transformé ces zones habitées en champs de bataille. J’ose espérer que cela l’incitera à la retenue – sans quoi, nous avons besoin de nous expliquer entre nous et aux autres que c’est là un phénomène que le Hezbollah a élaboré pour se protéger, dès lors qu’il établit ses zones de combat à l’intérieur même de ces villes et villages  ».
La conséquence en est que les Forces de Défense israéliennes pensent que le Rapport Goldstone a été conçu à partir d’une fausse perception des conditions de guerre moderne et a été écrit dans l’ignorance totale de la réalité qui prévaut à Gaza et au Liban. Seconde conséquence, la Direction des opérations croit que ce qui est le plus urgent et nécessaire n’est pas tant une Commission d’enquête telle que la Commission Winograd, à l’issue de la Guerre du Liban, mais un changement de paradigme dans la compréhension du monde de la nature des procédés actuellement employés dans la guerre moderne.
Avant qu’un tel changement se produise, Tsahal doit s’attendre à affronter beaucoup de Rapports Goldstone à l’avenir.